Jean Rigoleuc (1595-1638) ,disciple du Pére Louis Lallemant
Né à Quintin, prés de Saint-Brieuc, en 1595, mort à Vannes en 1638.
la vie de Rigoleuc est racontée par P. Champion, dés 1686
Un Humble personnage
selon (H.Bremond :sentiment religieux en France tome V p 69 ss)
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Une carrière obscure….des rôles insignifiants.
Pendant sa troisième année de noviciat, chez les Jésuites à Rouen,
il se dépouille en quelque manière de toute personnalité,
et se revêt de la pensée de son maître, Louis Lallemant.
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Comment s’intéresser à ce chétif que les Jésuites eux-mêmes ont laissé volontairement dans l’ombre ?
…L’a-t-on jugé médiocre, ou bien trop mystique?
N’était-il pas plutôt de ces invinciblement modestes qui parviennent sans peine à se faire oublier,
de ces dévoués qu’on trouve toujours prêts à remplir n’importe quel poste.
Il aimait beaucoup sa Bretagne, où il faisait grand bien.
On l’envoie à Orléans….Il obéit
Puis à Quimper…Il obeit
Puis il est envoyé à Vannes, pour enseigner la théologie morale…il obeit
Vieux serviteur, bon à tout et bon à rien,…
qui se laisse manier en conséquence.
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Son Cheval
Plus tard, ne pouvant plus aller à pied à cause de sa mauvaise jambe et de ses autres indispositions, il fit acheter, avec la permission du R. P. Général, un méchant petit cheval qui ne lui coûta jamais beaucoup à nourrir. On le laissait vivre comme à l’abandon et il ne se ressentait que trop de la pauvreté de son maître. C’était un proverbe dans le pays pour exprimer la misère des serviteurs mal nourris, de dire qu’ils étaient traités comme le cheval du P. Rigoleuc
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La doctrine du Pére Lallemant
Et pourtant !
c’est grâce à lui que nous connaissons la doctrine du père Lallemant .
« fidèlement recueillie par le P. Jean Rigoleuc, qui, loin de lui rien ôter de sa force et de son onction,
lui en a plutôt ajouté » (P Champion)
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On dit :Il ne fait que répéter Louis Lallemant.
est ce si sûr ?
Il a plus d’imagination, plus de tendresse que son maître et plus d’éloquence
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C’est Rigoleuc qui écrit après sa seconde conversion,
Quand on est bien établi dans la vie intérieure
on se trouve au-dessus de toutes les craintes humaines,
ou n’appréhende plus ni la pauvreté ni aucun des maux de la vie présente,
.. et l’on demeure toujours dans la même situation d’esprit,
toujours immobile en Dieu.
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On ne perd jamais la présence de Dieu
et,dans l’embarras des affaires, parmi la foule des occupations,
l’on conserve toujours la solitude du cœur
…De tout ce que l’on voit ou que l’on entend, on prend occasion de s’élever aussitôt à Dieu,
..On ne voit que Dieu dans les créatures,
…. Enfin, un homme intérieur rendra plus de services à l’Eglise eu une heure que ceux qui ne le sont pas ne sauraient lui en rendre en plusieurs années:
..car celui là est intimement uni à Dieu
et que n’apportant pas d’obstacle aux opérations de la grâce,
Dieu peut l’employer comme il lui plaît pour l’exécution de ses desseins
Rigoleuc n’est déjà plus disciple,
il ne répète pas une leçon apprise et parle certainement d’expérience
O mon Dieu! qu’une personne qui pour l’amour de vous
et pour se donner toute au recueillement intérieur,
se sépare entièrement du monde,
trouve dans le fond de son âme un monde bien plus grand que celui qu’elle quitte !
O qu’elle trouve au fond de son coeur,
dans cette solitude mystique,
des espaces bien plus vastes que n’est l’étendue de toute la terre.
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Il écrit dans son journal
Il ne faut point chercher Dieu loin de nous
puisqu’il est auprès de nous.
Il ne faut point le chercher avec effort
, puisque nous le pouvons trouver sans effort.
Il ne faut point le chercher par notre action,
puisqu’il est avec nous indépendamment de notre action.
Il ne faut point chercher de le sentir , puisqu’il est un pur esprit
Il ne faut pas même le chercher,
mais il faut nous persuader qu’il nous a trouvés .
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Ce qui ne supprime pas les souffrances et les peines intérieures
Il parlait sans doute de lui même quand il écrivait
Je connais quelqu’un, qui, dans cet état de peines,
se mit à s’étudier uniquement à la pureté de cœur,
à se donner aux œuvres de charité
et à marcher tête baissée dans le service de Dieu,
tant qu’enfin « ses peines devinrent ses délices » et qu’il retrouva la paix
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