Ludolphe le chartreux : La maison du juste (Mtt7,24-28)
Jésus termine le sermon sur la montagne
en comparant
le juste à un homme avisé
qui a bati sa maison sur le roc (Mtt 7,24-28)
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Ludolphe le chartreux
dans « la grande vie de Jésus Christ »
commente ainsi cette pericope :
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Le juste construit sa maison, sur le roc
c’est-à-dire l’édifice de ses bonnes œuvres,
sur la pierre, qui est le Christ,
en faisant toutes ses actions pour lui et à cause de lui.
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Bientôt survient la pluie,
c’est-à-dire la tentation de la volupté
ou de la concupiscence charnelle ;
et les torrents de l’avarice ou de la cupidité mondaine
se précipitent en lui ;
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Puis Les vents de l’orgueil
ou de la vanité diabolique soufflent avec violence,
et fondent avec impétuosité sur cette maison,
mais rien n’a pu ébranler cet édifice des vertus
Cette maison n’a point été renversée par tous leurs efforts ;
car, par la foi, l’espérance et la charité,
elle était fixée sur la pierre ferme et inébranlable
qui est Jésus-Christ
et non sur des bases terrestres et périssables
**.
Les tentations
les tentations de la volupté sont signifiées par la pluie qui amollit la
terre sur laquelle elle tombe goutte à goutte,
les tentations de séduction,
soit de la part des hommes par menaces ou par caresses,
soit de la part du démon par suggestions intérieures,
sont signifiées par les vents qui souillent de tous côtés.
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La maison bâtie sur le sable,
c’est-à-dire sur l’amour des biens terrestres et périssables.
Ce sont là les fondations fragiles et peu sûres
de ceux qui, méprisant les trésors du ciel,
ne cessent de soupirer après les richesses de ce monde,
et qui, au lieu de mettre en Dieu toute leur confiance,
cherchent leur repos dans les créatures mobiles et inconstantes.
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Le sable est stérile
car il est sujet au changement et battu par les flots de la mer,
IL figure la convoitise des biens terrestres
qui ne procurent point de vraie jouissance,
qui ne restent point dans le même état,
et ne préservent point des nombreuses afflictions de cette vie.
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Le sable, par la multiplicité de ses grains
qui ne peuvent adhérer les uns aux autres
et qui restent stériles
figure aussi l’innombrable assemblée des méchants
qui sont sans cesse divisés entre eux
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la maison du juste
est sa bonne conscience,
ainsi que la perfection de toutes ses bonnes œuvres ;
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Cet édifice a pour fossé la pauvreté ou le mépris des biensterrestres,
et pour fondement la méditation ou l’amour des choses célestes
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