Les vieux ayatollahs contestataires en iran : Karoubi et Montazeri
Mehdi Karoubi 72 ans
Mehdi Karoubi, né en 1939 rencontre, durant ses études religieuses à la faculté de théologie de Téhéran, l’ayatollah Khomeni et le soutient lors de la révolution islamique
Il est porte parole du parlement iranien 1989 et 1992 puis entre 2000et 2004
« Réformateur pragmatique », Mehdi Karoubi critique le conseil des gardiens mais soutient le guide suprême et se considère comme un disciple de Khomeni.
Il fait parti des candidats reformateurs aux élections présidentielles en 2005 mais est devancé par Rasfanjani et Ahmadinejad .
Mehdi Karoubi s’est inscrit en tant que candidat à l’élection présidentielle iranienne de 2009
Or voici ce qui est écrit à son propos dans le « monde » du 23 aout 2009
Etrange destin que celui de ce religieux que les ultras menacent de jeter en prison à 72 ans, lui qui connut les geôles du chah, justement pour avoir été un précurseur de la révolution islamique de 1979, aux côtés du fondateur, l’ayatollah Khomeyni, qui lui vouait estime et amitié. Longtemps, il a incarné au sein du régime les fonctions les plus officielles (et parfois les plus rentables), comme celle de directeur de l’opulente Fondation des martyrs, et de l’Organisation des pèlerinages. Il sera député et président du Parlement ….
« Le monde » ajoute
M. Karoubi ne craint pas de critiquer ouvertement le gouvernement , attaquant les diatribes sur la « destruction d’Israël » du président iranien ou sa gestion économique. Mais à chaque fois, comme le dit un avocat iranien qui le connaît bien, « avec la conscience aiguë des lignes rouges à ne pas dépasser quand on est un personnage qui compte mais du deuxième cercle du pouvoir ». L’élection du 12 juin allait lui faire renoncer à ses dernières prudences. Populaire auprès des jeunes qu’il mena en campagne sur le thème « Changement !, assez du dictateur ! » ; proche de ces familles de martyrs de la guerre Iran-Irak, souvent des gens modestes pour lequel il continue de s’entremettre ; volontiers bavard et populiste, il sait travailler les auditoires. Mais son ressort semble être devenu la colère et l’exigence de justice
. « ALLER JUSQU’AU BOUT »
Expliquant que M. Ahmadinejad » avait toutes les cartes en main, de la télévision aux milices » et que la « compétition serait dure et inégale« , Karoubi avait déclaré il y a quelques temps : « En politique, il ne faut pas se presser. Mais quand on se décide, il faut aller jusqu’au bout. » Depuis, il n’a pas lâché. « Il a un courage aussi incroyable qu’inattendu, dit un analyste iranien. Il a brûlé tous ses vaisseaux derrière lui. »
Avec MM. Moussavi et Khatami, il anime le mouvement civique , le « chemin vert de l’espoir ».
Quand ,le 30 juin, le Conseil des gardiens de la révolution valide l’élection de M. Ahmadinejad, il rétorque : « Ce président est illégitime, je poursuivrai mon combat par tous les moyens légaux. » De fait, le 25 juillet, il dénonçait dans une lettre ouverte l’arbitraire des services secrets, « outil le plus opaque et terrifiant qui soit et les centres de détention illégaux ».
Le grand ayatollah Montazeri
87 ans
Montazeri a le titre de grand ayatollah et ils ne sont qu’une vingtaine à l’avoir dans le monde chiite, en Iran, en Irak, au Liban ou en Afghanistan.
Hossein Ali Montazeri, 87 ans, fut le protégé de l’Ayatollah Khomeiny, le fondateur de
la République islamique, avant d’être écarté par ce dernier.
Depuis, Montazeri est considéré comme un dissident, influent sur le plan religieux, mais marginalisé sur le plan politique. Il a même été placé en résidence surveillée dans les années 90.
Le grand ayatollah Montazeri vit dans la ville sainte de Qom, d’où il critique inlassablement
la République islamique sous sa forme actuelle. Ses critiques se sont faites encore plus vives depuis la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad.
Le chef religieux vient ainsi de dénoncer la « parodie de justice islamique » et « les procès-spectacle » organisés pour juger opposants et manifestants. Sur son site internet, Hossein Ali Montazeri vise directement les plus hauts dirigeants de son pays : « Ils devraient avoir le courage de déclarer que ce gouvernement n’a rien d’une République et rien d’islamique », a déclaré le grand ayatollah qui lance cette mise en garde :
« J’espère que les autorités se réveilleront avant qu’il ne soit trop tard et qu’elles ne provoqueront pas leur propre chute, ni celle du système ».
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.