Saint Bernard :L’obéissance aux Supérieurs

Vers 1143 ,saint Bernard envoie 

le « Livre du Précepte et de la Dispense »

à l’abbé de la Coulombs, 

une dépendance de l’abbaye saint Pierre de Chartres

**

Le Chapitre  9 de ce livre est intitulé

« On doit obéir à son supérieur comme à Dieu même. »
**

Oh la! la ! C’est grave 

Rien que ce titre nous fait  peur

Bernard est il un affreux tyran ?

**

Eh bien non !

au contraire on est surpris par sa modération

**

Il écrit

Il faut obéir à moins que votre supérieur  vous ordonne quelque chose de contraire à la loi de Dieu ;

 en pareil cas il n’y a évidemment, selon moi, qu’une chose à faire,

 c’est de se ranger à l’avis de l’apôtre Pierre qui a dit:

 « Il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes (Act., V, 19); »

**

car si on ne veut point faire cette réponse avec les Apôtres,

on est sûr de s’entendre dire, comme autrefois aux Pharisiens: «

Pourquoi, violez-vous le commandement de Dieu pour suivre vos traditions humaines (Matth., XV, 3) ? »

**

Si donc il m’arrivait d’être placé dans la dure alternative d’offenser ou Dieu ou un homme,

je préférerais certainement ne point offenser Dieu ;

C’’est évidemment le parti le plus juste et le plus sûr;

**

Sinon il faut  obéir 

: « Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous méprise me méprise (Luc., X, 16)? »

 Notre règle ne tient pas un autre langage, car elle enseigne que « Obéir aux supérieurs, c’est obéir à Dieu même (S. Bened., Reg., cap. XV). »

 Par conséquent, dès qu’un homme qui tient la place de Dieu, nous prescrit quelque chose qui n’est point évidemment contraire à la loi de Dieu, nous devons lui obéir comme nous obéirions à Dieu même;

** 

 Vous me direz peut-être, que les hommes peuvent se tromper sur la volonté de Dieu dans les choses douteuses, et commander à tort.

Que vous importe à vous?

 Vous n’avez point de reproches à vous faire en ce cas,

 Nous devons donc écouter, comme nous écouterions Dieu même,

 dans tout ce qui n’est pas ouvertement contre Dieu,

 celui qui tient la place de Dieu auprès de nous.

 

au Chapitre 12 Bernard ajoute .

Il faut admettre que parmi les préceptes de nos supérieurs il s’en trouve quelquefois de moins importants les uns que les autres; et d’après la règle elle-même, la transgression est aussi moins coupable,

ce qui n’empêche pas qu’on ne peut désobéir à son père abbé sans désobéir à Dieu même.

**

 Il est certain, puisque c’est Dieu lui-même qui le dit, que ses commandements ne sont pas tous d’une égale importance et ne réclament pas tous le même zèle dans la pratique;

 évidemment on doit observer celui qu’il nous présente

 « comme étant le premier et le plus grand commandement (Matth., XXII, 38), »

 

Au Chapitre 13 . Saint Bernard rapporte une objection

. «Quand il est déjà si  difficile au religieux, à cause de la faiblesse humaine,

 d’éviter ce qui est mal et de pratiquer ce qui est bien en soi,

 il lui faut de plus apporter un soin plus grand encore pour faire ou ne point faire

 ce qu’il plait à son supérieur de lui prescrire  ou de lui défendre. »

**

Bernard répond

Je trouve que ceux qui sont dans ces sentiments, n’ont pas encore goûté combien le Seigneur est doux; ils gémissent toujours sous le poids de la loi et ils ne respirent pas encore à l’air libre de la grâce ; ils n’ont point éprouvé combien le joug du Seigneur est agréable; on peut dire avec certitude qu’ils sont toujours dans les défaillances de la chair parce que l’Esprit n’est point encore venu au secours de leur faiblesse (Rom., VIII, 26).

 

on constate donc que  la doctrine de saint Bernard

est pleine de sagesse et de modération

rien à voir avec les ordres d’un ayatollah

**

En tous les cas il faut savoir s’attaquer aux chefs qui s’enrichissent au profit des pauvres

cliquez ICI

 

Laisser un commentaire