Lamennais : Essai sur l’indifférence

Lamennais  commence son essai 

avec une introduction enflammée 

l’indifférence est pire que tout

*tu n’es ni chaud ni froid alors je te vomis » (Apk)

**

Le siècle le plus malade

n’est pas celui qui se passionne pour l’erreur,

mais le siècle qui néglige , qui dédaigne la vérité.

 

Il y a encore de la force,

 et par conséquent de l’espoir,

là où l’on aperçoit de violents transports :

mais lorsque tout mouvement est éteint,

lorsque le pouls a cessé de battre,

que le froid a gagné le coeur,

et que l’haleine du moribond ne ternit plus le miroir

qu’attendre alors

 qu’une prochaine et inévitable dissolution ?

…..
Répondez :

Qu’apercevez-vous de toutes parts ,

qu’une indifférence profonde sur les devoirs et sur les croyances,

avec un amour effréné des plaisirs et de l’or,

au moyen duquel il n’est rien qu’on ne puisse obtenir.

………

Tout s’achète ,

 parce que tout se vend ,

conscience , honneur, Religion ,opinions,

 dignités, pouvoir, considération ,

 respect même :

 

vaste naufrage de toutes les vérités et de toutes les vertus, 

……….
quant à  la vérité, on n’y pense point

, on ne  s’en occupe point

 

 

L’indifférence est pire que le doute

 

L’indifférence

est une ignorance systématique,

une apathie calculée,

un sommeil volontaire de l’âme ,

qui épuise sa vigueur à résister à ses propres pensées,

un engourdissement universel des facultés morales,
une privation absolue d’idées sur ce qu’il
importe le plus à l’homme de connaître.
……….

tel est le monstre hideux et stérile

qu’on appelle indifférence.

**

Toutes les théories philosophiques,

toutes les doctrines d’impiété,

sont venues se fondre

et disparaître dans ce système dévorant,

 

Véritable tombeau de l’intelligence,

également abandonnée de la vérité et de l’erreur ;

sépulcre vide , où l’on n’aperçoit pas même d’ossemens.

 

 

L’ignoble tolérance

Que c’est étrange !

On tolère la religion

On ne la proscrit plus,

 mais on l’asservit

On n’égorge plus ses ministres,

mais on les dégrade ,

 pour mieux enchaîner le ministère.

 

 L’avilissement est l’arme avec laquelle on la combat. 

On lui prodigue le mépris, l’outrageant dédain,

 et l’injure encore plus amère d’une insultante
protection.

 Quelques pièces de monnaie,

de vieux temples en ruine,

 des honneurs dérisoires,

 et enfin des entraves sans nombre ,

et  des lois oppressives ,

**

 

Doit-on s’étonner que la Religion,

 ainsi humiliée, déshonorée ,

 ne recueille que l’indifférence 

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