Le pape François : Un maître en prédication
Dans le chapitre 4 de son exhortation « Evangelii gaudium
le pape François donne des leçons de prédication pour annoncer la parole de Dieu
136. Renouvelons notre confiance dans la prédication, qui se fonde sur la conviction que c’est Dieu qui veut rejoindre les autres à travers le prédicateur, et qu’il déploie sa puissance à travers la parole humaine.
Le contexte liturgique
137. La proclamation liturgique de la Parole de Dieu, surtout dans le cadre de l’assemblée eucharistique, est moins un moment de méditation et de catéchèse que le dialogue de Dieu avec son peuple, dialogue où sont proclamées les merveilles du salut et continuellement proposées les exigences de l’Alliance ».
Celui qui prêche doit discerner le cœur de sa communauté pour chercher où est vivant et ardent le désir de Dieu,
138. L’homélie ne peut pas être un spectacle de divertissement, mais elle doit donner ferveur et sens à la célébration. Par conséquent elle doit être brève et éviter de ressembler à une conférence ou à un cours.
Le prédicateur peut être capable de maintenir l’intérêt des gens durant une heure, mais alors sa parole devient plus importante que la célébration de la foi.
Quand la prédication se réalise dans le contexte liturgique,elle doit orienter l’assemblée, et aussi le prédicateur, vers une communion avec le Christ dans l’Eucharistie qui transforme la vie.
Ceci demande que la parole du prédicateur ne prenne pas une place excessive, de manière à ce que le Seigneur brille davantage que le ministre.
La conversation d’une mère
139 l’Église est mère et elle doit prêcher au peuple comme une mère parle à son enfant, sachant que l’enfant a confiance Ce langage est un ton qui transmet courage, souffle, force et impulsion.
140. On doit favoriser et cultiver ce milieu maternel et ecclésial dans lequel se développe le dialogue du Seigneur avec son peuple, moyennant la proximité de cœur du prédicateur, la chaleur de son ton de voix, la douceur du style de ses phrases, la joie de ses gestes.
Des paroles qui font brûler les cœurs
142.. La prédication purement moraliste ou endoctrinante, comme aussi celle qui se transforme en un cours d’exégèse, réduit cette communication entre les cœurs qui se fait dans l’homélie
La préparation de la prédication
145. La préparation de la prédication est une tâche si importante qu’il convient d’y consacrer un temps prolongé d’étude, de prière, de réflexion et de créativité pastorale.
. Un prédicateur qui ne se prépare pas n’est pas “spirituel”, il est malhonnête et irresponsable envers les dons qu’il a reçus.
Le culte de la vérité
146. Le premier pas, après avoir invoqué l’Esprit Saint, consiste à prêter toute l’attention au texte biblique, qui doit être le fondement de la prédication.
Quand on s’attarde à chercher à comprendre quel est le message d’un texte, on exerce le « culte de la vérité ».
Cette attitude de vénération humble et émerveillée de la Parole s’exprime en prenant du temps pour l’étudier avec la plus grande attention et avec une sainte crainte de la manipuler.
La préparation de la prédication demande de l’amour.
147, le plus important est de découvrir quel est le message principal, celui qui structure le texte et lui donne unité.
Si un texte a été écrit pour consoler, il ne devrait pas être utilisé pour corriger des erreurs ;
S’il a été écrit pour exhorter, il ne devrait pas être utilisé pour instruire ;
S’il a été écrit pour enseigner quelque chose sur Dieu,
il ne devrait pas être utilisé pour expliquer différentes idées théologiques ;
et ne l’utilisons pas pour informer des dernières nouvelles.
La personnalisation de la Parole
149. Le prédicateur « doit tout d’abord acquérir une grande familiarité personnelle avec la Parole de Dieu. Il lui faut accueillir la Parole avec un cœur docile et priant, pour qu’elle pénètre à fond dans ses pensées et ses sentiments et engendre en lui un esprit nouveau »
Quiconque veut prêcher, doit d’abord être disposé à se laisser toucher par la Parole et à la faire devenir chair dans son existence concrète
151. Il ne nous est pas demandé d’être immaculés, mais plutôt que nous soyons toujours en croissance, que nous vivions le désir profond de progresser sur la voie de l’Évangile
La lecture spirituelle
. 153. En présence de Dieu, dans une lecture calme du texte, il est bien de se demander par exemple : « Seigneur, qu’est-ce que ce texte me dit à moi ? …
À l’écoute du peuple
154. Le prédicateur doit aussi se mettre à l’écoute du peuple, pour découvrir ce que les fidèles ont besoin de s’entendre dire.
Un prédicateur est un contemplatif de la Parole
et aussi un contemplatif du peuple
. Au fond, il y a une « sensibilité spirituelle pour lire dans les événements le message de Dieu et cela est beaucoup plus que trouver quelque chose d’intéressant à dire.
155 Il n’est pas non plus opportun d’offrir des chroniques de l’actualité pour susciter de l’intérêt : pour cela il y a déjà les programmes télévisés
Instruments pédagogiques
156. Certains croient pouvoir être de bons prédicateurs parce qu’ils savent ce qu’ils doivent dire, mais ils négligent le comment, la manière concrète de développer une prédication.
Rappelons-nous que « l’importance évidente du contenu de l’évangélisation ne doit pas cacher l’importance des voies et des moyens ».
. Un des efforts les plus nécessaires est d’apprendre à utiliser des images dans la prédication,
Une bonne homélie, comme me disait un vieux maître, doit contenir “une idée, un sentiment, une image”.
158. La simplicité et la clarté sont deux choses différentes. Le langage peut être très simple, mais la prédication peut être peu claire. Elle peut devenir incompréhensible à cause de son désordre, par manque de logique, ou parce qu’elle traite en même temps différents thèmes.
159 Une autre caractéristique est le langage positif.
Il ne dit pas tant ce qu’il ne faut pas faire, mais il propose plutôt ce que nous pouvons faire mieux.
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