H. Bremond : L’histoire littéraire du sentiment religieux

Depuis plusieurs années déjà Bremond avait  un projet qui le turlupinait   

Il voulait écrire une «  histoire littéraire du sentiment religieux » 

mas c’était  pas net dans son esprit

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Barrès

Bremond en parla donc à Barrès devenu son grand ami

Je lui résumais le plan de le grande histoire religieuse que je ruminais déjà. Comme il comprit vite et mieux que moi-même ! …ce projet jusque là m’avait paru chimérique ,mais dès lors je n’hésitais plus  … La certitude que lui au moins s’intéresserait à ces lourds volumes me rendait l’allégresse nécessaire

Ce fut un des nœuds de notre intimité commençante

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Son but

Son livre sera un livre de littérature et d’histoire

il n’est ni théologien ,ni psychologue ,ni philosophe, ni directeur de conscience 

il veut tout simplement raconter la vie intérieure des mystiques

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Comme Newman l’a fait pour les pères de l’église

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Comme Sainte Beuve l’a fait pour « Port royal »

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Comme eux il projette de pénétrer le secret religieux des âmes

 d’un Augustin par exemple ou d’un Saint Cyran et les nuances particulières d’un tel secret .ces poètes chrétiens ,ces prédicateurs ,ces auteurs dévots, quelle était leur vie intime ,la prière ,quelle était enfin leur expérience personnelle des réalités dont ils parlent …(H .Bremond par Chauvin  p 58)

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Pour qui ?

Pour les catholiques lettrés qui le liront sur la foi du titre

Pour les incroyants qui ne peuvent négliger les dimensions religieuses du XVII é

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Les mystiques

comme Loisy  lui même

Bremond s’intéresse aux  mystiques

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comme Tyrrell

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ou encore plus près de nous Michel de Certeau

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Qui sont donc ces hommes qui prétendent  être en  relation avec Dieu ?

Qui sont donc ces  témoins de la présence  amicale de Dieu dans l’humanité ?

Le mystique  ,bien que très humain est un être privilégié  auquel Dieu se communique d’une façon particulière et toute sublime

le sentiment direct de la présence de Dieu l’emporte sur l’extase ,la suspension des sens ,les vision …les prodiges qui sont de purs accessoires

là où existe le sentiment de présence immédiate ,il y a contemplation mystique

l’expérience mystique est aussi union ,amour désintéressé

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Les réactions  des lecteurs  

Que de reactions néfastes ! 

De quoi décourager !

Ils sont affreux ces théologiens

je te dis pas !

On lui cherche des noises

Il est vrai que certaines des réflexions de Bremond  peuvent vexer !

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Ainsi Bremond écrit 

Saint Cyran était un très bon homme et très grand mais un peu fou

Saint Philippe de Néri est le saint patron des humoristes

Bon ! cela va encore

c’est de l’humour !  

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Mais quand il écrit sur Olier

rien ne va plus

 Olier ,névrosé ,halluciné par une cabaretière avec laquelle il avait des relations mystiques d’un goût douteux 

Cela fait des vagues ,soulève des tempêtes chez les bons pères de Saint Sulpice

Bremond est obligé de supprimer ce passage  

et fin malicieux ,le sourire aux lèvres il écrit  

Monsieur Olier ,n’est pas seulement le plus limpide ,le plus complet ,le plus poète …il est encore le plus conscient des maîtres bérulliens   

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En 1922  Bremond aura publié 6 tomes

mais arrive enfin  pour lui des heures de gloire

Il entre à l’académie Française

et fera paraître les tomes suivants

beaucoup plus tard

en attendant il a d’autres chats à fouetter 

(voir Henri Bremond par Charles Chauvin )   

 

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