Michel de Certeau et le mystique laïc

Michel de Certeau

dans son livre

« la fable mystique »  (p 321ss)

raconte  longuement de merveilleuses histoires des laïcs 

qui sont plus religieux que les théologiens

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Les amis de Dieu et Tauler

vers 1345 Tauler raconte

au cours d’un sermon

qu’un « Ami de Dieu » déclarait à un savant prêtre 

Le Christ m’a appris plus dans l’espace d’une petite heure

 que vous n’êtes capables de m’en apprendre ?

 vous un maître, et tous les docteurs de la terre

 jusqu’au jour du jugement

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De cette époque date l’émergence du laïc face aux clercs ,

l’apparition du témoin non prêtre

qui fait du maître un écolier

et qui sans avoir fréquenté les écoles ,

sans posséder  la science des écritures

par  le seul fait d’être illuminé

renverse les rapports hiérarchiques traditionnels

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L’idiot et Nicolas de Cues

Au cours du siècle  suivant

Nicolas de Cues

parle de l’idiot

celui qui sans faire de théologie 

découvre Dieu

avec l’aide de l’Esprit Saint

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Le jeune homme du coche et Surin

Le Pére Surin au 17è siècle

rencontre à son tour un jeune homme ignorant

Mais rayonnant de la joie de Dieu

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Comme je le pressais de me dire si quelqu’un l’avait enseigné,

 il me dit que non et qu’il y avait des âmes

à qui les créatures ne pouvaient que nuire

et que si l’évangile devait disparaître  

Dieu lui en avait assez appris pour son salut

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Il m’a parlé de la vie spirituelle avec tant de sublimité et solidité

 que tout ce que j’en ai lu ou entendu n’est rien en comparaison de ce qu’il m’en a dit

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Le sauvage du 17è s

L’illumination ,le sublime ont changé de côté

Le laïc devient « le sauvage » par qui le « cultivé » accroît sa valeur

Ces « sauvages » vont devenir de plus en plus nombreux

tel le  prophète Amos qui fut « tiré de derrière ses vaches »

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Le père Condren  dit qu’il n’avait jamais vu personne

 qui eut autant de connaissance de jésus Christ qu’une pauvre servante

qu’il avait rencontré à Compiègne et qui gardait  les vaches à la campagne

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Le père Coton en découvre un autre

« sa conversation m’a fait davantage  de bien

que tout ce que j’ai jamais lu dans de bons livres » 

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Madame Guyon

raconte

Comme j’étais sur un pont, je vis un homme mal vêtu

Je crus que c’était un pauvre

Je me mis en devoir de lui donner l’aumône ;

Il me remercia et me dit qu’il me la demandait pas  

Et s’approchant de moi il commença son entretien par la grandeur de Dieu ,

dont il me dit des choses admirables

Il me parla ensuite de la sainte Trinité d’une manière si relevé

 que tout ce que j’en avais ouï dire jusqu’alors me parut des ombres

comparé à ce qu’il m’en dit

Continuant il me parla d saint sacrifice de la messe …du soin que l’on devait avoir de l’entendre …

Je l’écoutais avec silence et respect .. ;

Je sentais bien qu’il était éclairé de la véritable sagesse (p328)

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