Jean Chrysostome et le jugement (Mtt 7)
Dans son homelie 23 sur l’évangile de St Matthieu
Jean Chrysostome
commente la parole de Jésus
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Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés.
Car on vous jugera du jugement dont vous jugez,
et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère,
et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil? (Mtt7,2ss)
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Pouvons nous porter des jugements sur les autres ?
S’il est vrai qu’on ne doive point juger, comment Jésus-Christ établit-il tant de personnes, non-seulement pour reprendre, mais pour punir même ceux qui pèchent?
Comment aussi donne-t-il les clefs à ses apôtres? Car s’ils n’ont pas droit de juger, ils n’ont pas droit non plus d’user de ces clefs, et ce serait en vain qu’ils auraient reçu la puissance de lier et de délier.
De plus, si il n’y a plus de jugement
tout serait en confusion et dans l’Eglise, et dans l’Etat, et dans les familles.
Il me semble donc que Jésus-Christ ne défend pas absolument de juger tous les péchés, et qu’il n’ôte pas ce droit généralement à tout le monde, mais seulement à ceux qui, remplis eux-mêmes de vices, condamnent insolemment dans leurs frères les défauts les plus légers.
Il me semble qu’il désigne particulièrement les Juifs, qui étaient de très sévères censeurs des moindres fautes des autres, et qui ne voyaient pas dans eux-mêmes les plus grands excès.
Les pharisiens leur imputaient à péché des choses qui n’étaient pas réellement des péchés : comme de ne pas garder le sabbat, de se mettre à table sans se laver les mains, et de manger avec les publicains et les pécheurs : ce que le Sauveur appelle ailleurs « passer ce que l’on boit, de peur d’avaler un moucheron, et avaler néanmoins un chameau. » (Matth. XXIII, 24.)
Nos jugements sur les autres se retournent contre nous.
« Vous serez jugés selon que vous aurez jugé les autres. Et on se servira envers vous de la même mesure dont vous vous serez servi envers les autres (7,2). »
Ce n’est pas votre frère, dit-il, que vous condamnez, c’est vous-même ; vous dressez contre vous un redoutable tribunal, devant lequel vous rendrez un compte rigoureux. Dieu donc nous mesurera « à notre mesure ; »
et comme il nous pardonnera nos péchés, selon que nous aurons pardonné aux autres, il nous jugera de même selon que nous les aurons jugés.
Il nous faut avertir; non pas accuser, mais conseiller.
Il faut redresser votre frère avec des témoignages d’affection et de tendresse,
Car celui qui pardonne à son frère, c’est lui-même plus encore que son frère qu’il absout de tout grief et cela sans peine aucune; et celui qui juge les fautes des autres avec ménagement et indulgence, s’amasse un trésor de miséricorde pour le jour auquel Dieu le jugera.
il dit ensuite: « Pourquoi voyez-vous une paille dans l’oeil de votre frère lorsque vous ne vous apercevez pas d’une poutre qui est dans le vôtre (2
Jésus-Christ ne défend donc pas absolument de juger; mais il nous commande de commencer par ôter la poutre de notre oeil, et de corriger ensuite nos frères.
condamner l’acte
et ne pas juger la personne ?
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