Léon XIII : Rerum novarum
Léon XIII
Pour beaucoup de catholiques
et pour des travailleurs sociaux
même non pratiquants
Léon XIII est le pape qui a écrit « Rerum novarum »
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Il est le pape qui le premier se penche vraiment sur la condition ouvrière
au début de la révolution industrielle
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Son encyclique
est à l’origine de la doctrine sociale de L’église
qui sera par la suite étoffée
en 1931 par celle l’encyclique « Quadragessimo anno » de Pie XI
en 1961 par « mater et magistra » de Jean XIII
et len 1962 par « la constitution « Gaudium et Spes »du concile vatiacan II
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Léon XIII insiste sur le droit à la propriété privée »
les droits et les devoirs des travailleurs et des patrons
le juste salaire
le rôle de l’Etat
et surtout… surtout.. sur la dignité humaine et le respect des personnes
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la propriété privée est un droit
la propriété privée et personnelle est pour l’homme de droit naturel.
La propriété privée est pleinement conforme à la nature
L’homme consacrant son génie et ses forces à l’utilisation de ces biens de la nature, s’attribue par le fait même cette part de la nature matérielle qu’il a cultivée et où il a laissé comme une certaine empreinte de sa personne, si bien qu’en toute justice il en devient le propriétaire et qu’il n’est permis d’aucune manière de violer son droit.
La force de ces raisonnements est d’une évidence telle qu’il est permis de s’étonner que certains tenants d’opinions surannées puissent encore y contredire, en accordant sans doute à l l’individu l’usage du sol et les fruits des champs, mais en lui refusant le droit de posséder en qualité de propriétaire ce sol où il a bâti, cette portion de terre qu’il a cultivée. Ils ne voient donc pas qu’ils dépouillent par là cet homme du fruit de son labeur. Ce champ travaillé par la main du cultivateur a changé complètement d’aspect: il était sauvage, le voilà défriché; d’infécond, il est devenu fertile. Ce qui l’a rendu meilleur est inhérent au sol et se confond tellement avec lui, qu’il serait en grande partie impossible de l’en séparer. Or, la justice tolérerait-elle qu’un étranger vînt alors s’attribuer et utiliser cette terre arrosée des sueurs de celui qui l’a cultivée ? De même que l’effet suit la cause, ainsi est-il juste que le fruit du travail soit au travailleur.
Ce droit de propriété que Nous avons, au nom même de la nature, revendiqué pour l’individu, doit être maintenant transféré à l’homme, chef de famille.
La nature impose au père de famille le devoir sacré de nourrir et d’entretenir ses enfants…. la nature lui inspire de se préoccuper de leur avenir et de leur créer un patrimoine qui les aide à se défendre honnêtement dans les vicissitudes de la vie, contre les surprises de la mauvaise fortune. Or, il ne pourra leur créer ce patrimoine sans posséder des biens productifs qu’il puisse leur transmettre par voie d’héritage.
Le travail est un devoir
Parrmi ces devoirs, voici ceux qui regardent le pauvre et l’ouvrier. Il doit fournir intégralement et fidèlement tout le travail auquel il s’est engagé par contrat libre et conforme à l’équité. Il ne doit point léser son patron, ni dans ses biens, ni dans sa personne. Ses revendications mêmes doivent être exemptes de violences et ne jamais revêtir la forme de séditions. Il doit fuir les hommes pervers qui, dans des discours mensongers, lui suggèrent des espérances exagérées et lui font de grandes promesses qui n’aboutissent qu’à de stériles regrets et à la ruine des fortunes.
Quant aux riches et aux patrons, ils ne doivent point traiter l’ouvrier en esclave; il est juste qu’ils respectent en lui la dignité de l’homme, relevée encore par celle du chrétien. Le travail du corps, au témoignage commun de la raison et de la philosophie chrétienne, loin d’être un sujet de honte, fait honneur à l’homme, parce qu’il lui fournit un noble moyen de sustenter sa vie.
Le christianisme, en outre, prescrit qu’il soit tenu compte des intérêts spirituels de l’ouvrier et du bien de son âme. Aux patrons, il revient de veiller à ce que l’ouvrier ait un temps suffisant à consacrer à la piété; qu’il ne soit point livré à la séduction et aux sollicitations corruptrices; que rien ne vienne affaiblir en lui l’esprit de famille, ni les habitudes d’économie. Il est encore défendu aux patrons d’imposer à leurs subordonnés un travail au-dessus de leurs forces ou en désaccord avec leur âge ou leur sexe.
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Rôle de l’etat
l‘Etat doit servir l’intérêt commun.
…parmi les graves devoirs des gouvernants …il ya celuiqui consiste à avoir soin également de toutes les classes de citoyens, en observant rigoureusement les lois de la justice.dans la distribution des biens
Or, tous ces biens, c’est le travail de l’ouvrier, travail des champs ou de l’usine, qui en est surtout la source féconde et nécessaire. Bien plus, dans cet ordre de choses, le travail a une telle fécondité et une telle efficacité, que l’on peut affirmer sans crainte de se tromper que, seul, il donne aux nations la prospérité.
L’équité demande donc que l’Etat se préoccupe des travailleurs. Il doit faire en sorte qu’ils reçoivent une part convenable des biens qu’ils procurent à la société, comme l’habitation et le vêtement, et qu’ils puissent vivre au prix de moins de peines et de privations.
