Saint Bernard : Du devoir de critiquer ses chefs et la richesse de l’église
dans le Chapitre II du « Traité sur les Mœurs et les Devoirs de Evêques »
Bernard critique les évêques qui s’enrichissent au dépens des pauvres
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« Ce pasteur s’indigne contre moi si j’ose seulement faire un signe de tête et m’ordonne de me taire,
attendu que je ne suis qu’un moine
et qu’il ne m’est pas permis d’ouvrir la bouche sur le compte d’un évêque
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. Que ne me défend-il aussi d’ouvrir les yeux ?
de la sorte je ne verrais pas ce qu’il ne veut pas m’entendre blâmer.
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Mais si je gardais le silence
est-ce que ce cri: » N’usez pas de vêtements précieux (I Tim., II, 9),
n’en retentira pas moins dans l’Eglise?
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Mais que diraient-ils si quelqu’un plus osé que moi venait leur exposer, non plus comme moi, les paroles de de l’Evangile, ou tout simplement cette sentence d’un païen:
» Dites-moi, Pontifes, que signifie cet or ?,
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Mais enfin quand même je ne soufflerais pas mot
le dénuement des pauvres crierait encore assez haut.
La rumeur publique peut bien dormir,
mais la faim ne saurait se taire :
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7. Mais ceux-là crient qui sont nus,
ceux-là crient qui meurent de faim
et ils vous demandent avec le poète:
A quoi bon, prélats, cet or qui brille sur le mors de vos chevaux?
écarte-t-il de nous le froid et la faim?
quand le froid nous glace,
quand la faim nous tourmente,
C’est à nos besoins que vous retranchez tout ce que vous accordez à la vanité
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. Le pire en tout cela, c’est que vous ne vous êtes procuré ces biens
ni par le commerce, ni par le travail de vos mains
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