Eckartshausen (1752-1803) un alchimiste ou un théosophe ?

Un theosophe ? 

L’emploi  du mot théosophe préte parfois à confusion

Les théosophes sont des personnes qui cherchent à prendre contact avec les esprits en faisant tourner les tables ou avec d’autres méthodes comme les adeptes de
la Société théosophique de Helena  Blavatsky 

Mais les  théosophes, auparavant étaient  des « chercheurs de Dieu » ,qui découvraient Dieu dans les œuvres de la création tel Boehme

C’est dans ce dernier sens que l’on dit que Eckartshausen est un théosophe

Il écrivit « Dieu ,l’amour le plus  pur » qui fut en son temps un véritable best seller

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Eckartshausen  était  le fils naturel d’un comte de Bavière, et devint plus tard l’archiviste de l’électeur de Bavière

Cette fois ci, notre homme n’est pas un moine, comme Dom Pernety son contemporain, mais quand même, comme lui un « rat des bibliothèques »

Comme Pernety,qui fonde la secte des « illuminés d’Avignon », il conteste le siècle des lumières, et parle de la « communauté de la lumière » qui est composée de sages éparpillés dans le monde .Eux seuls, ont la véritable connaissance car  ils ont une profonde vie intérieure en communion avec Dieu  

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Un alchimiste ?   

Il fut considéré comme un alchimiste car il compose » le catéchisme de la chimie supérieure » en  1792

Il explique comment nous régénérer le corps et l’esprit, comment se réveiller, comment  remettre en mouvement des forces invisibles cachées en nous

Il donne7 moyens, (le même chiffre que pour les 7 sacrements) dans le but de faire pénétrer la lumière dans la matière

Il compose le Notre père et l’Ave de l’alchimiste

 

« force suprême de la lumière 

,toi qui est le divin dans la nature, 

et qui demeure au plus profond de celle ci comme dans le ciel , 

 que soit sanctifiés tes attributs et tes préceptes 

.Ou tu es, tout est parfait  

 Que le règne de ta connaissance arrive parmi les tiens …. 

donne nous de la rosée du ciel et du gras de la terre, 

 les fruits du soleil et de la lune venant de l’arbre de vie …. »

 (cahiers de l’hermétisme edt Dervy 1996)

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Voici un petit extrait de ses œuvres traduite en français par Gosvin de Stassart..

Qui m’a donc mis ici ? quelle puissance a donné cette admirable structure à mon corps ? qui m’a doué de la précieuse faculté de jouir de tout ce qui m’environne ? quel est l’être à qui je suis redevable de tous ces bienfaits ? — C’est celui qui a créé ces globes et ce firmament dont la magnificence nous étonne, c’est celui dont la constante sollicitude s’étend à tout ; mais, que sont les plaisirs d’une nature matérielle auprès des sentiments de l’âme, auprès de ces tendres émotions qu’il a placées dans mon cœur ?

Les plus agréables jouissances de la nature me paraîtraient bientôt insipides, si j’étais isolé sur la terre ; aussi la main bienfaisante du Créateur a-t-elle voulu me donner, pour compagnons, des êtres doués comme moi d’un cœur sensible, des êtres susceptibles de partager les plaisirs d’autrui. Tout ce qui m’entoure est animé. Chacune, de ces feuilles est couverte d’une foule d’insectes ; tous vivent, tous ressentent la bonté du suprême arbitre de toutes choses. Mille oiseaux charment à l’envi le bosquet par leur ramage enchanteur ; et, tandis que le redoutable lion exprime en rugissant le bonheur d’exister, ici roucoule une tourterelle ; là j’entends siffler la linotte ; plus loin sautille la fauvette ; elle fredonne un air joyeux et se réjouit de son existence. Je suis au milieu de tous ces êtres divers, je vois, je sens, je partage leurs plaisirs ; mais un sentiment intérieur, un pouvoir inconnu m’avertit que j’ai de la ressemblance avec celui qui m’a créé….

Qu’il est bon cet être infini qui m’a comblé de tant de biens ! quelle doit être son inépuisable bonté ! il est tout amour. Te ressembler, par l’amour, ô mon Dieu ! voilà ma vocation ; tout m’annonce que c’est ta loi suprême. Ma conscience m’en avertit : ce précepte est gravé dans mon cœur en caractères ineffaçables. Le désir de voir heureux tout ce qui m’entoure est le plus ardent de mes désirs. Tout est bonheur pour l’homme de bien. Ses peines mêmes, par les consolations qu’elles lui procurent de toutes parts, ne sont pas sans charmes, et si nous ne sommes point heureux par nous-mêmes, ne le devenons-nous pas en partageant le bonheur de nos semblables ? Le plus pur des sentiments que tu as excités dans notre âme, Seigneur, n’est-ce pas la faculté de prendre part au chagrin et à la joie des autres ? « Mes enfants, nous dis-tu, c’est à vous-mêmes que je confie le soin de votre bonheur. Étendez ces bras que je vous ai donnés pour vous secourir mutuellement ; goûtez le plaisir d’essuyer une larme sur l’œil de votre frère. »

Voilà tes discours que répète la nature entière : la faible vigne soutenue par l’ormeau, le lierre rampant qui, pour s’élever, s’unit à l’arbre vigoureux, les fleurs des jardins , les moindres plantes des champs nous parlent le même langage. Oui, ce n’est qu’en aimant, en aimant comme tu nous l’ordonnes, que je sens le prix de mon existence.

 

 

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