Alcuin et Charlemagne selon Guizot
Pour mieux connaître l’œuvre d’Alcuin
rien de tel que de relire la notice que fit sur lui
Guizot historien
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Alcuin (730-804)
Alcuin fut le confident, le conseiller, le docteur et, pour ainsi dire, le premier ministre intellectuel de Charlemagne.
Il a corrigé et restitué les manuscrits de l’ancienne littérature ;
Il a restauré les écoles et ranimé les études ;
il a lui-même enseigné.
Correction des manuscrits
Du VIIe au VIIIe siècle, les manuscrits étaient tombés aux mains de copistes si ignorants, que les textes étaient devenus méconnaissables :
Beaucoup de passages avaient été confondus ou mutilés ;
Les feuillets étaient dans le plus grand désordre ;
Toute exactitude d’orthographe et de grammaire avait disparu…
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La réparation de ce mal, la restitution des manuscrits, surtout de la grammaire et de l’orthographe, fut un des premiers travaux d’Alcuin,
travail dont il s’occupa toute sa vie
, qu’il recommanda constamment à ses élèves,
et dans lequel Charlemagne lui prêta le secours de son autorité.
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On lit, dans les capitulaires, une ordonnance conçue en ces termes :
« Moi Charles,:… voulant relever par un soin assidu la culture des lettres,
nous excitons, par notre exemple même, à l’étude des arts libéraux,
tous ceux que nous y pouvons attirer.
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Aussi avons-nous déjà, avec le constant secours de Dieu,
exactement corrigé les livres de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance,
Nous ne pouvons souffrir que, dans les lectures divines,
au milieu des offices sacrés,
il se glisse de discordants solécismes,
et nous avons dessein de réformer les dites lectures ».
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Alcuin travaillait lui-même à une révision complète des livres sacrés.
Il la termina vers 801, dans l’abbaye de Saint-Martin de Tours, et l’envoya à Charlemagne
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Le travail de copistes.
L’ardeur pour la reproduction des anciens manuscrits devint générale :
Dès qu’une révision exacte de quelque ouvrage avait été faite par Alcuin, ou quelqu’un de ses disciples, on en envoyait des copies dans les principales églises et abbayes ;
et là des copies nouvelles en étaient faites, pour être de nouveau revues et propagées.
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L’art de copier devint une source de fortune, de gloire même :
On célébrait les monastères où se faisaient les copies les plus exactes et les plus belles, et, dans chaque monastère, les moines qui excellaient à copier.
L’abbaye de Fontenelle (Saint Wandrille) ,acquiert en ce genre une véritable renommée. A Reims, à Corbie, on s’appliqua à les égaler : au lieu du caractère corrompu dont on s’était servi depuis deux siècles, on reprit l’usage du petit caractère romain.
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Aussi les bibliothèques monastiques devinrent-elles bientôt considérables : un très grand nombre de manuscrits datent de cette époque ; et quoique le zèle s’appliquât surtout à la littérature sacrée, cependant la littérature profane n’y demeura pas étrangère. Alcuin lui-même, à en croire certains témoignages, revit et copia les comédies de Térence.
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Restauration des écoles
En même temps, Alcuin travaillait avec ardeur au rétablissement des écoles partout déchues :
Voici une ordonnance de Charlemagne qui nous instruit des mesures prises à ce sujet, et que sans doute Alcuin lui suggéra :
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« Nous avons jugé utile que, dans les épiscopats et dans les monastères confiés, par la faveur du Christ, à notre gouvernement,
on prît soin non seulement de vivre régulièrement et dans notre sainte religion,
mais encore d’instruire dans la science des lettres,
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Nous vous exhortons donc non seulement à ne pas négliger l’étude des lettres, mais à travailler, d’un cœur humble et agréable à Dieu, pour être en état de pénétrer facilement et sûrement les mystères des Saintes Écritures.
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. De cette époque datent la plupart des écoles qui acquirent bientôt une grande célébrité, et d’où sortirent les hommes les plus distingués du siècle suivant .
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L’école du palais
De 782 à 796,, Alcuin fut à la tête d’une école intérieure, dite « École du Palais »,
qui suivait Charles partout où il se transportait,
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Dans cette école il eut pour élève Charlemagne et sa cour
Parmi ses auditeurs on peut remarquer la présence de son ami Angilbert :
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L’abbaye saint Martin
en 796 Charlemagne consentit enfin à le laisser partir et lui donna pour retraite l’abbaye de Saint-Martin de Tours, l’une des plus riches du royaume.
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.Alcuin ne resta point oisif dans sa nouvelle situation ;
il remit la règle et l’ordre dans le monastère,
enrichit la bibliothèque de manuscrits copiés à York par de jeunes clercs qu’il y avait envoyés dans ce dessein, et donna à l’école, par son propre enseignement, un éclat qu’elle n’avait jamais connu.
Ce fut à cette époque que plusieurs des hommes les plus distingués du siècle suivant, entre autres Raban Maur qui devint archevêque de Mayence, et Amalaire, savant prêtre de Metz, se formèrent à ses leçons.
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Sa Tombe dans l’eglise de saint Martin
Alcuin fit graver sur sa tombe
Pélerin qui que tu sois, qui viens ici,
arrête toi, je t’en prie
…Ce que tu es ,je le fus autrefois
et ce que je suis aujourd’hui
tu le seras un jour
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