Bossuet : Oraison funèbre de la princesse palatine Anne de Gonzague

l ne faut pas confondre la princesse Anne de Gonzague avec  la célèbre princesse palatine  femme du duc d’Orléans ,qui vécut a Versailles et qui nous a laissé une riche correspondance  Anne de Gonzague, fut mariée à l’éphémère roi de Bohème, et  mena une vie plus que joyeuse

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 Bossuet dans son oraison funèbre raconte comment  la princesse palatine Anne de Cleves s’est convertie ,douze ans avant de mourir 

 

« Un saint abbé (Rancé) , 

dont la doctrine et la vie sont un ornement  de notre siècle,

 ravi d’une conversion aussi admirable 

et  aussi parfaite que celle de notre princesse,

 lui ordonna de l’écrire pour l’édification de l’Église

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Voici ce qu’elle raconte au saint abbé : 

Elle fit un songe …que marchant seule dans une forêt, 

elle y  avait rencontré un aveugle dans une petite loge.

 Elle  s’approche pour lui demander 

s’il était aveugle de naissance, 

ou s’il l’était devenu par quelque accident.

 Il répondit qu’il était aveugle-né. 

Vous ne savez donc pas,, reprit-elle,

 ce que c’est que la lumière,

 qui est si belle et si agréable, 

et le soleil, qui a tant d’éclat et de beauté? 

Je n’ai, dit-il, jamais joui de ce bel objet,

 et je ne m’en  puis former aucune idée. 

Je ne laisse pas de croire, qu’il est d’une beauté ravissante.

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L’aveugle  parut alors changer de voix et de visage,

 et prenant  un ton d’autorité :

 Mon exemple, dit-il, vous doit d’apprendre

 qu’il y a des choses très-excellentes 

et très  admirables qui échappent à notre vue,

 et qui n’en sont ni moins vraies ni moins désirables, 

quoiqu’on ne les puisse ni comprendre ni imaginer. » 

C’est, en effet, qu’il manque un sens aux incrédules,

 comme à l’aveugle 

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Notre princesse comprit.

 Alors, par une soudaine illumination, 

  elle se sentit si éclairée, 

et tellement transportée de la  joie d’avoir trouvé

ce qu’elle cherchait depuis si long temps,

 qu’elle ne put s’empêcher d’embrasser l’aveugle

et il se répandit  dans mon coeur 

une joie si douce et-une foi si sensible, 

qu’il n’y a point de paroles capables de l’exprimer. 

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… « Je me levai, poursuit-elle, avec précipitation : 

mes actions étaient mêlées d’une joie et d’une activité  extraordinaires. » 

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 Bossuet Ajoute 

Elle renonça à tous les divertissements…

Douze ans de persévérance, au milieu des épreuves les plus difficiles,

 l’ont élevée à un éminent degré de sainteté.

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Ne craignez ni la maladie, ni les dégoûts, ni les tentations, ni les peines les plus cruelles.

 Une personne si sensible et si délicate, qui ne pouvait seulement entendre nommer les maux, 

a souffert douze ans entiers, et presque sans intervalle,

 ou les plus vives douleurs, ou des langueurs qui épuisaient le corps et l’esprit;

…c’est ainsi qu’elle appelait la prière de l’agonie de notre Sauveur :

 « 0 mon « Père ! que votre volonté soit faite, et non pas la mienne 

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