Ainsi, l’Etat doit favoriser tout ce qui, de près ou de loin, paraît de nature à améliorer leur sort. Cette sollicitude, bien loin de préjudicier à personne, tournera au contraire au profit de tous, car il importe souverainement à la nation que des hommes, qui sont pour elle le principe de biens aussi indispensables, ne se trouvent point de tous côtés aux prises avec la misère.
il importe au salut public et privé que l’ordre et la paix règnent partout ; que toute l’économie de la vie familiale soit réglée d’après les commandements de Dieu et les principes de la loi naturelle; que la religion soit honorée et observée; que l’on voie fleurir les moeurs privées et publiques; que la justice soit religieusement gardée et que jamais une classe ne puisse opprimer l’autre impunément;
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Dignité de l’homme
Tous les hommes sont égaux ; point de différences entre riches et pauvres, maîtres et serviteurs, princes et sujets : Ils n’ont tous qu’un même Seigneur Il n’est permis à personne de violer impunément cette dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect, ni d’entraver la marche de l’homme vers cette perfection qui correspond à la vie éternelle et céleste.
….C’est de là que découle la nécessité du repos et de la cessation du travail aux jours du Seigneur.
, le repos retire l’homme des labeurs et des soucis de la vie quotidienne. Il l’élève aux grandes pensées du ciel et l’invite à rendre à son Dieu le tribut d’adoration qu’il lui doit
Pour ce qui est des intérêts physiques et corporels, l’autorité publique doit tout d’abord les sauvegarder en arrachant les malheureux ouvriers des mains de ces spéculateurs qui, ne faisant point de différence entre un homme et une machine, abusent sans mesure de leurs personnes pour satisfaire d’insatiables cupidités.
Exiger une somme de travail qui, en émoussant toutes les facultés de l’âme, écrase le corps et en consume les forces jusqu’à épuisement, c’est une conduite que ne peuvent tolérer ni la justice ni l’humanité.
Ainsi, le nombre d’heures d’une journée de travail ne doit pas excéder la mesure des forces des travailleurs, et les intervalles de repos doivent être proportionnés à la nature du travail et à la santé de l’ouvrier, et réglés d’après les circonstances des temps et des lieux. L’ouvrier qui arrache à la terre ce qu’elle a de plus caché, la pierre, le fer et l’airain, a un labeur dont la brièveté devra compenser la fatigue, ainsi que le dommage qu’il cause à la santé. Il est juste, en outre, qu’on considère les époques de l’année. Tel travail sera souvent aisé dans une saison, et deviendra intolérable ou très pénible dans une autre.
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Le juste salaire
Le salaire doit permettre à l’ouvrier de faire vivre sa famille dignement
On prétend que le salaire, une fois librement consenti de part et d’autre, le patron en le payant remplit tous ses engagements et n’est plus tenu à rien..
Pareil raisonnement ne trouvera pas de juge équitable qui consente à y adhérer sans réserve.
Travailler, c’est exercer son activité dans le but de se procurer ce qui est requis pour les divers besoins de la vie, mais surtout pour l’entretien de la vie elle-même. »Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front »
Conserver l’existence est un devoir imposé à tous les hommes et auquel ils ne peuvent se soustraire sans crime. De ce devoir découle nécessairement le droit de se procurer les choses nécessaires à la subsistance que le pauvre ne se procure que moyennant le salaire de son travail.
il est une loi de justice naturelle plus élevée et plus ancienne, à savoir que le salaire ne doit pas être insuffisant à faire subsister l’ouvrier sobre et honnête. Si, contraint par la nécessité ou poussé par la crainte d’un mal plus grand, l’ouvrier accepte des conditions dures, que d’ailleurs il ne peut refuser parce qu’elles lui sont imposées par le patron ou par celui qui fait l’offre du travail, il subit une violence contre laquelle la justice proteste.
Mais dans ces cas et autres analogues, comme en ce qui concerne la journée de travail et les soins de la santé des ouvriers dans les usines, les pouvoirs publics pourraient intervenir inopportunément, vu surtout la variété des circonstances des temps et des lieux. Il sera donc préférable d’en réserver en principe la solution aux corporations ou syndicats dont Nous parlerons plus loin, ou de recourir à quelque autre moyen de sauvegarder les intérêts des ouvriers et d’en appeler même, en cas de besoin, à la protection et à l’appui de l’Etat.
L’ouvrier qui percevra un salaire assez fort pour parer aisément à ses besoins et à ceux de sa famille s’appliquera, s’il est sage, à être économe.
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Les associations
Il faut louer hautement le zèle d’un grand nombre des nôtres qui, se rendant parfaitement compte des besoins de l’heure présente, sondent soigneusement le terrain pour y découvrir une voie honnête qui conduise au relèvement de la classe ouvrière.
…. Sous l’inspiration des mêmes pensées, des hommes de grand mérite se réunissent fréquemment en congrès pour se communiquer leurs vues, unir leurs forces, arrêter des programmes d’action.
D’autres s’occupent de fonder des corporations assorties aux divers métiers et d’y faire entrer les ouvriers; ils aident ces derniers de leurs conseils et de leur fortune et pourvoient à ce qu’ils ne manquent jamais d’un travail honnête et fructueux.
…Tout ce qu’on peut dire en général, c’est qu’on doit prendre pour règle universelle et constante d’organiser et de gouverner les corporations, de façon qu’elles fournissent à chacun de leurs membres les moyens propres à lui faire atteindre, par la voie la plus commode et la plus courte, le but qu’il se propose. Ce but consiste dans l’accroissement le plus grand possible, pour chacun, des biens du corps, de l’esprit et de la fortune.
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