Benoit XVI ! Le Notre Pére

Dans son livre « Jésus de Nazareth »

Benoît XVI (P 161…164)

commente le « Notre Père »  

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Le père

la paternité de Dieu comporte deux dimensions.

Tout d’abord, Dieu est notre Père en tant qu’il est notre Créateur. Parce qu’il nous a créés, nous lui appartenons. L’être en tant que tel vient de lui, il est donc bon et il est participation de Dieu. Cela vaut tout particulièrement pour l’homme. Le verset 15 du Psaume 33 [32] dit, dans sa traduction latine : « lui qui leur a modelé un même cœur est attentif à toutes leurs œuvres ».

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Nous en arrivons à la deuxième dimension de la paternité de Dieu.

 De façon singulière, le Christ est « image de Dieu » (2 Co 4, 4 ; Col 1, 15).

 À partir de là, les Pères de l’Eglise ont dit que Dieu, en créant l’homme « à son image », a d’emblée regardé vers Jésus et créé l’homme à l’image du « nouvel Adam », de l’Homme qui est le modèle de l’humanité.

Mais surtout, Jésus est au sens propre « le Fils » - de la même substance que le Père. Il veut nous faire entrer tous dans son « être homme » et, par là, dans son « être fils », dans la pleine appartenance à Dieu.

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NOTRE pére

P 164

Nous devons réfléchir sur le mot « notre ». Seul Jésus pouvait dire de plein droit « mon Père », car lui seul est vraiment le Fils unique de Dieu, de la même substance que le Père. Nous tous, par contre, devons dire « notre Père ». Seul le « nous » des disciples nous permet de nommer Dieu Père, car c’est uniquement à travers la communion avec Jésus Christ que nous devenons vraiment « fils de Dieu ». Ainsi, ce mot « notre » nous interpelle : il exige que nous sortions de la clôture de notre « je ». Il exige que nous entrions dans la communauté des autres fils de Dieu. Il exige que nous nous départions de tout ce qui nous est propre et qui nous sépare des autres. Il exige de nous que nous acceptions autrui, les autres, et que nous leur ouvrions notre oreille et notre cœur. Avec le mot « notre », nous proclamons notre adhésion à l’Église vivante, dans laquelle le Seigneur voulait réunir sa nouvelle famille. Ainsi, le Notre Père est à la fois une prière très personnelle et pleinement ecclésiale. En disant le Notre Père, nous prions chacun de tout notre cœur, mais nous prions en même temps en communion avec la famille de Dieu, avec les vivants et les morts, avec les hommes de toutes conditions, de toutes les cultures et de toutes les races. Le Notre Père fait de nous une famille, au-delà de toutes les frontières

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Que ton règne vienne

P170

Quand nous demandons la venue de « ton Règne » , le Seigneur veut nous conduire exactement vers cette façon de prier et d’établir les priorités de notre agir. Il faut d’abord et essentiellementun cœur docile, afin que Dieu règne, et non pas nous. Le Règne de Dieu,, vient à travers un cœur docile. Tel est son chemin

. La demande du cœur docile est devenue la demande en vue de la communion avec Jésus Christ, la demande de pouvoir devenir toujours plus « un » avec lui (cf. Ga 3, 28).

 C’est la demande de le suivre véritablement, qui devient communion et qui nous réunit en un seul corps avec lui.

lorsque le cœur n’est plus nourri par la force vitale du Christ, ce règne se termine ; lorsque le cœur est touché par elle et transformé par elle,

 Demander le Règne de Dieu signifie dire à Jésus : fais-nous être à toi, Seigneur.

 Pénètre en nous, vis en nous. Réunis dans ton corps l’humanité dispersée, pour que tout en toi soit soumis à Dieu et que tu puisses remettre l’univers au Père, « et ainsi, Dieu sera tout en tous» (1 Co 15, 26-28).

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Que ta volonté soit faite

Voir un commentaire sur le »Notre père » dit par jésus

au cours de sa passion

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Donne nous « notre » pain

174

Nous prions ici encore dans la communion des disciples, dans la communion des fils de Dieu, et nul ne doit penser seulement à soi-même. Il s’ensuit un nouvel élément : nous prions pour notre pain, donc nous demandons aussi le pain pour les autres. Celui qui a du pain en abondance est appelé à partager. 

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De ce jour

Celui qui prie pour le pain de ce jour est pauvre.

 La prière présuppose la pauvreté des disciples.

Elle présuppose, des personnes qui, à cause de leur foi, ont renoncé au monde, à ses richesses et à sa gloire, et qui ne demandent désormais que le nécessaire pour vivre

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Le logos

 Jésus n’admet pas qu’on puisse s’arrêter là ni réduire les besoins de l’homme au pain, aux besoins biologiques et matériels. « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4 ; cf. Dt 8, 3).

Le pain miraculeusement multiplié rappelle, en amont, le miracle de la manne dans le désert. 

Il nous dit que la véritable nourriture de l’homme est le Logos,

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Pardonne nous comme nous pardonnons

Qu’est véritablement le Pardon ? Qu’advient-il dans le Pardon ? La faute est une réalité, une réalité objective ; elle a causé une destruction qui doit être surmontée. C’est pourquoi le Pardon doit être plus qu’une volonté d’ignorer ou d’oublier. La faute doit être assumée, réparée et ainsi surmontée.

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 Le Pardon a un coût, et d’abord pour celui qui pardonne.

 Le mal qui lui a été fait, il doit le surmonter intérieurement, le brûler au-dedans de lui et ainsi se renouveler, de sorte qu’il fasse entrer l’autre, le coupable, dans ce processus de transformation et de purification intérieures, que tous deux se renouvellent en souffrant le mal jusqu’au fond et en le surmontant

. C’est là que nous butons sur le mystère de la croix du Christ.

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 Mais tout d’abord,nous butons sur les limites de notre force à guérir et à surmonter le mal.

 Nous butons sur la supériorité du mal, que nous ne pouvons vaincre avec nos seules forces

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nous nous contenterons d’une remarque du Cardinal John Henry Newman disant un jour que Dieu, avec un seul mot, avait pu créer tout l’univers à partir de rien, mais que pour la faute et la souffrance des hommes, il ne pouvait les surmonter qu’en s’impliquant lui-même, en connaissant lui-même la souffrance en son propre Fils, qui a porté ce fardeau et l’a surmonté en se donnant lui-même.

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 Vaincre la faute exige la mobilisation de notre cœur, plus encore, la mobilisation de toute notre existence. Et même cette mobilisation reste insuffisante, elle ne peut agir que dans la communion avec celui qui a porté notre fardeau à tous

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