Michel Leiris : L’Afrique fantôme
Entre 1931 et 1933 Griaule organise la mission « Dakar-Djibouti » a fin de ramasser tous les objets susceptibles de nous faire mieux comprendre la vie et la culture des Africains entre Dakar et Djibouti
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Michel Leiris tient un journal au jour le jour et le publie en 1934
dans son livre « l’Afrique fantôme »
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L’équipe sous couvert de recherche scientifique
vont tout se permettre et agisse en maitre
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« Aux officiels, toutefois, qui estimeraient que décidément nous en prenons trop à notre aise dans nos transactions avec les nègres, il sera aisé de répondre que tant que l’Afrique sera soumise à un régime aussi inique que celui de l’impôt, des prestations et du service militaire sans contre-partie, ce ne sera pas à eux de faire la fine bouche à propos d’objets enlevés, ou achetés à un trop juste prix. » Précisons cependant que cette dernière remarque est émise sur le territoire d’une colonie française. Il y a, en revanche, peu à opposer quand c’est l’administration d’un État souverain comme l’Éthiopie qui tente d’intervenir… »
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Vois quelques citations prises dans le journal de Leiris
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Les rafles
p 76 : « dans tous les autre villages on rafle tout ce qu’on peut trouver en fait de costumes de danse, objet usuels ,jouets d’enfants etc… »
p 78 : vol d’objets sacrés
« Grand émoi religieux :objet simple ,élémentaire dont l’abjection est une terrible force parce q’y est condensé l’absolu de ces hommes et qu’ils y ont imprimé leur propre force
p 81 : « A Segou, il faut embarquer 350 objets sur un des chalands qui doivent partir pour Mopti
p 82 « Entrée en catimini dans une case .Griaule prend 2 flutes et les glisse dans ses bottes puis nous remettons les choses en place et nous sortons
P 125 « On nous avait refusé avec effroi plusieurs statuettes à faire tomber la pluie ainsi qu’une figure aux bras levés … Le lendemain j’emportais la fameuses statuettes aux bras levés que j’ai volé moi méme
…Je l’ai d’abord caché sous ma chemise …… »
p 128 : « Vers la droite de la grotte ,dans un petit sanctuaire ,une belle statue de bois …Il est convenu que cette nuit ,nous irons nous en emparer
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La danse des masques
p 101 : Cette danse se passe chez les dogons de Sanga dans les falaises de Bandiagara pres de Mopti Elle commence avec « la mère du masque » qui est une pale fixée au bout d’une corde et qui vrombit quand on anime cette corde d’un mouvement de rotation
Le plus haut des masques est appelé le masque à étage »
D’autres masques dont le déguisement comporte des seins postiches sont couvertes de terre noircies
D’autres ont des sortes de heaumes surmontés de croix de lorraine
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Les masques « croix de lorraine » se courbent et grattent la terre avec leur cime avec un bruit de raclement qui fait penser à un cheval piaffant
p 114 : Le masque « la maison a étage » racle aussi la terre en reculant. On dirait un serpent. A chaque fois qu’il se reléve ,on dirait une verge qui rebande après avoir molli… ;A genoux qu’il était, il se relève et s’en va en caracolant
Tous ces masques sont actuellement au musée du quai Branly à Paris
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Les chefs
P 80 : « Le côté potentat de ces gens est difficilement imaginable . Le pouvoir de n’importe quel chef d’état européen fait rire à cote de cette féodalité . le nombre des hommes ,des femmes ,des serviteurs et des clients est toujours impressionnant »
p 140 : « Nous approchons de la côte des esclaves . A Abomey : remparts en ruines résidences agrémentées d’obusiers et de canons. Le fameux palais des rois : défiguré . On a tout repeint mais sous le chaume ,un toit de tôle …deuxième mort de Béhanzin. A Ouidah anciennes demeures portugaises »
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Les Haoussas
p 151 : « A Maradi ,voutes croisées haoussa ; gens à mines de Sarrazins ,souvenir des croisades
A Kano :lumières électriques ,voies droites ,aspect grande banlieue à gare de triage ,agents nègres d’ opérette ,à chéchias et pèlerines de conspirateurs …. »
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Au Cameroun chez les Kirdi ,c’est à dire des païens ,des non musulmans ,Leiris prend plaisir à décrire des scènes plus qu’érotique
p 166 ; « Femmes et filles sont nus à l’exception d’un très petit cache sexe…De temps en temps une femme ou fille se détache du cercle et vient se rouler à terre au milieu … »
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Les « boy » des colons
p 172 : « Ces gens qu’on emploie, sans aucune garantie de travail auxquels il est usage de coller des amandes à tout bout de champ …ces domestiquas qu’on met à la porte du jour au lendemain, cet employé qu’un commerçant de Garoua ,son patron tue d’un coup de poing… »
ces gens qu’on brime ,qu’on pressure de toutes les manières ,par l’impôt, le travail forcé ,le service militaire ,,la prison
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Le Gabon
P 185 : « Le pays est à un tel point christianisé ,qu’il faudrait des jours de marche pour atteindre en pleine forêt des coins non gangrenés …
Missionnaires et commerçants s’ingénient à décomposer le pays Pas un homme, pas une femme qui ne soient vêtus à l’européenne. Pasteurs et curés exhibent des trognes hideuses……..
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La suite se passe en Ethiopie
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