Benoît XVI : Qui est l’auteur de l’évangile de Jean ?

Qui est donc l’auteur de l’évangile de saint Jean ?

Dans son livre « Jésus de Nazareth » (Page  248…253)

Benoît XVI expose les  2 théories

 les plus souvent  citées

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1)  l’auteur de l’évangile de Jean serait un prêtre

Un homme proche du milieu sacerdotale

car Jean connaissait les prêtres 

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On peut en trouver la confirmation dans une petite remarque qu’on lit chez Jean ( Jn 18,15)

. On y raconte comment Jésus, après son arrestation, est conduit devant le grand prêtre

 et comment, entre-temps, Simon-Pierre « et un autre disciple » avaient suivi Jésus

 afin de savoir ce qui allait se passer

. De « l’autre disciple », il est dit : « Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand prêtre. »

Ses relations dans la maison du grand prêtre étaient telles qu’il pouvait y faire aussi entrer Pierre, créant ainsi, il est vrai, la situation qui devait conduire ce dernier au reniement.

 Le cercle des disciples allait donc même jusqu’à inclure des membres de l’aristocratie sacerdotale, dont la langue était dans une large mesure celle de l’Évangile.

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2) Jean est il le fils de Zébédée ?

 Il est vrai qu’à l’époque moderne, on a mis de plus en plus en doute cette identification.

Est-il possible que lui, le pêcheur du lac de Génésareth, ait pu rédiger ce sublime Évangile qui, par ses visions, plonge au plus profond du mystère de Dieu ?

 Lui, ce pêcheur de Galilée, a-t-il pu être lié à l’aristocratie sacerdotale de Jérusalem, à sa langue et à sa façon de penser, comme le fut, en effet, l’évangéliste ? A-t-il pu être apparenté à la famille du grand prêtre, comme le suggère le texte (cf. Jn 18, 15) ?

Pourquoi pas ?

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 Il ressort de l’Évangile que Zébédée n’était pas un simple pêcheur, mais qu’il faisait travailler plusieurs journaliers. C’est pourquoi ses fils avaient la possibilité de s’en aller.

 « Zébédée peut tout à fait avoir été prêtre, tout en ayant son domaine en Galilée, où la pêche dans le lac l’aide à gagner sa subsistance. Il avait sans doute seulement un pied-à-terre à côté ou dans le quartier de Jérusalem habité par les esséniens.

 Ce repas justement, pendant lequel un des disciples était penché sur la poitrine de Jésus, se produisit dans un lieu qui se trouvait, selon toute vraisemblance, dans un quartier de la ville habité par des esséniens » — dans le « pied-à-terre » du prêtre Zébédée, qui laissa « la pièce supérieure à Jésus et aux Douze »

Une autre remarque nous intéresse : selon la coutume juive, le maître de maison ou comme ici, en son absence, son fils aîné, « était assis à la droite de l’invité, la tête penchée

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Cette théorie est exposée dans le livre de Christian Petitfils

qui a été publié recemment 

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3) Existe il un autre prêtre Jean ,

Beaucoup d’exégètes parlent d’une école Johannique

qui serait dirigée par un « prêtre Jean » très proche de l’apôtre

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il existait, à Éphèse, une sorte d’école johannique qui se réclamait du disciple bien-aimé de Jésus, mais où cependant un certain « prêtre Jean » était l’autorité déterminante. Ce « prêtre » Jean apparaît dans la deuxième (1, 1) et la troisième Lettre (1, 1) de saint Jean comme expéditeur et auteur de la Lettre, mais simplement sous le titre « le prêtre » (l’Ancien), sans indiquer le nom de Jean.

 Manifestement, il n’est pas identique à l’apôtre, et ainsi nous rencontrons ici, expressément dans le texte canonique, la figure mystérieuse du prêtre. Il a dû être très proche de l’apôtre et il a peut-être même connu Jésus lui-même. Après la mort de l’apôtre, il passait tout à fait pour le porteur de son héritage. Dans la mémoire, les deux figures ont fini par se confondre.

 En tout cas, nous pouvons attribuer au « prêtre Jean » une fonction essentielle dans la rédaction définitive de l’Évangile, lors de laquelle il se savait toujours le dépositaire fidèle de la tradition transmise par le fils de Zébédée.

 

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