Sohrawardi et la description du monde spirituel : Le 8é climat
Sohrawardi décrit le monde spirituel qu’il appelle le 8é climat à l’aide d’images empruntées au monde matériel
Au début de ses récits l’archange aux ailes empourprés (le saint Esprit) vient vers nous sur une montagne : le Qaf
Pour certains commentateurs cette montagne est le corps
Au sommet de cette montagne se trouve L’arbre Tuba l’arbre de vie
Et dans l’arbre se cache le Simorgh qui est aussi l’Esprit
Le Simorgh s’arrache des plumes pour les distribuer à ses disciples
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On peut trouver une certaine jouissance à comparer les visions de Sohrawardi avec celles d’autres mystiques au cours des siècles,
Ces comparaisons ne plairont peut être pas aux grands exégètes et historiens savants qui se veulent sérieux, mais peu importe
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– On pense d’abord à Platon ;Cela va de soi ,quand il est question de quitter la grotte cosmique et de franchir la montagne du qaf
– On pense à la gnose en lisant le récit de Zal un enfant mythique né avec des cheveux blanc signe de la sagesse et qui fut abandonné dans le désert avant de se réfugier sous les ailes du Simorgh .N’est ce pas là l’histoire de l’âme venu du ciel et qui se retrouve en exil sur terre ou elle ne cesse de rechercher l’esprit de ses origines
– On pense à une œuvre attribuée à saint Thomas d’Aquin et qui fut reprise par les alchimistes . Il s’agit de l’aurora consurgens , de l’aurore qui se lève à l’Orient
Au sommet de la cathédrale Notre Dame de Paris un vieil alchimiste se penche en avant vers cette lumière qui vient de l’Orient , car ici sur terre occidentale, il se trouve comme en exil
– On pense aussi à la table d’émeraude attribuée à Jamblique et récupérée par les alchimistes,car dans le 8é climat ,le pays du « Non où », le monde spirituel décrit par le cheik al Ishrak se trouve des cités d’émeraude,
– On pense à l’oiseau qui s’arrache aussi les plumes pour les donner et qui fut représenté par Ripley, un alchimiste anglais. Simorgh avait aussi donné une plume à Zal qu’il protégeait
– On pense au château intérieur de sainte Thérèse d’Avila ,elle même influencée par le Zohar
– Corbin lui-même écrit tout un chapitre en comparant le « récit de l’exil occidental » avec celui du Graal
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L’arbre tuba ,l’arbre de Vie étend ses branches sur tout le monde comme la vigne du Seigneur dans l’évangile de saint Jean
Cette vigne s’étend sur tous, en même temps, d’où la notion d’unité et de simultanéité exprimé dans le 8é climat
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