Benoit XVI : l’hellénisation dans son discours de Ratisbonne
Benoît XVI a vraiment de la constance dans ses idées
Dans sa thése sur Bonaventure en 1957
Il parle de l’importance de l’héritage grec dans notre culture chrétienne
et longtemps après
il revient sur ce sujet
lors de son grand grand discours de Ratisbonne en 2006 ?
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Mais les média n’ont retenu ,à Ratisbonne
que ce qui faisait débat
au sujet de l’islam
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1) Discours de Ratisbonne
l’héritage grec purifié par la critique appartient à la foi chrétienne –
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Cette thèse est contesté depuis le début de l’époque moderne.
Et on peut observer que ce programme de déshellénisation a connu trois vagues…
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Les Réformés
La déshellénisation apparaît en lien avec les fondements de la Réforme du XVIe siècle.
Les réformés contestent la tradition scolastique, qui avait totalement systématisée la foi sous la détermination de la philosophie
La foi n’apparaissait plus comme Parole vivante et historique,
mais comme domiciliée dans un système philosophique.
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La ‘scriptura sola’ recherche, à l’inverse, la forme originaire de la foi
elle qu’elle est donnée originairement dans la Parole biblique.
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La théologie Libérale
La théologie libérale des XIXe et XXe siècles apporta une deuxième vague dans le programme de déshellénisation, dont Adolf von Harnack est le plus éminent représentant
…La distinction que faisait Pascal entre le Dieu des philosophes et le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, servait de point de départ.
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… Comme pensée centrale apparaît, chez Harnack, le retour à Jésus simple homme et à son simple message, antérieurs à l’hellénisation :
ce simple message représente le vrai sommet du développement religieux de l’humanité.
Jésus a congédié le culte pour la morale.
Il est finalement présenté comme le père d’un message moral plein d’amitié pour les hommes
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L’inculturation
La troisième déshellénisation, qui a lieu actuellement.
Au regard de la rencontre avec la multiplicité des cultures, on dit volontiers aujourd’hui que la synthèse avec la culture de la Grèce a été une première inculturation, réalisée dans l’Eglise antique, qu’on ne devrait pas imposer aux autres cultures.
Ce serait leur droit de contourner cette inculturation pour revenir au simple message du Nouveau Testament, afin de l’inculturer à nouveau dans leurs espaces
. Cette thèse n’est pas simplement fausse, elle est exagérée et inexacte.
Car le Nouveau Testament est écrit en grec et porte en lui-même la rencontre avec l’esprit grec qui avait mûri auparavant dans la formation de l’Ancien Testament. Bien sûr, il y a des couches dans le devenir de l’Eglise antique qui ne doivent pas entrer dans toutes les cultures. Mais les choix fondamentaux, qui concernent le lien de la foi avec la quête de la raison humaine, appartiennent à cette foi elle-même et sont adaptés à son développement.
2) La these de J Ratzinger sur Bonaventure
Ces convictions exprimées à Ratisbonne
se retrouvent dans la these de J. Ratzinger
où il parle de « l »Hellénisation du christianisme »
dans son prologue
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Il expose ensuite la pensée d’Augustin
qui parle de la continuité du christianisme avec la philosophie classique,
et de la « raisonnabilité » de la foi chrétienne s’opposant à la superstition païenne
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Si Bonaventure a raison, alors la révélation précède l’Ecriture .
Ce qui veut dire que la révélation est toujours quelque chose de plus grand que ce qui est simplement écrit.
Cela signifie encore qu’il ne peut y avoir quelque chose comme la pure sola Scrittura ( l’Ecriture seule) (Memoire de Ratzinger ).
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3) Ce qu’en dit Hans Küng
H Küng écrit dans le 2é livre de ses mémoires p 27ss
A ses yeux ,une fois purifiée par la critique,l’héritage grec constitue une partie essentielle de la foi chrétienne
Devenu pape il l’ affirmera en 2006 lors de sa conférence à Ratisbonne
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Ce n’est pas l’église du nouveau testament qui l’intéresse au premier chef ,mais celle des pères
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Son souci théologique ne porte pas sur le jésus de l’histoire ,son livre Jésus de Nazareth le prouve surabondamment ….il porte avant tout sur le Christ des conciles hellénistiques et c’est à partir d’eux qu’il ne cesse d’interpréter les écrits néotestamentaires (H Künh Memoire 2 p 27)
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