Léon XIII :Immortale Dei :(Partie 2). Les nouvelles puissances politiques
Après avoir défini le rôle de l’église et de l’Etat
dans la première partie de son encyclique « Immortale Dei » ,publié en 1885
Léon XIII parle des idées nouvelles véhiculées par les nouveaux régimes
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Il semble s’adresser d’abord à la France devenue depuis 1879 une république nettement anticléricale
Gambetta avait déclaré la guerre
« le cléricalisme voilà l’ennemi »
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Léon XIII répond
Ce pernicieux et déplorable goût de nouveautés que vit naître le XVIe siècle, après avoir d’abord bouleversé la religion chrétienne, bientôt par une pente naturelle passa à la philosophie, et de la philosophie à tous les degrés de la société civile.
C’est à cette source qu’il faut faire remonter ces principes modernes de liberté effrénée rêvés et promulgués parmi les grandes perturbations du siècle dernier, comme les principes et les fondements d’un droit nouveau, inconnu jusqu’alors, et sur plus d’un point en désaccord, non seulement avec le droit chrétien, mais avec le droit naturel.
Liberté
Voici le premier de tous ces principes: tous les hommes, dès lors qu’ils sont de même race et de même nature, sont semblables, et, par le fait, égaux entre eux dans la pratique de la vie ; chacun relève si bien de lui seul, qu’il n’est d’aucune façon soumis à l’autorité d’autrui :
il peut en toute liberté penser sur toute chose ce qu’il veut, faire ce qu’il lui plaît ;personne n’a le droit de commander aux autres.
Démocratie
Dans une société fondée sur ces principes, l’autorité publique n’est que la volonté du peuple, lequel, ne dépendant que de lui-même, est aussi le seul à se commander. Il choisit ses mandataires, mais de telle sorte qu’il leur délègue moins le droit que la fonction du pouvoir pour l’exercer en son nom.
La souveraineté de Dieu est passée sous silence, exactement comme si Dieu n’existait pas, ou ne s’occupait en rien de la société du genre humain ;
L’origine de la puissance publique doit s’attribuer à Dieu, et non à la multitude
Laïcité
Comme si les hommes, soit en particulier, soit en société, ne devaient rien à Dieu,il s’ensuit que l’Etat ne se croit lié à aucune obligation envers Dieu, ne professe officiellement aucune religion,n’est pas tenu de rechercher quelle est la seule vraie entre toutes,qu’il doit leur attribuer à toutes l’égalité en droit,à cette fin seulement de les empêcher de troubler l’ordre public.
Par conséquent, chacun sera libre de se faire juge de toute question religieuse, chacun sera libre d’embrasser la religion qu’il préfère, ou de n’en suivre aucune si aucune ne lui agrée.
Là, où la pratique est d’accord avec de telles doctrines, la religion catholique est mise dans l’Etat sur le pied d’égalité, ou même d’infériorité, avec des sociétés qui lui sont étrangères.
Il n’est plus tenu nul compte des lois ecclésiastiques: L‘Eglise, qui a reçu de Jésus-Christ ordre et mission d’enseigner toutes les nations, se voit interdire toute ingérence dans l’instruction publique.
.. ils font ressortir à leur juridiction les mariages des chrétiens; portent des lois sur le lien conjugal, son unité, sa stabilité;mettent la main sur les biens des clercs et dénient à l’Eglise le droit de posséder.
En somme, ils traitent l’Eglise comme si elle n’avait ni le caractère, ni les droits d’une société parfaite, et qu’elle fût simplement une association semblable aux autres qui existent dans l’Etat.
Dans les Etats où la législation civile laisse à l’Eglise son autonomie, et où un concordat public est intervenu entre les deux puissances, d’abord on crie qu’il faut séparer les affaires de l’Eglise des affaires de l’Etat, et cela dans le but de pouvoir agir impunément contre la foi jurée et se faire arbitre de tout, en écartant tous les obstacles.
Ainsi, dans cette situation politique que plusieurs favorisent aujourd’hui, il y a tendance des idées et des volontés à chasser tout à fait l’Eglise de la société, ou à la tenir assujettie et enchaînée à l’Etat.
Quant à la souveraineté du peuple, que, sans tenir aucun compte de Dieu, l’on dit résider de droit naturel dans le peuple, si elle est éminemment propre à flatter et à enflammer une foule de passions, elle ne repose sur aucun fondement solide et ne saurait avoir assez de force pour garantir la sécurité publique et le maintien paisible de l’ordre.
l’opinion prévaut que les chefs du gouvernement ne sont plus que des délégués chargés d’exécuter la volonté du peuple : d’où cette conséquence nécessaire que tout peut également changer au gré du peuple et qu’il y a toujours à craindre des troubles.
Liberté de penser
De même, la liberté de penser et de publier ses pensées, soustraite à toute règle, n’est pas de soi un bien dont la société ait à se féliciter; mais c’est plutôt la source et l’origine de beaucoup de maux.
car il n’est pas permis de mettre au jour et d’exposer aux yeux des hommes ce qui est contraire à la vertu et à la vérité, et bien moins encore de placer cette licence sous la tutelle et la protection des lois.
Une société sans religion ne saurait être bien réglée; La vraie maîtresse de la vertu et la gardienne des moeurs est l’Eglise du Christ.
Ces doctrines, que la raison humaine réprouve et qui ont une influence si considérable sur la marche des chose publiques, les Pontifes romains, nos prédécesseurs, dans la pleine conscience de ce que réclamait d’eux la charge apostolique, n’ont jamais souffert qu’elle fussent impunément émises
Pie IX, chaque fois que l’occasion s’en présenta, a condamné les fausses opinions les plus en vogue, et ensuite il en fit faire un recueil, afin que, dans un tel déluge d’erreurs, les catholiques eussent une direction sûre .
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Léon XIII
Le pape qui écrira « Rérum Novarum » en 1891 nous étonne
Il semble ici vraiment retro dans certaines de ses affirmations
On dirait le Syllabus
On dirait « quanta cura » de Pie IX
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En fait, il réagit contre les anticléricaux de France
On l’attaque
il attaque
mais ensuite , dans une 3é partie de son encyclique il est beaucoup plus nuancé
en tenant compte de la situation politique en Italie
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