Le père Condren : Ne rien faire …Se laisser faire par Dieu
Bremond dans « le sentiment religieux en France » Tome 3 cite
Condren qui dans « ses lettres spirituelles » emploie souvent le mot « anéantissement
Condren est plus sympathique et plus compréhensible quand il parle d’abandon
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Laisser faire Dieu
… si nous nous donnons en vérité à Jésus-Christ, le fils de Dieu opérera en nous des merveilles
…quand nous demeurerons comme simples instruments entre ses mains.
nous servirons à la sanctification de nos prochains
… ….A nous seulement de ne pas le gêner,
de le laisser faire,
de nous laisser à son action comme nous nous sommes laissés à son être;
C’est Pourquoi Condren a souvent donné l’impression d’être un homme indécis
en particulier quand il a dû choisir a vocation
car il ne voulait faire que la volonté de Dieu
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Qu’il soit question pour nous d’être, ou d’agir, Jésus-Christ, « suffit à tout »
il ne s’agit ici ni de sentir, ni de comprendre : il suffit de croire, « d’entrer dans la foi et d’y vivre. »( p379)
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la foi seule
Laissez-vous à Jésus-Christ et à ses conduites saintes, dans un esprit de foi,
et détaché de toute adhérence à vos sentiments et à vos pensées,
sans vous arrêter à rien de ce qui se passe en vous…
Si nous sommes faciles à croire ce que nous voyons ou sentons en nous, nous croirons facilement être remplis de Dieu et de sa grâce, lorsque nous serons en vérité remplis de nous-mêmes et de nos propres lumières…Ce que nous devons éviter, en ne cherchant point, par aucune expérience intérieure les mouvements de la vie de la grâce dans nos âmes
Nous devons tâcher de vivre de la seule vie de la foi.
Faisons au contraire abnégation de toute notre vertu et de notre esprit,
pour entrer en celui de Jésus, et pour faire son œuvre
par son esprit, et par sa vertu même, qui seule en est capable.
Et cela, nous le devons faire avec une grande foi, qui nous assure que Dieu nous la veut donner (cette vertu), et que Jésus-Christ est continuellement appliqué à nous, pour nous rendre vivants et agissants dans cette vertu.
… Et nous ne nous devons pas étonner de ne la pas ressentir, puisqu’elle est divine et incompréhensible, et que la foi seule la peut comprendre ou discerner .
Condren ne voulait pas « que l’on fit état des sentiments de joie et des goûts de dévotion ;
il voulait qu’on les reçût avec humilité. »
« Ce sont (disait-il), les marques d’une petite vertu et le soutien de notre faiblesse.
C’est du miel que Dieu donne à notre enfance, et c’est une délicatesse de s’y amuser.
Il est dangereux de s’appliquer à l’oraison hors des heures ordinaires, sous prétexte de ces douceurs ;
l’on y prodigue ses forces, et cet exercice devient ennuyeux.
C’est donc par le principe du devoir, et sur le fondement immuable de la foi, qu’il faut faire oraison,
et non par mouvement et sous ombre du plaisir que nous y prenons. »
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La présence de Dieu
Encore que nous ne sentions pas en nous cette vertu (et présence de Dieu),
nous ne devons pas laisser d’en être assurés, puisque la foi nous en assure.
Plus la vertu de Dieu est pure dans les âmes et moins elles la sentent; car Dieu, et tout ce qui est vrai
La dévotion ne consiste pas en la joie que nous donnent les belles pensées;
elle consiste à s’abandonner humblement à l’ordre de Dieu.
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Que nous le sachions ou non,
le surnaturel nous baigne de toutes parts,
nous pénètre dans nos plus intimes profondeurs,
un surnaturel, qui échappe fatalement à la conscience,
Contentons-nous donc de marcher par la voie de la foi, la plus facile et la plus douce.
la prédication
La parole de Dieu, est toujours sainte, même en la bouche d’un pécheur,
et elle n’y doit pas perdre son efficacité.
Elle doit néanmoins produire de plus grands effets,
quand ceux qui la portent aux autres s’anéantissent en eux-mêmes, et ne parlent qu’en lui et en son esprit.
Malheur à l’ouvrier évangélique qui veut être écouté lui-même !
La couronne et la gloire de l’Evangile ne sont que pour ceux
qui veulent que Jésus-Christ soit écouté en sa parole, et qui s’anéantissent eux-mêmes dans leur mission
Jésus a conduit ainsi ses plus chers disciples,
il les a laissés Saint-Esprit,
pour apprendre de lui ses principales instructions, après les y avoir disposés…
Je crois que vous devez à son exemple lui laisser pour un temps les âmes qui vous écoutent,
après leur avoir ouvert l’esprit, afin qu’elles s’accoutument à trouver en Dieu ce que vous
leur avez enseigné.
Celui qui plante ou qui arrose n’est pas considérable en l’oeuvre de Dieu, mais Dieu même qui donne l’avancement et la perfection p 408
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