Encyclique « Deus Caritas est » de Benoît XVI «Eros» et «agapè» – différence et unité.
ça craint
Eros !
Agape !
C’est de l’instruction !
C’est sérieux !
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C’est par un exposé très savant que Benoit XVI
commence son encyclique
« Deus caritas est »
Il ne peut pas s’en empêcher
C’est un professeur !
Un penseur !
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Mais ce n’est que passager
Le reste de l’encyclique
est vraiment évangélique
Benoît XVI redevient pasteur
un pasteur chaleureux
qui sait convaincre
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Résumons donc cette première partie
réservée aux initiés
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L’éros
3. Disons déjà par avance que l’Ancien Testament grec utilise deux fois seulement le mot eros, tandis que le Nouveau Testament ne l’utilise jamais:
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La mise de côté du mot eros, ainsi que la nouvelle vision de l’amour qui s’exprime à travers le mot agapè, dénotent sans aucun doute quelque chose d’essentiel dans la nouveauté du christianisme concernant précisément la compréhension de l’amour.
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Selon Friedrich Nietzsche, le christianisme aurait donné du venin à boire à l’eros qui, si en vérité il n’en est pas mort, en serait venu à dégénérer en vice
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4. En est-il vraiment ainsi ? Le christianisme a-t-il véritablement détruit l’eros ?
Regardons le monde pré-chrétien.
Les Grecs ont vu dans l’eros avant tout l’ivresse, le dépassement de la raison provenant d’une «folie divine» qui arrache l’homme à la finitude de son existence
L’eros était donc célébré comme force divine, comme communion avec le Divin.
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C’est pourquoi l’eros ivre et indiscipliné n’est pas montée, «extase» vers le Divin,
mais chute, dégradation de l’homme.
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MAIS
Si l’homme aspire à être seulement esprit et qu’il veuille refuser la chair comme étant un héritage simplement animal, alors l’esprit et le corps perdent leur dignité.
Et si, d’autre part, il renie l’esprit et considère donc la matière, le corps, comme la réalité exclusive, il perd également sa grandeur
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L’eros rabaissé simplement au «sexe» devient une marchandise, une simple «chose» que l’on peut acheter et vendre; plus encore, l’homme devient une marchandise.
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À l’inverse, la foi chrétienne a toujours considéré l’homme comme un être un et duel, dans lequel esprit et matière s’interpénètrent l’un l’autre et font ainsi tous deux l’expérience d’une nouvelle noblesse.
Oui, l’eros veut nous élever «en extase» vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes, mais c’est précisément pourquoi est requis un chemin de montée, de renoncements, de purifications et de guérisons.
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6. Oui, l’amour est «extase»,
mais extase non pas dans le sens d’un moment d’ivresse,
mais extase comme chemin, comme exode permanent allant du je enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi, et précisément ainsi vers la découverte de soi-même, plus encore vers la découverte de Dieu
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Eros et agape
Nous avons rencontré deux mots fondamentaux
: eros, comme le terme désignant l’amour «mondain»,
et agapè, comme l’expression qui désigne l’amour fondé sur la foi et modelé par elle.
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En réalité,eros et agapè – amour ascendant et amour descendant – ne se laissent jamais séparer complètement l’un de l’autre.
Plus ces deux formes d’amour, même dans des dimensions différentes, trouvent leur juste unité dans l’unique réalité de l’amour,
plus se réalise la véritable nature de l’amour en général.
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Même si, initialement, l’eros est surtout sensuel, ascendant – fascination pour la grande promesse de bonheur –, lorsqu’il s’approche ensuite de l’autre, il se posera toujours moins de questions sur lui-même, il cherchera toujours plus le bonheur de l’autre, il se préoccupera toujours plus de l’autre, il se donnera et il désirera «être pour» l’autre.
C’est ainsi que le moment de l’agapè s’insère en lui ;
sinon l’eros déchoit et perd aussi sa nature même
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. D’autre part, l’homme ne peut pas non plus vivre exclusivement dans l’amour oblatif, descendant.
Il ne peut pas toujours seulement donner,
il doit aussi recevoir.
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Dans le récit de l’échelle de Jacob, les Pères ont vu exprimé symboliquement, de différentes manières, le lien inséparable entre montée et descente, entre l’eros qui cherche Dieu et l’agapè qui transmet le don reçu.
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L’amour de Dieu
.le Dieu unique auquel Israël croit aime personnellement
Les prophètes Osée et Ézéchiel surtout ont décrit cette passion de Dieu pour son peuple avec des images érotiques audacieuses.
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10. L’eros de Dieu pour l’homme, est, en même temps, totalement agapè.
L’amour passionné de Dieu pour son peuple – pour l’homme – est en même temps un amour qui pardonne.
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Le principe créateur de toutes choses – le Logos, la raison primordiale
est, d’autre part, quelqu’un qui aime avec toute la passion d’un véritable amour
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