Michel de Certeau : La conversation du père Surin avec un jeune homme dans un coche
Michel de Certeau
dans son livre
« la fable mystique » (p 280-285)
commente longuement une lettre du pére Surin
qui fut très vite recopiée et divulguée dans diverses communautés
entre 1648 et 1698
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Le coche
Dans cette lettre
qui ressemble à un manifeste
le père Surin raconte une conversation
qu’il eut dans un coche
au cours d’un voyage
après son « 3é an »
avec jeune garçon de 18 ans
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Le garçon
Un jeune homme simple et grossier en sa parole ;
sans lettres aucune
mais rempli de grâce et de dons si relevés que je n’ai jamais rien vu de semblable
Il n’ a jamais été instruit par personne que de Dieu, en la vie spirituelle
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Comme j’avais découvert ce trésor je ne me séparais plus de lui
faisant avec lui tous mes entretiens et tous mes repas
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La perfection
Il me dit que pour atteindre la perfection
il fallait se faire violence et que c’était par leur faute que les religieux n’étaient pas parfaits
Il faut persévérer à se vaincre soi même
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Le grand malheur venait de ce que l’on endurait pas bien les souffrances et infirmités du corps , dans lesquels Dieu avait grands desseins
Dieu s’unit à l’âme par des douleurs bien plus que par des grandes délectations .
Et le trop grand soin de la santé était un grand empêchement
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La vraie oraison ne consiste pas à recevoir de Dieu ,mais à lui donner
et après avoir reçu de lui rendre avec amour
Quand l’amour vient jusqu’au ravissement
,l’âme doit alors se dépouiller de tout
à mesure que Dieu s’approche pour la ravir…
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Il m’a dit que les hommes de notre profession
qui ne combattent pas le plaisir qu’il y a à être loué du monde
ne goûteront jamais Dieu ;
Qu’ils sont des larrons ;
Que leurs ténèbres croîtront toujours …
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Conclusion de Michel de Certeau
Cette rencontre avec l’illettré eut certainement lieu (p 317)
Il en existe plusieurs preuves
mais il est aussi probable
que le père Surin ait reçu les paroles de l’illettré
en se sentant « visé »
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Il avait de sérieux ennuis des santé
et s’en plaignait
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On le louait sans doute après ses prédication
Et s’en vantait peut être
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Le nouveau monde
Le père Surin découvrait le monde des petits, des humbles
celui d’un jeune homme grossier et sans lettre
mais qui lui inspirait confiance
celui des « idiots » dont parlait déjà Nicolas de Cues
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Un Surin timide?
La confiance que lui inspire un simple
devenus son maître en quelques instants
contraste avec la difficultéqu’avait le père Surin à communiquer
avec ses pairs ou ses supérieurs (p 319)
…La pauvreté de l’illuminé est mystérieusement complice de la sienne
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