8é livre du « contre Celse » par Origène :Les puissants de l’empire romain
1) Critique des puissants
Celse nous montre des satrapes, des lieutenants, des généraux, qui font beaucoup de mal à ceux qui les offensent
Or les vrais sages ne veulent pas faire du mal à qui que ce soit, et sont plutôt bien aise quand ils peuvent convertir et corriger, s’il le pouvait, ceux qui les auraient offensé.
Quant aux Chrétiens, le seigneur leur a dit : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous maltraitent, afin que vous soyez les enfants de votre père qui est dans les deux, lequel fait lever son soleil aussi bien sur tes méchants que sur les bons, et fait pleuvoir sur les justes, et sur les injustes (Math., V, 44, 45).
C’est là l’esprit du juste, quand il dit « Seigneur, mon Dieu, s’il se trouve de l’iniquité dans mes mains, si j’ai rendu la pareille à ceux qui m’avaient fait du mal, que je succombe sans ressources sous mes ennemis (Ps. VII, 4, 5 et 6)
En effet nous sommes exhortés à bénir et non à maudire (Rom., XII, 14) ; Et nous savons, que ceux qui disent du mal de quelqu’un n’hériteront point le royaume de Dieu (l Cor., VI. 10). Bénissez ceux qui vous maudissent, bénissez-les et ne les maudissez point (Rom., XII, 14)
On nous maudit, et nous bénissons (I Cor., IV, 12 ).
Il n’est pas bon de dire du mal d’une pierre et d’une masse d’or ou d’argent qui aura été façonnée pour représenter les dieux, Nous ne nous moquons point non plus de ces images inanimées, mais plutôt, comme il peut nous arriver quelquefois, de ceux qui les adorent Nous nous abstiendrons aussi d’en dire du mal ; car cela ne servirait de rien, et serait même indigne de la douceur, de la modération et de la tranquillité dune âme qui est instruite qu’il ne faut dire de mal de qui que ce soit, homme ou démon, quelque méchant qu’il puisse être
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2) Respect dû aux autorités
Si on ne nous oblige pas d’aller contre la loi ou à la parole de Dieu, nous ne sommes pas des fous furieux qui prenons plaisir à irriter les rois et les princes. Saint Paul dit Que toute personne soit soumise aux autorités, car il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et c’est lui qui les a établi. C’est pourquoi celui qui s’oppose aux autorités résiste à l’ordre de Dieu (Rom., XIII, 1, 2) Mais il y aurait quand même beaucoup de choses à dire sur ceux qui ont en main le gouvernement et l’empire, parce que certains en usent d’une manière cruelle et tyrannique, ou qui en profitent pour s’abandonner à la débauche
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:Mon Dieu !Mon Dieu .C’est toujours la même chose en 2011
Où sont donc nos idealistes republicains: les Gambetta ,les Ferry et même Marx .
Nos gouvernants sont devenus des « people » avides de pouvoir et de fric !
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Mais c’est Dieu qui établit et qui détrône les rois, et qui choist des princes pour gouverner utilement (Dan., II, 21; Eccles.,X, 4) Pour nous, nous sommes poursuivis et maltraités quand Dieu le permet, et qu’il donne au tentateur le pouvoir de nous persécuter. Mais quand Dieu ne veut pas nous exposer aux souffrances, nous vivons en paix, d’une façon surprenante au milieu du monde même qui nous hait: et nous nous reposons avec confiance sur celui qui a dit : Ayez confiance, j’ai vaincu le monde (Jean. XVI, 33). Il a véritablement vaincu le monde; et le monde ne peut plus rien, qu’autant que le veut celui qui l’avaincu par la puissance qu’il en a reçue de son Père. Nous mettons donc notre confiance en sa victoire. Mais, s’il veut que nous rentrions dans les arenes, et que nous combattions encore pour la piété, nous dirons : Je puis tout en Jésus-Christ, Notre-Seigneur qui me fortifie ( Philipp., IV, 13 ).
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3) Les chrétiens peuvent ils porter les armes ?
Celse après cela, nous exhorte à secourir l’empereur de toutes nos forces, à partager avec lui ses justes travaux, à combattre pour lui, à porter les armes sous lui, s’il nous veut obliger à les prendre pour lui aider à conduire ses armées. Plus on a de piété, plus on est propre à donner du secours aux princes, et ce secours est même bien plus efficace que celui des soldats qui vont à l’armée, et qui tuent autant d’ennemis qu’ils peuvent. Nous disons à ceux qui voudraient que nous prenions les armes pour défendre le public, en tuant des hommes : que vos propres scarificateurs ne le font pas pour rester pur . Ainsi, quelque guerre qui s’élève, vous n’enrôlez point les sacrificateurs.
Si cela est raisonnable, cela l’est encore plus pour ceux qui prient pour ceux dont les armes sont justes, et pour celui dont le règne l’est aussi, Lors encore que nous mettons en déroute par nos prières, tous les démons qui tâchent d’allumer la guerre, de faire qu’on viole la foi des traités, et de troubler ainsi la paix, nous rendons plus de service aux princes que leurs troupes.
Il est vrai que nous ne portons pas les armes pour l’empereur et que nous ne le ferions pas quand il voudrait nous y obliger; mais nous les portons pour lui dans un camp à part, formé par la piété et muni des prières que nous adressons à Dieu.
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