Jean Chrysostome : L’indifférence devant les pauvres qui mendient
Dans son homélie 11,6 sur la première épitre aux Corinthiens
Jean Chrysostome
compare la vie du pauvre et celle du riche
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Le pauvre
tandis que le pauvre est tourmenté par la privation du nécessaire, gémit,
parcourt le soir les places publiques,
arrête tout le monde aux coins des rues,
inquiet de la manière dont il passera la nuit?
pendant que son estomac le déchire, qu’il ne peut fermer les yeux,
que la faim l’assiége, et qu’il est souvent exposé au froid à la pluie et au mépris
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Le riche
Vous revenez du bain,
lavé et couvert de moelleux vêtements,
plein de satisfaction et de bonne humeur;
vous allez en hâte prendre place à un splendide festin qui vous attend;
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Quand donc vous rentrez chez vous, quand vous reposez sur votre lit,
quand votre demeure est splendidement éclairée;
quand un magnifique repas vous attend,
souvenez-vous alors de ce pauvre,
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Le pauvre paresseux ?
Cet infortuné errant, comme un chien, dans les rues,
dans les ténèbres, dans la boue,
et s’en allant souvent, non pour rentrer chez lui,
pour rejoindre sa femme, pour se mettre au lit,
mais pour s’étendre sur un peu de paille,
comme nous le voyons faire aux chiens furieux qui aboient toute la nuit.
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Quelle bête sauvage y serait insensible?
Quel homme serait assez dur, assez inhumain pour n’en être pas touché?
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Le riche malhonnête ?
Et pourtant il y en a qui sont parvenus à ce degré de barbarie,
de dire que ces pauvres méritent leur sort.
car ils sont paresseux.
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Et vous,
ne vivez-vous pas dans l’oisiveté et dans les délices?
Bien plus, ne faites-vous pas pire que d’être oisif,
en vous livrant à la rapine, à la violence, à l’avarice?
Il vaudrait mieux que vous fussiez oisif sur ce point;
car la paresse est moins coupable que l’avarice.
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