Le pape François : Rencontre avec les mouvements populaires

Quand le pape reçoit des grands de ce monde

on le sait !

Quand il reçoit des intellectuels , ou des stars de la chanson

on le sait !

mais quand il reçoit des pauvres et des petits

on en parle pas ou peu

et c’est par hasard

que ce qui devrait être un scoop

est révélé

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Le pape François  a recu

le 24  octobre 2014

des délégations de mouvements populaires qui défendent les pauvres  

en silence ,sans faire de bruit, avec dévouement

 des paysans sans terre, des ramasseurs de cartons dans les bidonvilles, des ouvriers sans droits

des femmes paysannes,  des sans-abri, des sans-papiers, .  des indignés

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Ce fut une joie pour lui

Il est avant tout le pape des pauvres

et il leur parla comme un père qui retrouve les siens  

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Discours du pape

Joie ,

Bonjour à nouveau

je suis heureux d’être avec vous,

…j’éprouve une grande joie et je vous souhaite une chaleureuse bienvenue.

Merci d’avoir accepté cette invitation

 

Des pauvres qui agissent

Cette rencontre des Mouvements populaires est un signe, un grand signe : vous êtes venus exposer en présence de Dieu, de l’Église et des hommes, une réalité qui est souvent passée sous silence. Les pauvres non seulement subissent l’injustice, mais ils luttent également contre elle !

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Ils ne se contentent pas de promesses illusoires, d’excuses ou d’alibis. Ils n’attendent pas non plus les bras croisés l’aide d’ong, des programmes d’aide ou des solutions qui n’arrivent jamais ou qui, si elles arrivent, le font en ayant tendance soit à anesthésier, soit à apprivoiser, et cela est plutôt dangereux.

Les pauvres n’attendent plus et veulent être acteurs ; ils s’organisent, étudient, travaillent, exigent et surtout pratiquent la solidarité si spéciale qui existe entre ceux qui souffrent, entre les pauvres, et que notre civilisation semble avoir oublié, ou tout au moins a très envie d’oublier.

 

La solidarité

c’est aussi lutter contre les causes structurelles de la pauvreté, de l’inégalité, du manque de travail, de terre et de logement, de la négation des droits sociaux et du travail.

C’est faire face aux effets destructeurs de l’Empire de l’argent :

 les déplacements forcés, les émigrations douloureuses, la traite de personnes, la drogue, la guerre, la violence et toutes les réalités que beaucoup d’entre vous subissent et que nous sommes tous appelés à transformer.

 

Notre rencontre ne répond pas à une idéologie. Vous ne travaillez pas avec les idées, vous travaillez avec des réalités comme celles que j’ai mentionnées et beaucoup d’autres que vous m’avez racontées.

Vous avez les pieds dans la boue et les mains dans la chair

Vous sentez l’odeur des quartiers, du peuple, de la lutte !

 

votre cri dérange, …on a peur du changement que vous exigez,

 

Les aides hypocrites

 Qu’il est triste de voir que, derrière de présumées œuvres altruistes, on réduit l’autre à la passivité, on le nie ou, pire encore, se cachent des affaires et des ambitions personnelles : Jésus les définirait hypocrites.

  Qu’il est beau en revanche lorsque nous voyons en mouvement des peuples et surtout leurs membres plus pauvres et jeunes. Là, on sent vraiment le vent de la promesse qui ravive l’espérance d’un monde meilleur. Que ce vent se transforme en ouragan d’espérance. Tel est mon désir.

Les thèmes de la rencontre

Notre rencontre répond à un désir très concret, quelque chose que n’importe quel père, n’importe quelle mère, veut pour ses enfants: ..l’amour pour les pauvres est au centre de l’Évangile. Terre, logement et travail, ce pour quoi vous luttez, sont des droits sacrés

.La Terre.

Je vois qu’il y a ici des dizaines d’agriculteurs et d’agricultrices et je veux les féliciter, parce qu’ils gardent la terre, la cultivent, et le font en communauté.

Je suis préoccupé par…La spéculation de terrains, la déforestation, l’appropriation de l’eau, les pesticides inadéquats, sont quelques-uns des maux qui arrachent l’homme à sa terre natale.

 

Une autre dimension de ce processus déjà global est la faim.

 Lorsque la spéculation financière conditionne le prix des aliments, en les traitant comme une marchandise quelconque, des millions de personnes souffrent et meurent de faim.

 D’autre art on jette des tonnes de nourriture. Cela est un véritable scandale.

La faim est un crime. L’alimentation est un droit inaliénable.

. S’il vous plaît, continuez de lutter pour la dignité de la famille rurale, pour l’eau, pour la vie, afin que tous puissent bénéficier des fruits de la terre.

 Logement.

 Je l’ai déjà dit et je le répète : un logement pour chaque famille.

 Aujourd’hui, nous vivons dans d’immenses villes …Des villes qui offrent d’innombrables plaisirs et bien-être pour une heureuse minorité, mais qui nie un logement à des milliers de nos voisins et frères, même des enfants, et on les appelle, élégamment, « personnes sans domicile fixe ».

Il est curieux de voir que dans le monde des injustices, les euphémismes abondent.

Une personne,une personne qui souffre de la pauvreté, de la faim, est une personne sans domicile fixe ; c’est une expression élégante, non ? mais en général, derrière un euphémisme, il y a un délit.

