Léon XIII :Immortale Dei :(Partie 3). Un jugement modéré sur la modernité

Dans la  Deuxième partie de son encyclique  Immortale Dei

Léon XIII critique les idées nouvelles répandues par les philosophes et les républicains

Dans la troisième partie  il  modère ses jugements 

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La démocratie

On ne réprouve pas en soi que le peuple ait sa part plus ou moins grande au gouvernement ;Cela en certains temps et sous certaines lois,peut devenir non seulement un avantage, mais un devoir pour les citoyens.

La Liberté  

On ne peut  accuser l’Eglise d’être l’ennemie soit d’une juste tolérance,soit d’une saine et légitime liberté  En effet, si l’Eglise juge qu’il n’est pas permis de mettre les divers cultes sur le même pied légal que la vraie religion, elle ne condamne pas pour cela les chefs d’Etat qui, en vue d’un bien à atteindre, ou d’un mal à empêcher, tolèrent dans la pratique que ces divers cultes aient chacun leur place dans l’Etat.

C’est d’ailleurs la coutume de l’Eglise de veiller avec le plus grand soin à ce qu’une personne ne pas soit forcé d’embrasser la foi catholique contre son gré,car ainsi que l’observe sagement saint Augustin, l’homme ne peut croire que de plein gré .

Par la même raison, l’Eglise ne peut approuver une liberté qui engendre le dégoût des plus sainte lois de Dieu et secoue l’obéissance qui est due à l’autorité légitime.

 C’est là plutôt une licence qu’une liberté, Bien plus, cette prétendue liberté, étant opposée à la raison, est une véritable servitude. Celui qui commet le péché est l’esclave du péché 

Celle-là, au contraire, est la liberté vraie et désirable qui, dans l’ordre individuel, ne laisse l’homme esclave ni des erreurs, ni des passions qui sont ses pires tyrans ; et dans l’ordre public trace de sages règles aux citoyens, facilite largement l’accroissement du bien-être et préserve de l’arbitraire d’autrui la chose publique. Cette liberté honnête et digne de l’homme, l’Eglise l’approuve au plus haut point, et, pour en garantir aux peuples la ferme et intégrale jouissance, elle n’a jamais cessé de lutter et de combattre.

 Oui, en vérité, tout ce qu’il peut y avoir de salutaire au bien en général dans l’Etat; tout ce qui est utile à protéger le peuple contre la licence des responsables  qui ne pourvoient pas à son bien,tout ce qui empêche les empiétements injustes de l’Etat sur la commune ou la famille;tout ce qui intéresse l’honneur, la personnalité humaine et la sauvegarde des droits égaux de chacun,tout cela, l’Eglise catholique en a toujours pris soit l’initiative, soit le patronage, soit la protection, comme l’attestent les monuments des âges précédents.

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 L’église sait évoluer

L’eglise embrasse de grand coeur les progrès que chaque jour fait naître,si vraiment ils contribuent à la prospérité de cette vie, ..Dire que l’Eglise voit de mauvais oeil les formes plus modernes des systèmes politiques et repousse en bloc toutes les découvertes du génie contemporain,c’est une calomnie vaine et sans fondement.

l’Eglise accueillera toujours volontiers et avec joie tout ce qui contribuera à élargir la sphère des sciences; et, ainsi qu’elle l’a toujours fait pour les autres sciences, elle favorisera et encouragera celles qui ont pour objet l’étude de la nature. En ce genre d’études, l’Eglise ne s’oppose à aucune découverte de l’esprit; elle voit sans déplaisir tant de recherches qui ont pour but l’agrément et le bien-être; et même, ennemie-née de l’inertie et de la paresse, elle souhaite grandement que l’exercice et la culture fassent porter au génie de l’homme des fruits abondants.

 Elle a des encouragements pour toute espèce d’arts et d’industries, et en dirigeant par sa venu toutes ces recherches vers un but honnête et salutaire, elle s’applique à empêcher que l’intelligence et l’industrie de l’homme ne le détournent de Dieu et des biens célestes.

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Faire de la politique ?

Depuis 1868

le pape Pie IX avait interdit aux catholiques Italiens

de participer  aux élections du royaume d’Italie

par un décret « non expédit »(=  il ne convient pas)

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Léon XIII  est donc embarrassé car il lui semble nécessaire de garder cette décision pour pouvoir exiger  un certain pouvoir temporel .

Mais il recommande aux catholiques Italiens de s’engager au niveau des municipalités 

Tous les catholiques  doivent, en outre, aimer l’Eglise comme leur Mère commune, obéir à ses lois, pourvoir à son honneur,… Il importe aussi  au salut public que les catholiques prêtent sagement leur concours à l’administration des affaires municipales, et s’appliquent surtout à faire en sorte que l’autorité publique pourvoie à l’éducation religieuse et morale de la jeunesse, comme il convient à des chrétiens: de là dépend surtout le salut de la société.

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Puis Léon XIII s’adresse aux autres nations

 Il sera généralement utile et louable que les catholiques étendent leur action au delà des limites de ce champ trop restreint et abordent les grandes charges de l’Etat.

 Généralement, disons-Nous, car ici Nos conseils s’adressent à toutes les nations. Du reste, il peut arriver quelque part que, pour les motifs les plus graves et les plus justes, il ne soit nullement expédient de participer aux affaires et d’accepter les fonctions de l’Etat. 

Mais généralement, comme Nous l’avons dit, refuser de prendre aucune part aux affaires publiques serait aussi répréhensible que de n’apporter à l’utilité commune ni soin ni concours ;

Il est donc évident que les catholiques ont de justes motifs d’aborder la vie politique; car ils le font et doivent le faire non pour approuver ce qu’il peut y avoir de blâmable présentement dans les institutions politiques, mais pour tirer de ces institutions mêmes, autant que faire se peut, le bien public sincère et vrai, en se proposant d’infuser dans toutes les veines de l’Etat, comme une sève et un sang réparateur, la vertu et l’influence de la religion catholique.

Ainsi fut-il fait aux premiers âges de l’Eglise..

De la sorte, ils introduisirent rapidement les institutions chrétiennes non seulement dans les foyers domestiques, mais dans les camps, la Curie, et jusqu’au palais impérial.

Dans les temps où nous sommes, il y a tout lieu de renouveler ces exemples de nos pères. Avant tout, il est nécessaire que tous les catholiques dignes de ce nom se déterminent à être et à se montrer les fils très dévoués de l’Eglise; qu’ils repoussent sans hésiter tout ce qui serait incompatible avec cette profession; qu’ils se servent des institutions publiques, autant qu’ils le pourront faire en conscience, au profit de la vérité et de la justice;

 

Dernières recommandations

Il faut se garder ou d’être en quoi que ce soit de connivence avec les fausses opinions,ou de les combattre plus mollement que ne le comporte la vérité.

S’il s’agit de questions purement politiques,du meilleur genre de gouvernement, tel ou tel système d’administration civile,des divergences honnêtes sont permises.

La justice ne souffre donc pas que l’on fasse un crime à des hommes dont la piété est d’ailleurs connue,

 Dans un accord unanime des esprits et des coeurs, tous doivent poursuivre le but commun, qui est de sauver les grands intérêts de la religion et de la société. 

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