Hugues de saint Victor : Aimes toi !

Hugues de saint Victor 

écrivit un petit traité

à la fois en prose

versifié  et rythmé

le « Soliloquium de arrha animae »

traduit par Michel Ledrus (edt Charles Beyaert Bruges 1923 )

avec le titre « le gage des divines fiançailles »

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Il s’agit d’un dialogue entre Hugues et son âme

Aimes toi !

Personne ne peut être heureux sans amour 

son malheur est encore plus grand  quand il ne s’aime pas

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L’amour de soi

Hugues dit à son âme

Pourquoi  ne pas t’aimer toi-même

 dont l’image l’emporte en charme et en beauté sur toutes les choses visibles 

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Aimes toi car ton fiancé t’aime

Tu as un fiancé et tu l’ignores

 c’est le plus beau de tous ,

mais tu n’as pas vu son visage 

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Lui il t’a vu

Sans quoi il ne t’aimerait pas

Il t’offre l’arrhe des fiançailles  ,un gage d’amour

Un tel fiancé ne serait pas épris d’amour à ton aspect

si quelque charme singulier et admirable ne l’avait attiré

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Aimes toi car il t’aime 

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Le gage d’amour 

il t’a donné la vie

l’univers

Il faut aimer la création toute entière

sinon quelle injure pour ton fiancé

Cependant  aimes les créatures comme des inferieures,

comme des dons

Aimes les pour lui et pas elles

Aimes le ,Lui,

 et au-dessus d’elles toutes

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Il a créé tous les hommes pour que nous ne soyons pas seuls

et pour que nous nous servions mutuellement les uns les autres

Dieu a créé les autres hommes pour moi

comme moi je fus créé pour les autres

Même les méchants

Il est permis au méchant de vivre

c’est pour que leur société exerce la vertu des bons

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Mais l’âme jalouse rétorque

Je l’aime lui seul

mais je ne suis pas seule à être aimé

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Il est vrai il y a des biens donnés à tous

tout comme il a distribué des biens généraux 

tels la lumière du soleil et l’air qu’on respire ,

Des biens spéciaux

comme la Sagesse, la foi, l’éducation .. ;

mais aussi des biens pour moi seul

des biens personnels te sont conférés à toi seul

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L’infidèle,

Le fiancé nous aime

plus que nous mêmes 

car c’est se haïr soit même

que de se flétrir par le péché

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Tu as corrompu ton intégrité

Tu as délaissé ton fiancée pour prostituer ton amour à des étrangers  

Tu as souillé ta beauté,  dissipé  ta parure..;

Te voila devenue comme une femme publique

Ton front s’est ridé  ta vigueur s’est brisée

tu es odieuse( M Ledru  p 87)

 

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