Les images des évacuations forcées, des grues qui démolissent les baraques, sont des images semblables à celles de la guerre. C’est ce que l’on voit aujourd’hui.

 Travail.

 Il n’existe pas de pire pauvreté matérielle — je tiens à le souligner — que celle qui ne permet pas de gagner de quoi manger et prive de la dignité du travail.

Le chômage des jeunes, le travail au noir et le manque de droits du travail ne sont pas inévitables,

ce sont les effets d’une culture du rebut qui considère l’être humain en soi comme un bien de consommation, que l’on peut utiliser, puis jeter.

Des enfants au rebut, des personnes âgées au rebut, qui ne produisent pas, et nous devons sacrifier une génération de jeunes, des jeunes au rebut, pour pouvoir conserver et rééquilibrer un système dans lequel, au centre, il y a le dieu argent et non la personne humaine.

 

Des pauvres inventent un autre monde

Malgré cette culture du rebut, un grand nombre d’entre vous,

vous avez inventé votre travail avec tout ce qui semblait ne plus pouvoir être utilisé. Grâce à votre habileté artisanale, que Dieu vous a donnée, votre recherche, votre solidarité, votre travail communautaire, votre économie populaire, vous avez réussi, vous êtes en train de réussir… Et, laissez-moi le dire, ce n’est pas seulement du travail, mais de la poésie! Merci

mais ils n’ont aucun droit.

chaque travailleur, qu’il appartienne ou non au système officiel du travail salarié, a droit à une rémunération digne, à la sécurité sociale et à une retraite.

 Ici il y a les cartoneros, ceux qui recyclent, les vendeurs ambulants, les tailleurs, les artisans, les pêcheurs, les maçons, les mineurs, les ouvriers d’entreprises relancées, les membres de coopératives en tous genres et des personnes qui exercent les métiers les plus communs, qui sont exclues des droits des travailleurs, auxquelles est niée la possibilité d’avoir un syndicat, qui n’ont pas une rémunération adaptée et stable. Je désire aujourd’hui unir ma voix à la leur et les accompagner dans la lutte.

 

la paix  

Au cours de cette rencontre, vous avez parlé de Paix et Écologie. C’est logique : il ne peut pas y avoir de terre, il ne peut pas y avoir de travail si nous n’avons pas la paix et si nous détruisons la planète.

 J’ai dit il n’y a pas longtemps, et je le répète, que nous vivons la troisième guerre mondiale, mais fragmentée.

 Il existe des systèmes économiques qui doivent faire la guerre pour survivre. Alors on fabrique et on vend des armes et ainsi les bilans des économies qui sacrifient l’homme sur l’autel de l’idole de l’argent réussissent évidemment à se rétablir.

 Nous parlons de terre, de travail, de logement. Nous parlons de travail pour la paix et de prendre soin de la nature. Mais alors, pourquoi nous habituons-nous à voir que l’on détruit le travail digne, que l’on expulse tant de familles, que l’on chasse les paysans, que l’on fait la guerre et que l’on abuse de la nature ? Parce que dans ce système l’homme, la personne humaine, a été ôtée du centre et a été remplacée par autre chose. Parce qu’on rend un culte idolâtre à l’argent. Parce que l’indifférence s’est mondialisée ! L’indifférence s’est mondialisée : que m’importe ce qui arrive aux autres tant que je défends ce qui m’appartient  Parce que le monde a oublié Dieu, qui est Père ; il est devenu orphelin parce qu’il a mis Dieu de côté.

 Nous chrétiens, nous avons quelque chose de très beau, une ligne d’action, un programme, pourrions-nous dire, révolutionnaire. Je vous recommande vivement de le lire, de lire les béatitudes qui sont contenues dans le chapitre 5 de saint Matthieu et 6 de saint Luc (cf. Mt 5, 3 et Lc 6, 20), et de lire le passage de Matthieu 25. Je l’ai dit aux jeunes à Rio de Janeiro, dans ces deux passages se trouve le programme d’action.

 

Se rencontrer

Il me semble importante la proposition, dont certains d’entre vous m’ont parlé, que ces mouvements, ces expériences de solidarité qui grandissent du bas, du sous-sol de la planète, confluent, soient davantage coordonnées, se rencontrent, comme vous l’avez fait au cours de ces journées. Attention, ce n’est jamais un bien d’enfermer le mouvement dans des structures rigides, c’est pourquoi j’ai dit se rencontrer, et cela l’est encore moins de chercher à l’absorber, à le diriger ou à le dominer ; les mouvements libres ont leur propre dynamique, mais oui, nous devons chercher à marcher ensemble. Nous sommes dans cette salle, qui est l’ancienne salle du synode, maintenant il y en a une nouvelle, et synode signifie précisément « marcher ensemble »: que cela soit un symbole du processus que vous avez lancé et que vous menez de l’avant !

Les mouvements populaires expriment la nécessité urgente de revitaliser nos démocraties, si souvent détournées par d’innombrables facteurs.

  La perspective d’un monde de paix et de justice durable nous demande de dépasser l’assistantialisme paternaliste, exige que nous créions de nouvelles formes de participation qui incluent les mouvements populaires et animent les structures de gouvernement locales, nationales et internationales, avec le torrent d’énergie morale qui naît de la participation des exclus à la construction d’un avenir commun. Et cela avec une âme constructive, sans ressentiment, avec amour. 

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