Emmanuel Dongala : Johnny Chien méchant
En ces jours où recommence une guerre au Mali
il serait peut être instructif
de relire le roman d’Emmanuel Dongala
« Johnny chien méchant »
pour mieux comprendre
la détresse de tous ceux qui vont de nouveau errer sur les routes
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Dans ce roman poignant
Emmanuel Dongala
comme déjà l’avait fait Kourouma
parle des enfants soldats
manipulés par des intellectuels inconscients
Un intellectuel est un homme très intelligent et qui a lu beaucoup de livres .
même quand il dort
,son cerveau fonctionne et trouve des solutions à des problèmes qui n’existent pas encore ..
…Là où il n’y a pas de problèmes , il en crée, ensuite il trouve la solution
Il crée des faux problèmes pour trouver de fausses solutions (P110)
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Ce qui frappe davantage dans son livre
c’est la description insoutenable
de la vie des réfugiés
qui fuient sur les routes
poursuivis jusque dans les camps
ou ils pensent trouver refuge
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Les meurtres ,les pleurs ,les cris
les vols ,les viols
la détresse immense
indescriptible
d’une population absolument innocente
coupable de rien
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Comment se fait il que je me souvienne en détail de toutes les scènes de cruauté
dont j’avais été témoin , même témoin éloigné
,alors que rien ne me restait d’un acte d’humanité qui me touchait directement ?
Est ce à dire que le mal laissait plus de trace dans nos mémoires que le bien ? (p 159)
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Une telle souffrance
complètement ignorée
par un monde honteusement insensible
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J’apprenais beaucoup de choses que je ne soupçonnais pas
,par exemple que pour le monde occidental nos gorilles ou notre pétrole
comptaient plus que nous les humains …(p 169)
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On retrouve souvent cette allusion aux gorilles
chez ces écrivains africains
comme chez Scolastique Mukasonga
qui raconte la haine grandissante entre les tutsis et les hutus
Cliquez ICI
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Les mass media essayent bien de signaler cette détresse
mais leur reportage est trop en dessous de la réalité
et ressemble parfois à un vrai viol du malheur des autres
Lorsque j’ai vu l’oeil de la camera pointé sur moi ,j’ai été saisi d’une grande lassitude
,j’avais l’impression d’avoir déjà raconté mon histoire dix fois vingt fois et j’en avais assez :
Je ne voulais pas transformer ma souffrance en fond de commerce (P341)
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