Venance Fortunat : Méditation sur la mort (poésie 9,1)

En 580 Le  concile de Braine eut lieu en présence de Chilperic

pour disculper sa femme Frédégonde accusée d’adultère

 

Au cours de ce concile Fortunat prit la parole

Il parla  longuement de la mort

mais aussi  rappela les hauts faits de l’ancien testament

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Notre père Adam légua sa douleur à la terre,

 et le monde gémissant recueillit les fruits amers de la faute de sa compagne.

Leur prévarication les condamna tous deux à l’opprobre.

 A l’un le travail arrache des plaintes, à l’autre l’enfantement.

 

Puis, ils sont dévorés par la mort qu’ils lèguent à leurs descendants.

Abel périt le premier d’une pitoyable blessure

Citerais je Noé, loué de Dieu, qu’une arche légère porta sur les eaux ?

Abraham, Isaac et Jacob, nul ne sont exempté de mourir.

Ainsi advint-il de Melchisédech, prêtre sacré du Seigneur, de Job et de ses enfants.

 Le législateur Moïse, l’ami de Dieu et qui conversait avec lui,

 Aaron, son frère, grand prêtre, Josué, son successeur, chef du peuple, moururent tous,

Ainsi firent Gédéon, Samson, et les Juges, chacun à son tour.

 

Le puissant David, roi d’Israël et prophète, est dans la tombe avec Salomon, son fils. Isaïe, Daniel, Samuel et le bienheureux Jonas qui vécut trois jours dans la mer, sont sous terre à présent.

 Y sont aussi Pierre, le premier par les clefs,

et Paul, le premier par la doctrine.

 

 Le plus grand qui soit né de la semence humaine, Jean-Baptiste lui-même est mort.

 La même destinée fut encore celle d’Enoch et d’Elie.

 Qui naît de l’homme doit mourir.

 

Enfin notre créateur, le Christ dont la résurrection triomphante s’accomplit si rapidement,

étant né homme, est mort et a été enseveli dans sa chair.

Dites-moi, je vous prie, qui ne meurt pas, puisque notre Sauveur, notre vie, a goûté de la mort, et l’a voulu subir pour nous? Dites-moi, que pourront les empereurs et les rois, quand les membres du créateur ont été déposés sous la pierre du tombeau?

 

Qui vient de la poussière retournera en poussière. Nous naissons tous et mourons également. Une seule mort est d’Adam, du Christ un seul salut.

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Job

Fortunat était contemporain du pape Grégoire le grand

qui publia un best seller  les «Morales sur Job »

Fortunat s’en inspira  certainement dans la suite de son discours à Braine

en déclarant   

Dieu  a créé l’homme; qu’avons-nous à dire?

 Celui qui a donné reprend; où est le crime?

Nous sommes son image; il nous a animés de son souffle ;

 quand il commande, c’est à nous, son ouvrage, d’obéir.

… Enfin, Job perdant à la fois ses sept fils, loua Dieu, et l’auteur des psaumes,

(Fortunat poésie 9,1)

 

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