Saint Bernard, Abélard et Gilbert de La Porrée,
Dans « la vie de saint Bernard »
le moine Geoffroi raconte comment saint Bernard
se comporta avec Abélard et Gilbert de Porrée
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Abélard
Comme les écrits d’ Abélard,remplis des plus grands blasphèmes commençaient à se répandre de toutes parts, des personnages érudits et fidèles rapportèrent à l’homme de Dieu les nouveautés profanes qu’ils renfermaient, tant dans leurs expressions que dans leur sens.
Bernard qui, avec sa bonté et sa bénignité ordinaires, désirait redresser l’erreur d’Abélard mais non le couvrir de confusion, lui adressa secrètement de sages avertissements
Mais Abélard accusa l’abbé de Clairvaux d’attaquer ses livres en secret, ajoute qu’il est prêt à défendre ses ouvrages à la face de tout le monde,et prie que, si le susdit abbé a quelque chose contre lui, il soit appelé à ce concile.
….Ce concile renvoya cet homme libre, mais sévit contre son abominable erreur, Il s’abstint de toucher à sa personne, mais condamna ses dogmes dépravés.
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Gilbert de la Porrée
Il en arriva de même de Gilbert, surnommé de La Porée, évêque de Poitiers,
homme fort exercé dans les lettres sacrées,
mais qui osa scruter des mystères trop sublimes pour sa faible intelligence.
Ne comprenant pas avec un esprit simple l’unité de la sainte Trinité et la simplicité de la divinité, et n’écrivant pas avec foi, il distribuait à ses disciples un pain caché, leur versait une eau secrète, et n’avouait pas facilement aux hommes de quelque poids ce qu’il admettait ou rejetait.
Gilbert fut cité devant une assemblée du clergé, et reçut l’ordre de représenter l’ouvrage dans lequel il avait vomi des blasphêmes, certes très-graves, mais enveloppés sous des paroles qui en déguisaient l’horreur.
Dans le concile donc que tint le vénérable pape Eugène à Rheims avec la plus grande solennité, Bernard, le plus remarquable champion qu’eut dans son temps la sainte Eglise, combattit corps à corps ce Gilbert.
L’évêque Gilbert, interrogé s’il se soumettait à cette même condamnation, la reconnut, désavoua publiquement ce qu’il avait écrit et annoncé précédemment
, et obtint par là qu’on usât d’indulgence envers lui.
Ce qui détermina surtout à en agir ainsi, c’est que, dès le principe, il avait eu la précaution de ne s’engager dans cette discussion qu’en promettant de se soumettre sans aucune obstination au jugement de l’Eglise, et de réformer librement et de lui-même ses opinions.
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/geoffroi/bernard3.htm#V
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