Nicolas de Cues : La vision de Dieu
Ce traité est, dit on ,le plus beau des écrits de Nicolas de Cues
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L’icône omni-voyante
Nicolas propose à des moines de placer sur un mur l’image d’un omni-voyant (genre joconde )
et leur dit
« Placez vous tout autour de cette icône et chacun d’entre vous aura l’impression d’être le seul à etre vu par lce visage …puis déplacez vous et vous aurez l’impression que le regard ne cesse de vous suivre »
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La vision de Dieu
Ainsi Seigneur ,tu me fais comprendre que ton regard ne cesse de me suivre
et puisque là, où est l’œil là est l’amour
voir pour toi c’est aimer
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Tant que je suis ,tu es avec moi
et comme voir pour toi c’est être ,
alors je suis, car tu me regardes
et si tu éloignes de moi ton visage ,je ne saurais survivre
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Le miroir
Ton regard se pose sur moi afin que je sois toujours capable de le recevoir
Cette capacité qui garantit l’union n’est autre que la ressemblance
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Je peux augmenter ou bien diminuer la capacité de recevoir ta grâce
l’augmenter en me conformant à toi
quand je m’efforce d’être bon car tu es bon
d’être juste car tu es juste
miséricordieux car tu es miséricordieux
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Je vois maintenant comme dans un miroir ,la vie éternelle qui n’est autre que la vie bienheureuse
et c’est en cette vision que tu ne cesses jamais de me voir jusqu’au plus profond de mon âme
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Mais qu’est ce que voir ,pour toi Seigneur, quand tu me regardes ,
sinon être vu par moi ?
car enfin si tu ne me regardes pas c’est que je ne te regarde pas ,
mais te rejette et te méprise
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Tu es ,Seigneur, le compagnon de mon voyage
où que j’aille, tes yeux sont toujours sur moi
Voir pour toi c’est te mouvoir
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Tu es mon Dieu qui voit toutes choses
et voir pour toi c’est faire
car je n’ai rien que tu me donnes
Tu me pourvois de tout, tu prévois tout ,tu prend soin de tout
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Celui qui te regarde avec une face d’amour
ne rencontre que ta face qui le regarde avec amour
et avec d’autant plus d’amour il touvera ta face
Qui te regarde avec indignation trouvera dans ta face la même indignation
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O Seigneur, que ta face est admirable
qui prend une forme jeune dans l’imagination d’un jeune ,
une forme adulte pour un homme agé ….
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Et tandis que je me repose dans le silence de la contemplation ,
toi Seigneur tu me dis
Sois à toi même et je serai à toi
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O Seigneur tu m’as fait libre
car je ne pourrais pas être à moi même
si je n’étais pas moi non plus à moi-même
Tu m’a donné la liberté
Tu m’obliges pas
mais tu attends que ce soit moi qui choisisse d’être à moi même
(Nicolas de Cues : Anthologie par Klaus Reinhardt edt cerf )
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