Bérulle et Marie Madeleine
Bérulle est un intellectuel
un théologien
Ses écrits sur la « grandeur de Jésus »
sont bourrés de participes présents
de nuances , de subtilité
à en devenir parfois illisible
**
Bérulle est aussi un poète
et un mystique
Quand il écrit avec son cœur et non plus avec sa tête
Quand il écrit d’un premier jet sans se corriger
il devient sublime
**
Marie Madeleine
Ainsi quand il parle de Marie Madeleine il écrit
**
Lorsque vous cheminiez sur la terre, opérant vos merveilles,
vous avez, ô Seigneur, regardé plusieurs âmes ;
mais vos regards plus doux, ô soleil de justice,
et vos rayons plus puissants, ont été sur (Madeleine).
**
Amour singulier et nouveau;
amour qui commence en la terre, et non au ciel…
Amour qui se forme à vos pieds,
et fait désormais une nouvelle différence dans l’ordre de la grâce,
et dans l’ordre de l’amour,
**
…Vous voulez lui donner principauté en cet ordre et en cet amour,
qui « n’est point encore dans le ciel », et déjà « est en la terre ».
Il n’est point dans les séraphins,
Il est dans le coeur de cette humble et prosternée pénitente.
Elle est à vos pieds, et ces pieds sont plus dignes que le plus haut des cieux
. **
O que cette âme me semble grande,
Que je souhaiterais savoir quelque chose de sa vie !
Que je trouve petit ce qui en est rapporté,
hors son amour et son adhérence à Jésus !
**
Chez Simon le pharisien
Partout nous la voyons aux pieds sacrés de Jésus.
C’est son séjour et son partage,
c’est son amour et sa conversation ;
c’est sa marque et sa différence dans la grâce.
Et c’est elle aussi qui recueille à ces pieds sacrés
la rosée céleste et le divin amour perdu dedans le ciel,
Ce fut là un des « moments » les plus mémorables dans l’histoire de Jésus,
et, par suite, dans l’histoire universelle de l’humanité.
Jamais le Verbe incarné n’opéra, « en aucune âme particulière »
choses plus grandes, plus dignes de ses propres grandeurs
Jamais « aucune âme particulière » ne se livra plus docilement,
plus entièrement aux « opérations » du Verbe incarné.
**
Heureux moment de votre vie…, vous opérez en Madeleine,
Vous la considérez
vous la navrez,
vous l’attirez,
vous la ravissez au monde et à elle-même.
En cet excès et fureur sainte d’un amour saint,
je la contemple et la suis pas à pas,
observant ses actions, admirant ses mouvements.
Elle sort hors d’elle-même ;
elle vous cherche en votre maison, et ne vous y trouve pas ;
mais elle vous porte et possède en son coeur sans le connaître
. Vous n’êtes pas chez vous, et vous êtes chez elle,
c’est-à-dire en son coeur et en son esprit;
**
Elle ne fait que d’arriver aux pieds de Jésus;
« c’est la première heure de sa vie en la grâce »,
et toutefois, ô Jésus…
vous ne dites pas qu’elle aime,
mais qu’elle a aimé
et qu’elle a beaucoup aimé,
comme si déjà elle y avait employé plusieurs jours,
plusieurs mois, et plusieurs années.
Mais c’est qu’un moment de cette âme vaut un siècle,
tant elle a de vie et de vigueur en la grâce, et de ferveur en l’amour…
Au calvaire
Elle est collée et attachée à Jésus en sa croix,
et ce sang ruisselant de Jésus est le ciment qui joint le coeur de Jésus et de Madeleine ensemble…
Jésus donc voit Madeleine à ses pieds,
et Madeleine contemple Jésus en sa croix.
Ces regards sont mutuels et réciproques…
Qui verrait le cœur de Jésus y verrait Madeleine empreinte;
qui verrait le cœur de Madeleine y verrait Jésus,
et Jésus souffrant, vivement imprimé
Cliquez ICI
Uniquement par amour
Durant le cours de votre vie voyagère et publique en Judée,
elle est la première qui vous a cherché par amour.
Vous avez cherché les uns,
et les autres vous cherchaient, pour leurs besoins particuliers, pour leurs nécessités extrêmes,
recherchant plus vos miracles que vous-même.
**
Mais Madeleine ne cherche que vous,
elle ne cherche que le miracle de votre amour…
Les disciples et apôtres vous ont fidèlement suivi, mais ayant été appelés, et appelés sans qu’ils pensassent à vous.
Celle-ci vous cherche,
vous suit, vous court,
sans être appelée de vous,
par aucune parole qui l’attire et s’adresse à elle…
**
La résurrection
Et maintenant, (ressuscité) vous voulez qu’elle soit la première qui entende votre voix
Vous ne permettez à cette divine amante d’être à vos pieds qu’un seul moment,
vous ne lui permettez qu’une seule parole : Rabboni.
Et au même instant,
vous la séparez, vous l’envoyez,
vous rentrez dans le secret de votre lumière inaccessible…
Et elle ne vous voit plus,
ne vous trouve plus,
ne vous possède plus, ce semble.
Vous êtes la vie, laissez-la vivre en Vous
(H.Bremond :sentiment religieux en France tome 3 p 101 ss)
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.