St Ambroise : La fête des rameaux
Dans son traité sur l’évangile de saint Luc
Saint Ambroise commente la fête des rameaux (Luc, XIX, 28-38.)
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«Et il advint qu’approchant de Bethphagé et de Béthanie, du mont qu’on appelle des Oliviers, il envoya deux disciples, en disant : Allez au village qui est devant vous ; en y entrant vous trouverez le petit d’une ânesse, attaché, qui n’a pas été monté. »
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L’âne et l’ânon
Il y avait dans le bourg un ânon, et il était lié avec l’ânesse ;
Il ne pouvait être détaché que par l’ordre du Seigneur ;
la main des Apôtres le détache.
Voilà la vie, voilà la grâce ;
Soyez cela, vous aussi, afin de pouvoir délier les captifs .
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L’ânesse figurait Eve, mère d’erreur
Le petit représentait l’ensemble du peuple des Gentils ;
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C’est le petit de l’ânesse qui sert de monture
Et vraiment, «personne ne l’a monté »,
car personne avant le Christ n’avait appelé à l’Eglise les peuples des nations
« Que nul homme encore n’a monté. » (Mc, XI,2).
Or il était tenu captif par les liens de l’incrédulité,
livré au maître méchant à qui son égarement l’avait asservi,
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Il était « lié devant la porte » (Mc, XI, 4) :
car quiconque n’est pas dans le Christ est dehors, dans la rue ;
mais qui est dans le Christ n’est pas au-dehors.
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En détachant l’ânon, ces envoyés ont dit ce que leur avait dit Jésus,
pour vous faire reconnaître que ce n’est point par leurs discours, mais par la parole de Dieu,
qu’ils ont répandu la foi parmi les peuples de la Gentilité ;
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Porteur du christ (Christophe)
les Apôtres étendirent sous les pas du Christ leurs propres vêtements,
car souvent dans les divines Écritures
les vêtements sont les vertus
ils mirent aussi un vêtement sur l’ânon
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Le Maître du monde n’a pas mis son plaisir à faire porter son corps visible sur l’échiné d’une ânesse ;
mais Il voulait, par un mystérieux secret, sceller l’intime de notre âme,s’installer au fond des coeurs, s’y asseoir, cavalier mystique, y prendre place et habituer le peuple des Gentils à cette aimante direction afin de discipliner ses sentiments
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Ne méprisez pas cet ânon
car sous le vêtement du corps, qui nous est commun avec les animaux,
vit l’âme que Dieu remplit.
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Heureux ceux qui ont accueilli sur le dos de leur âme un tel cavalier !
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Apprenez à porter le Christ, puisque Lui vous a porté le premier, quand, pasteur, II ramenait la brebis égarée (Lc, XV, 6)
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La bride
Heureux vraiment ceux dont la bouche, a été retenue par la bride du Verbe céleste !
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Quelle est cette bride ?
C’est le verbe qui est notre bride,
Il nous apprend à ouvrir notre cœur, à endurer l’aiguillon, à porter le joug
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Le verbe nous apprend aussi à supporter le frein de la langue :
car plus rare est la vertu du silence que celle de la parole.
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Oui, ! il nous l’apprend, celui qui, comme muet, n’a pas ouvert la bouche contre l’imposture
et qui n’ a pas refusé les coups, pour être une docile monture à Dieu.
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La foule joyeuse
les foules qui louaient Dieu vinrent à sa rencontre au pied de la montagne, pour l’acclamer roi,
« Hosanna au Fils de David »,
En d’autres termes pour déclarer que le Rédempteur attendu de la maison de David est venu,
et qu’il est aussi fils de David par la chair
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