Rôle de l’imagination dans l’oraison selon Ignace de Loyola et selon Jean de la Croix
Le rôle de l’imagination chez Ignace
Saint Ignace dans ses « fameux exercices »
conseille de se servir des son imagination
pour faire de bonnes oraisons
au moins pour les débutants
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ainsi lors des méditations sur la vie de Jésus au cours de la 2é semaine des exercices
Ignace écrit en méditant sur Noel
« 111. On se rappellera, comment Notre-Dame, dans le neuvième mois de sa grossesse, partit de Nazareth, assise, comme on peut pieusement le méditer, sur une ânesse, accompagnée de Joseph et d’une servante qui mènent un boeuf. Ils vont à Bethléem payer le tribut imposé par César à tous les habitants de cette province.
112 Dans cette contemplation, je verrai des yeux de l’imagination le chemin de Nazareth à Bethléem, considérant sa longueur, sa largeur. Est-il uni? Traverse-t-il des vallées? Est-il sur des collines? Je considérerai de même la grotte où naît le Sauveur. Est-elle grande ou petite? Est-elle haute ou basse? Comment est-elle préparée? »
On ne peut pas plus imaginer !
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Les mystiques Flamands
Les mystiques flamands du 14és se méfiaient de l’imagination
comme beaucoup de mystiques au cours des siècles
maïtre Eckart écrivait
Il ne faut même pas s’arrêter sur l’image du Christ
Jésus disait à ses disciples il est bon pour vous que je m’éloigne de vous
son humanité est pour nous un obstacle car on s’y attache avec plaisir
On ne doit pas rester sur le chemin de son humanité
Dépouillez vous des images et unissez vous à l’être sans forme
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Jean de la croix : La montée du carmel livre 2
Jean de la croix préfère la nuit obscure
On appelle images, représentations ou figures corporelles, tout ce que ces deux sens intérieurs forment, en opérant eux-mêmes par leurs forces naturelles.., comme il arrive lors, par exemple, qu’on s’imagine Jésus-Christ attaché à la colonne ou à la croix, ou qu’on se représente Dieu même revêtu d’une grande majesté et assis sur un trône fort élevé
…L’âme doit se vider de toutes ces représentations corporelles, pour être participante de l’union de Dieu. Elles n’ont nulle proportion avec Dieu,
…Ceux-là sont éloignés de Dieu qui se servent de ces figures imaginaires pour le connaître; par exemple, ceux qui se l’imaginent comme un grand feu, ou comme quelque chose de semblable.
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…Ces sortes de représentations soient nécessaires à ceux qui commencent à s’exercer en la méditation, pour s’enflammer de l’amour divin par l’entremise des sens, et pour donner à leur âme de la nourriture spirituelle ;
mais s’il faut user de ces choses, qu’on se contente d’y passer;
car, si on s’y arrêtait toujours,
on n’atteindrait jamais au terme de l’union divine, qui n’a nulle proportion
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Paul dit : Nous ne devons pas, , nous imaginer que la Divinité soit semblable à aucune figure d’or ou d’argent, ou de pierre travaillée par le dessin et par l’industrie des hommes (Act., XVII, 29).
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La paix de l’âme
l’âme demande une plus délicate et plus spirituelle nourriture qui consiste non pas dans les opérations de l’imagination, mais dans le repos que cette nourriture procure à l’âme, en la laissant dans sa paix et dans sa tranquillité
C’est une chose déplorable de voir des personnes qui troublent le repos de leur âme, alors qu’elles peuvent demeurer dans la paix intérieure, où Dieu la nourrit de ses douceurs célestes
Ces personnes ne peuvent s’abandonner à cette paix et à cette tranquillité intérieure,
et s’efforcent de raisonner au cours de leurs méditations,
Et voilà la source de leurs aridités et de leurs sécheresses.
Ils cherchent avec empressement les goûts et la dévotion sensible, qu’ils ne trouveront plus en cette voie.
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Rectification
On a dû reprocher à Jean de la Croix ,cette doctrine sur les images
et dans son livre 2ch 14 il écrit
Mais, mon cher lecteur, vous remarquerez, s’il vous plaît, que nous ne sommes pas d’accord avec quelques sectaires qui tâchent d’abolir le culte légitime des images de Dieu et des saints.
Bien loin d’entrer dans leur parti, j’enseigne tout le contraire.
Je ne dis pas qu’il ne faut ni avoir des images ni leur rendre la vénération qui leur est due, comme ils le soutiennent; mais j’expose seulement la différence qui est entre les images de Dieu et Dieu même, afin que nous les considérions de telle sorte qu’elles ne nous empêchent pas d’aller à Dieu ;
ce qu’elles feraient si nous nous attachions plus à elles qu’il n’est nécessaire pour faire nos opérations spirituelles.
En ce qui concerne l’estime et le respect que nous devons avoir pour les images, selon l’intention de la sainte Église catholique qui nous les propose, il ne peut s’y glisser ni illusion ni péril
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Thérèse d’Avila
recommandait de méditer souvent sur la passion avec son imagination
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