Bérulle : Sa doctrine sur le théocentrisme et l’adhérence au Christ
Bremond dans son livre « le sentiment religieux en France » Tome 3 p 30 et ss
s’étend longuement sur la doctrine de Bérulle
qui est parfois
il faut le reconnaître un peu nébuleux
et très « mystique «
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Bérulle et Copernic
Copernic a rendu sa place au soleil
au centre de notre système solaire
De même Bérulle veut remettre Dieu
au centre de nos méditations
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L’ anthropocentrisme :
« , la pensée chrétienne s’est placée longtemps au point de vue anthropocentrique :
Dieu est pour nous, .
Que l’on prenne, par exemple, saint Augustin ;
l’on verra tout aussitôt que les textes de lui, qui nous viennent spontanément à la mémoire, ne sont pas théocentriques.
Il dit bien : Seigneur, vous nous avez faits pour vous, Fecisti nos ad te,
mais il entend par là : Vous nous avez faits pour que nous trouvions en vous notre béatitude.
Vous êtes notre souverain bien.
Il ajoute que notre cœur reste en détresse, aussi longtemps qu’il ne se repose pas en vous.
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Le théocentrisme
Bérulle réagit
Il faut premièrement regarder Dieu et non pas soi-même,
et ne point opérer par ce regard et recherche de soi-même,
mais par le regard pur de Dieu
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et les disciples de Bérulle écrivent
Il faut, donner et rapporter toute notre oraison,
non à notre profit et utilité spirituelle,
mais à la seule gloire de Dieu,
sans aucune considération de notre intérêt ou satisfaction particulière;(P. Bourgoing p 30 )
il est certain qu’en ce siècle, où il paraît tant de sainteté,
nous voyons dans les âmes plus de familiarité avec Dieu que de révérence,
et il se trouve beaucoup de chrétiens qui aiment Dieu, mais il y en a peu qui le respectent (Le père Amelote p 38)
De tous les attributs de Dieu, c’est encore la grandeur qui impressionne le plus Bérulle.
Le fruit principal de ces pensées, est d’avouer et reconnaître que le Dieu des chrétiens est grand
…. Confesser joyeusement, lyriquement, éperdument, la grandeur de l’Etre des Etres,
toute la vie intérieure de Bérulle, toute sa direction se ramène là.
Adhérer
Voilà le grand verbe de Bérulle
« Il faut adhérer à Jésus »
Ce n’est plus moi qui vis, c’est le christ qui vit en moi (Ga 2,20)
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Bérulle écrit
Jésus est l’accomplissement de notre être, qui ne subsiste qu’en lui, et n’a sa perfection qu’en lui,
nous faisons partie de Jésus, et il est notre tout.
Et notre bien est d’être en lui, d’être à lui, d’être, vivre et agir par lui,
comme le cep est et tire vie et fruit de la vigne.
Nous devons regarder notre être comme un être manqué et imparfait, comme un vide, qui a besoin d’être rempli
, comme une partie, qui a besoin d’être accomplie,
nous devons regarder Jésus comme notre accomplissement; car il l’est et le veut être,
cette nature, considérée en son origine, est en la main du Saint-Esprit, qui la tire du néant,
ainsi nous sommes en la main du Saint-Esprit qui nous tire du péché, nous lie à Jésus
Jésus seul est notre accomplissement, et il nous faut lier à Jésus,
comme à celui qui est le fond de notre être par sa divinité;
le lien de notre être à Dieu, par son humanité ;
l’esprit de notre esprit, la vie de notre vie, la plénitude de notre capacité.
Notre première connaissance, doit être de notre condition manquée et imparfaite,
et notre premier mouvement, doit être à Jésus, comme à notre accomplissement;
et en cette recherche de Jésus,
en cette adhérence à Jésus,
en cette profonde et continuelle dépendance de Jésus,
est notre vie, notre repos, notre force, et toute notre puissance à opérer;
et jamais nous ne devons agir que comme unis à lui,
dirigés par lui et tirant esprit de lui,
pour penser, pour porter et pour opérer,
faisant état que, sans lui, nous ne pouvons, ni être, ni agir pour le salut
( cité par Bremond p 85)
On retrouve dans ce texte l’essentiel de la doctrine de l’école française de spiritualité
Dieu c’est tout ,l’homme est rien sans Dieu
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