Chateaubriand : Le « génie du Christianisme » ( 1e partie ,livre 5,7 ) :Les migrants
Dans « le génie du christianisme » Chateaubriand nous parle de la migration des oiseaux
et en vient à parler des « migrants » de son temps
les exilés de la révolution
partis à l’étranger en abandonnant tous leurs biens
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II n’en est pas des exils
que la nature prescrit
comme des exils commandés par des hommes.
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L’oiseau n’est banni un moment que pour son bonheur;
il part avec ses voisins,
avec son père et sa mère, avee ses sœurs et ses frères;
il ne laisse rien après lui il emporte tout son cœur.
La solitude lui a préparé le vivre et le couvert;
les bois ne sont point armés contre lui
Il retourne enfin mourir aux bords qui l’ont vu na2tre
il y retrouve le fleuve, l’arbre, le nid, le soleil paternel.
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Mais le mortel chassé de ses foyers y rentre-t-il jamais?
Hélas l’homme ne peut dire en naissant
quel coin de l’univers gardera ses cendres,
ni de quel côté le souffle de l’adversité les portera.
Encore si on le laissait mourir tranquille!
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Mais, aussitôt qu’il est malheureux, tout le persécute;
l’injustice particulière dont il est l’objet devient une injustice générale.
Il ne trouve pas, ainsi que l’oisiveté, l’hospitalité sur la route
il frappe, et l’on n’ouvre pas;
il n’a pour appuyer ses os fatigués que la colonne du chemin-public
ou la borne de quelque héritage.
Souvent même on lui dispute ce lieu de repos,
…le ban qui l’a mis hors de son pays
semble l’avoir mis hors du monde.
Il meurt, et il n’a personne pour l’ensevelir.
Ah! plus heureux lorsqu’il expire dans quelque fossé an bord d’une grande route,
et que la charité du Samaritain jette en passant
un peu de terre étrangère sur ce cadavre
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