Le cardinal Malula et Paul VI
Joseph Malula estime Paul VI
et le pape le nomme cardinal
en Avril 1969 en même temps que le malgache Jérome Rakotomalala
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Paul VI à Kampala
Cet estime réciproque se comprend
car ils ont les mêmes regards sur l’église Africaine
et le même désir de voir surgir une église vraiment africaine
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Paul VI le dit quand il se rend à Kampala en Juillet 1969 pour la clôture du Symposium des évêques d’Afrique
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Paul VI dit alors
Un sentiment, Frères et Fils, est maintenant dans notre cœur: celui de respect, pour vos personnes, pour votre terre, pour votre culture. Nous sommes plein d’admiration et de dévotion pour vos Martyrs, que Nous sommes venu honorer et invoquer. Nous n’avons d’autre désir que de promouvoir ce que vous êtes: chrétiens et africains.
..Vous, Africains, vous êtes désormais vos propres missionnaires. ..
c’est dire que vous, Africains, vous devez poursuivre la construction de l’Eglise sur ce continent…. L’Eglise, par sa nature, demeure toujours missionnaire. Mais le jour viendra où Nous n’appellerons plus « missionnaire » au sens technique, votre apostolat, mais natif, indigène, vraiment vôtre.
Une question qui demeure très vive et suscite beaucoup de discussions se présente à votre œuvre évangélisatrice, celle de l’adaptation de l’Evangile, de l’Eglise, à la culture africaine. L’Eglise doit-elle être européenne, latine, orientale … ou bien doit-elle être africaine? Le problème paraît difficile, et en pratique il peut l’être en effet. Mais la solution est prête, avec deux réponses. Votre Eglise doit être avant tout catholique.
Autrement dit, elle doit être entièrement fondée sur le patrimoine identique, essentiel, constitutionnel de la même doctrine du Christ, professée par la tradition authentique et autorisée de l’unique et véritable Eglise. C’est là une exigence fondamentale et indiscutable.
Vous savez à quel point l’Eglise est par-dessus tout tenace, disons conservatrice, sous ce rapport.
Mais cette première réponse étant donnée, il Nous faut passer à la seconde: l’expression, c’est-à-dire le langage, la façon de manifester l’unique foi peut être multiple et par conséquent originale, conforme à la langue, au style, au tempérament, au génie, à la culture de qui professe cette unique foi. Sous cet aspect, un pluralisme est légitime, même souhaitable. Une adaptation de la vie chrétienne dans les domaines pastoral, rituel, didactique et aussi spirituel, est non seulement possible, mais est favorisée par l’Eglise. C’est ce qu’exprime, par exemple, la réforme liturgique. En ce sens, vous pouvez et vous devez avoir un christianisme africain.
L’Eglise africaine a devant elle une tâche immense et originale à réaliser: elle doit s’adresser comme « mère et éducatrice »
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De retour à Rome, Paul VI ne peut s’empêcher de dire sa joie en parlant de l’Eglise d’Afrique
lors de son audience générale du 6 aout 1969
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Paul VI dit alors
Ici jaillit l’idée qui Nous est venue au cours de cette brève mais impressionnante expérience africaine
le Christianisme…, est universel.
Il est pour tous. Il n’a ni limites géographiques, ni limites ethniques, ni limites culturelles
. Il est unique, rigoureusement unique dans son contenu essentiel mais organique, c’est-à-dire différencié, dans sa composition communautaire.
Il peut être adapté et s’exprimer dans toute forme de culture humaine saine.
On parle beaucoup aujourd’hui de ce pluralisme dans l’expression de l’Evangile Il ne s’agit pas de fractionner l’Eglise, de dissocier sa communion intime, de libérer les Eglises locales de l’harmonie avec les Eglises sœurs et de la collégialité qui oblige les Pasteurs de l’Eglise à une solidarité fraternelle et hiérarchique.
Il s’agit d’admettre dans le concert des voix de la même unité la catholicité des voix différentes, différentes comme les a faites le Seigneur (1 Co 12, 16-21), la marque de la race, l’histoire locale, la nature particulière, la tradition culturelle.
Il est merveilleux de constater comme notre religion catholique est catholique, c’est-à-dire universelle…. Tous, hommes et peuples, peuvent être catholiques, sans renier les talents qu’ils ont reçus, mais en les développant, et en les portant à un degré supérieur de plénitude d’expression et de beauté humaine.
Au contact de la jeune Eglise africaine nous avions vu son humanité.
Nous avons vu un Peuple.
Et dans la lumière de son christianisme, un Peuple bon, un Peuple ouvert à la vision difficile et sublime de la paix;… Humanité très belle, simple, vivante, africaine et chrétienne.
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Cet amour du pape pour l’Afrique et son estime pour Malula ne va jamais faiblir quand le cardinal va entreprendre toutes les réformes nécessaires pour « africaniser son diocèse » en instituant les Bakambi ,les communautés de base ou la liturgie Zaïroise
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