La lutte entre Jérome et Rufin d’Aquilée
Qui donc était Rufin
que Jérôme attaquait tant ?
Qui était Jérôme
que Rufin eut tant à craindre
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Palladius raconte dans son histoire lausiaque
Le très noble Rufin d’Italie, de la ville d’Aquilée,
ayant le même caractère que Mélanie
et plein de fermeté,
plus tard jugé digne de la prêtrise.
Il ne se trouvait pas parmi les hommes
un plus instruit et un plus modeste que lui.
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Jérôme, un prêtre, était distingué par sa valeur en littérature romaine et par ses aptitudes naturelles.
Mais il avait une telle jalousie que sa valeur littéraire en était éclipsée.
Un moine ayant séjourné avec lui d’assez nombreux jours, me dit à l’oreille ceci :
« La noble Paula, qui a soin de lui,
mourra d’abord, débarrassée de sa jalousie, à ce que je crois.
A cause de cet homme,
même un saint homme ne pourra habiter avec lui
Il haïra jusqu’à son propre frère. » (Palladius H lausiaque 36 )
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Jeunes ,ils étaient amis
vieux, ils devinrent de farouches ennemis
Dans son apologie contre Rufin Jérôme écrit
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Quel bel exemple pour ceux qui nous entendent,
que la lutte de deux vieillards,
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N’est ce pas la jalousie
qui perce dans ses propos
quand il écrit à Rufin
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Vous nous éblouissez par des éclairs de génie
Je suis philosophe, rhéteur, grammairien, dialecticien,
je connais l’hébreu, le grec, le latin ;
je parle donc trois langues.
…..Et vous de cette tisanière vous en connaissez deux :
vous vous exprimez avec tant d’art dans la langue des Grecs et des Latins ,
que les Latins vous prennent pour un Grec, et les Grecs pour un Latin
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Vous brillez dans tant de sciences…
Comment pourra-t-on vous pardonner si vous tombez dans l’erreur
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…Vous qui êtes dans tout d’une si grande prudence
et qui gardez si bien un juste milieu,
… Considérez votre sagesse incomparable,
vos satires piquantes et la beauté de votre sainte éloquence.
…Vous, homme éloquent, vous abusez de vos talents oratoires, en feignant de passer sous silence ce que vous dites réellement,
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et Jérôme de se plaindre
Moi que vous accusez à la face du monde entier?
…Voyez ce que vous avez fait ,
vous me flattez tellement dans vos écrits
que si je n’avais pas repoussé loin de moi vos louanges
et n’avais pas dit que j’étais entièrement l’ennemi de vos flatteries,
on aurait pu me prendre pour un hérétique,
moi qui ai résisté à vos accusations,
moi qui , bien éloigné de vous porter envie,
ai répondu aux calomnies et non au calomniateur.
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Vous vous indignez, vous vous mettez en colère et vous m’attaquez avec les écrits les plus violents, moi qu’autrefois vous combliez d’éloges.
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Dans votre préface peri arkon,
vous m’appelez votre frère et votre collègue, vous vantez mon éloquence; vous publiez la pureté de ma foi.
En m’appelant votre frère, vous m’avouez digne de votre amitié;
en vantant mon éloquence, vous ne m’accusez plus d’incapacité,
et en confessant la pureté de ma foi, vous ne pouvez plus imprimer à mon nom la tache d’hérésie.
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