Egidius évêque de Reims et le concile de Metz en 590
Les rois mérovingiens ne cessaient pas de se battre
entre fréres et belle sœurs
Chilpéric contre Sigebert
Frédégonde contre Brunehaut
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Il était alors inévitable qu’autour d’eux des notables, des ducs ,des évêques
intriguaient aussi au profit de l’un ou l’autre
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Parmi ces intrigants
Il y eut Egidius évêque de Reims
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Grégoire de Tours
dans « l’ Histoire des Francs » livre IX
raconte comment finalement Egidius
fut convoqué par le roi Gontran
au concile de Metz
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le roi Gontran l’accusa d’être son ennemi et traître au pays,
et lui posa des questions .
Dis-moi, ô évêque ! comment t’est-il venu à la pensée d’abandonner le roi, dans la ville duquel tu jouissais des honneurs de l’épiscopat, et de te lier d’amitié avec le roi Chilpéric,
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Puis on produisit des lettres écrites à Chilpéric,
contenant beaucoup de choses injurieuses contre Brunehault.
…On produisit des pactes faits au nom des rois Childebert et Chilpéric, et dans lesquels il était convenu que les deux rois, après avoir chassé le roi Gontran, partageraient entre eux son royaume.
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Le roi Gontran dit :
Pourquoi as-tu commis ensemble mes oncles, afin d’élever entre eux la guerre civile ; d’où il est résulté qu’une armée s’est mise en marche, et que la ville de Bourges, le pays d’Étampes et le château de Melun ont été dévastés et dépeuplés, et que, dans cette guerre, plusieurs ont été tués, dont je pense que Dieu, en ses jugements, te redemandera les âmes. L’évêque ne put nier ces choses,
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Ensuite les évêques qui avaient été appelés ayant entendu tout cela, et soupirant de reconnaître un prêtre du Seigneur coupable de tant de crimes, prièrent qu’on lui accordât l’espace de trois jours, pendant lesquels Ægidius, se recueillant en lui-même, pourrait trouver quelque moyen de se justifier des offenses qui lui étaient imputées.
Mais le troisième jour étant venu à luire, ils se rassemblèrent dans l’église, interrogèrent l’évêque, et lui demandèrent de dire s’il avait quelque excuse à donner; mais il répondit plein de confusion :
« Ne tardez pas à prononcer la sentence d’un coupable. Je me reconnais digne de mort, pour le crime de lèse-majesté, parce que j’ai toujours agi contre les intérêts du roi et de sa mère, et que, par mon conseil, ont eu lieu beaucoup de combats qui ont dépeuplé plusieurs pays des Gaules.
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Les évêques l’ayant ouï et déplorant l’opprobre de leur frère, après avoir obtenu qu’on lui conservât la vie, le dépouillèrent, d’après la loi canonique, de la dignité du sacerdoce, et il fut condamné à l’exil et conduit dans la ville d’Argentoras, maintenant appelée Strasbourg.
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