Massillon le psychologue :L’enfant prodigue
En commentant la parabole de l’enfant prodigue
Massillon pense avant tout à la luxure
il dit en effet
Le vice dont j’entreprends aujourd’hui
d’exposer les suites funestes;
ce vice si universellement répandu sur la terre,
..je le retrouve
dans l’histoire des égarements de l’enfant prodigue.
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La luxure
C’est un vice honteux qui nous éloigne de Dieu
Ce vice met comme un abîme
entre Dieu et l’âme voluptueuse,
et ne laisse presque plus au pécheur d’espérance de retour.
Voilà-pourquoi le prodigue de notre Évangile
s’en alla d’abord en un pays fort éloigné
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Le psychologue
Massillon continue alors en analysant
en fin psychologue tous les états d’âme du prodigue
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Le prodigue de notre Évangile,
déjà aveuglé par sa passion,
ne voit point le tort qu’il se fait
en s’éloignant de la maison paternelle
l’ingratitude dont. il se rend coupable envers le père de famille;
les dangers auxquels il s’expose
en voulant être le seul arbitre de sa destinée…
…..II part, et ne voit plus que par les.yeux de sa passion
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L’aveugle
Tel est le caractère de cette passion infortunée
elle répand un nuage épais sur la raison
des hommes sages, habiles, éclairés,
qui perdent ici, tout d’un coup,
toute leur habileté et toute leur sagesse;
Tous les principes de conduite sont effacés en un instant;
On se fait une nouvelle manière de penser,
où toutes les idées communes sont proscrites
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C’est un penchant impétueux, qui décide,
et qui règle toutes les démarches
on oublie ce qu’on doit aux autres
et ce qu’on se doit à soi-même
on s’aveugle sur sa fortune, sur son devoir, sur sa réputation
sur ses intérêts, sur les bienséances mêmes …
et tandis qu’on se donne en spectacle au public,
seul, on ne se voit pas soi-même.
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On s’aveugle sur sa fortune
On s’aveugle sur le devoir;
On s’aveugle sur la reconnaissance …
ON ne voit plus que sa passion;
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Le dégout
Cette déplorable passion met dans le cœur
un dégoût invincible pour les choses du ciel
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La mauvaise conscience
Pour se calmer sur les suites d’une vie déréglée,
on s’est bientôt persuadé que tout meurt avec le corps
on a bientôt secoué le joug de la croyance commune,
si gênant pour la volupté
On se fait des maximes dans le libertinage.
On était d’abord, dissolu que par faiblesse
On le devient par réflexion et par principe
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On cherche dans les livres les plus monstrueux,
et dans les sociétés les plus impies,
de quoi se rassurer contre les préjugés de l’éducation
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Les remords
Ce vice honteux devient le supplice du pécheur impudique
à cause des troubles, des remords. des agitations qui trouble le fond de son âme;
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Le Pére
Il court vers son enfant
il se hâte de le soutenir;
il le rassure contre ses frayeurs et contre sa propre faiblesse
il calme ses agitations il dissipe ses nuages .
Ce n’est pas. assez il rassemble mille circonstances qui lui facilitent toutes ses démarches
il éloigne des occasions où sa faiblesse aurait pu échouer;
il renverse des projets qui l’auraient.exposé à de nouveaux périls
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Le père de famille ne se contente pas de courir au-devant de son fils retrouvé;
il se jette à son cou il l’embrasse il le baise
son cœur peut à peine suffire à toute sa tendresse paternelle
ses faveurs-sont encore au-dessous
de sa joie et de son amour
Il retrouve son fils qu’il ’avait perdu
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il le retrouve en vérité, sale, hideux, déchiré;
mais ce qui devrait allumer ses foudres, ne réveille que son amour:
il ne voit en lui que ses malheurs; il ne voit plus ses crimes
il n’a pas oublié que c’est ici un enfant ingrat et rebelle
mais c’est ce souvenir même qui le touche
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