Le Catéchisme des premiers socialistes du XIX é siécle

 Les premiers socialistes du 19é siécle , Leroux ,Journet, sont de vrais romantiques  tout comme Saint Simon, Enfantin et  Fourrier. Tous débordent de bons sentiments envers les petits et les « misérables« 

                                                                  –

Le clergé  a ses représentants avec  Lacordaire qui prêche à Notre Dame et  Lamennais qui crie  sur la place publique

Mais l’Eglise, jalouse de son autorité, distante, se méfie toujours des contemplatifs, des mystiques ,des idéalistes ,des utopistes. des poètes qui rêvent. Au lieu de répondre paisiblement aux interrogations spirituelles des hommes, elle préfère polémiquer, attaquer le libéralisme, gommer l’esprit de la révolution, annihiler le socialisme ,lutter contre  les écoles laïques

 

Pourtant les premiers Socialistes  s’inspiraient vraiment  du christianisme .Louis Blanc publie « le catéchisme des socialistes » qui s’ouvre par ces demandes et ces réponses

D  : Qu’est ce que le socialisme ? 

R  : C’est l’évangile en action 

D  : Comment cela ? 

R  : Le socialisme a pour but de réaliser parmi les hommes ,les quatre maximes fondamentales du Christianisme : 

1) Aimez vous les uns les autres . 

2) Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fit à vous même 

3) Le premier d’entre vous doit être le serviteur de tous les autres 

4) Paix aux hommes de bonne volonté[i] 

 

Révolution de 1848 

Au mois de février 1848, Louis Philippe démissionne .

Lamartine, Ledru Rollin ,Louis Blanc et même Georges Sand provoquent des élections pour rétablir la république ;

Leroux défend les ouvriers à l’assemblée

Ozanam écrit dans un article du » Correspondant

« En disant Passons aux Barbares! 

Je demande qu’au lieu d’épouser 

les intérêts de la bourgeoisie égoïste, 

nous nous occupions du peuple 

 qui a trop de besoins 

 et pas assez de droits » 

– 

 

Pour résorber le chômage

on ouvre  des ateliers nationaux,

où les ouvriers affluent ,nombreux

mais ces rassemblements deviennent dangereux

troublent l’ordre et inquiètent les autorités

qui ,apeurés, décident de tout fermer

Aussitôt ,le peuple ,révolté ,brimé , en colère

arrachent les pavés et construisent des barricades  

De nouveau coulent les larmes et le sang

 

Cette fois ci , on assiste bien à la révolution des  ouvriers

et non plus des bourgeois

qui tout  apeurés

restent calfeutrés .

 

Au Faubourg Saint Antoine,

Mgr Affre essaie de s’interposer, mais il est tué

 

Réaction des catholiques 

Après cette révolution, les réactions de certains catholiques sont révoltantes .

Veuillot déclare avec cynisme

                                                                  –

« Il est nécessaire qu’il y aient des hommes 

qui travaillent beaucoup et qui vivent chétivement . 

la misère est la loi d’une partie de la société . 

C’est la loi de Dieu… »…

Il ajoute               »

 la société a besoin d’esclaves « 

Et pourtant tous les curés de France sont abonnés à » l’univers«   qui publie les articles de Veuillot ,le journaliste préféré des membres du clergé

« résignes toi à la pauvreté ,tu seras récompensé «  (Montalembert

  Il faut punir les ouvriers révoltés

  :« Ce n’est pas nous  qu’une sensibilité peu Chrétienne  poussera à retenir les bras de

la Justice«   (le Correspondant )

 Les anticléricaux eux mêmes préfèrent s’allier aux Catholiques plutôt que d’accepter le socialisme. 

 Cousin au début de la révolution de Février ,s’exclame en levant les bras au ciel                          

 « Courons nous jeter aux pieds des évêques; 

eux seuls peuvent nous sauver «  

                                                                 –

On est loin de ces « foutus curés « qui ont fait la révolution de 89            

 Les conservateurs et les partisans de l’ordre, se rassemblent autour de .Montalembert 

A La barbarie nouvelle 

 il faut opposer ,la triple barrière 

de la religion ,de la famille et de la propriété« 

Les catholiques de « la rue de Poitiers » attaquent vertement leurs adversaires dans « le petit manuel du paysan électeur« 

Les socialistes  sont:

« des ramassis d’aventuriers ,d’hommes ruinés 

,criblés de dettes, échappés des prisons et des galères; 

une foule de vauriens ,de libertins, de fainéants….. » 

– 

 … »la liberté de ne rien faire 

 L’égalité dans la misère 

La fraternité de Caïn »                                                        

 

L’anticléricalisme arrive à son comble  

Les adversaires ne se font pas de cadeaux .

Les attaques sont franches,

Les réponses sont  mordantes 

  

Eugène Sue  le grand prêtre de l’anticléicalisme publie « les Mystères de Paris « entre 1842 et 1843  puis le « Juif errant » entre 1844 et 1845

 Ces feuilletons sont lus par plus de deux millions de lecteurs.  »

 En 1850 ,Eugène Sue, au grand dam de la bourgeoisie se fait élire à l’assemblée Par la suite il sera poursuivi par la police impérial et  mourra en exil.

 Une morale déiste, imprégnée d’esprit Voltairien, diffusée par  » l’Almanach du Bonhomme Richard » trés populaire se répand dans les cabarets au cours de conversations foncièrement anticléricales


[i]  Pierrard : L’Eglise et la révolution  p 149

[ii]  Dansette :Histoire religieuse de
la France contemporaine p 275 ss

Une Réponse à “Le Catéchisme des premiers socialistes du XIX é siécle”

  1. Louer mon appartement paris dit :

    Merci pour cet article, c’est très intéressant.

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