Les béatitudes (Mtt5,3-12) selon le pape François

Les béatitudes selon le pape François dans son exhortation ‘Gaudete et exsultate

 Les « béatitudes »   vont  vraiment à contrecourant de ce qui est habituel,

nous ne pouvons les vivre que si l’Esprit Saint nous envahit avec toute sa puissance et nous libère de la faiblesse de l’égoïsme, du confort, de l’orgueil.

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« Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux ».

 L’Évangile nous invite à reconnaître la vérité de notre cœur, pour savoir où nous plaçons la sécurité de notre vie. En général, le riche se sent en sécurité avec ses richesses,

mais les richesses ne te garantissent rien.

Qui plus est, quand le cœur se sent riche, il est tellement satisfait de lui-même qu’il n’y a plus de place pour la Parole de Dieu, pour aimer les frères

 ni pour jouir des choses les plus importantes de la vie.

Il se prive ainsi de plus grands biens.

 

69. Cette pauvreté d’esprit est étroitement liée à la “sainte indifférence …de telle manière que nous ne voulions pas, pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l’honneur que le déshonneur, une vie longue qu’une vie courte et ainsi de suite…tout le reste ».

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 « Heureux les doux, car ils possèderont la terre ».

Si nous vivons tendus, prétentieux face aux autres, nous finissons par être fatigués et épuisés. Mais si nous regardons leurs limites et leurs défauts avec tendresse et douceur, sans nous sentir meilleurs qu’eux, nous pouvons les aider et nous évitons d’user nos énergies en lamentations inutiles. Pour sainte Thérèse de Lisieux, « la charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, à ne point s’étonner de leurs faiblesses ».

 

 La douceur est une autre expression de la pauvreté intérieure de celui qui place sa confiance seulement en Dieu. …En effet, les doux, indépendamment des circonstances, espèrent dans le Seigneur

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 Heureux les affligés, car ils seront consolés »

 Le monde nous propose le contraire : le divertissement, la jouissance, le loisir,…

 L’homme  préfère ignorer les situations douloureuses, les dissimuler, les cacher. .. ; croyant qu’il est possible de masquer la réalité, où la croix ne peut jamais, jamais manquer.

. La personne qui voit les choses comme elles sont réellement … est capable de toucher les profondeurs de la vie et d’être authentiquement heureuse.  Cette personne est consolée, mais par le réconfort de Jésus et non par celui du monde.

 Elle peut ainsi avoir le courage de partager la souffrance des autres …

 Elle trouve que la vie a un sens, en aidant l’autre dans sa souffrance, en comprenant les angoisses des autres, en soulageant les autres. Elle sent que l’autre est la chair de sa chair, elle ne craint pas de s’en approcher jusqu’à toucher sa blessure, elle compatit jusqu’à se rendre compte que les distances ont été supprimées!

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« Heureux les affamés et les assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés »

la justice que Jésus propose n’est pas comme celle que le monde recherche ; une justice tant de fois entachée par des intérêts mesquins, manipulée d’un côté ou de l’autre.

  La réalité nous montre combien il est facile d’entrer dans les bandes organisées de la corruption, de participer à cette politique du “donnant-donnant”, où tout est affaire

Cela n’a rien à voir avec la faim et la soif de justice dont Jésus fait l’éloge.

Une telle justice commence à devenir réalité dans la vie de chacun lorsque l’on est juste dans ses propres décisions, et elle se manifeste ensuite, quand on recherche la justice pour les pauvres et les faibles.

Il est vrai que le mot “justice” peut être synonyme de fidélité à la volonté de Dieu par toute notre vie, mais si nous lui donnons un sens très général, nous oublions qu’elle se révèle en particulier dans la justice envers les désemparés

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« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ».

. La miséricorde a deux aspects : elle consiste à donner, à aider, à servir les autres, et aussi à pardonner, à comprendre.

cette loi doit être appliquée « dans tous les cas », spécialement quand quelqu’un « est quelquefois affronté à des situations qui rendent le jugement moral moins assuré et la décision difficile ».

  Donner et pardonner « Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant. .

. La mesure que nous appliquons pour donner, nous sera appliquée au ciel pour nous récompenser. Nous n’avons pas intérêt à l’oublier.

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 « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ».

84. Plus que sur toute chose, il faut veiller sur le cœur  S’il n’est en rien souillé par le mensonge, ce cœur « fuit la fourberie, il se retire devant des pensées sans intelligence » (Sg 1, 5). Le Père, qui « voit dans le secret » (Mt 6, 6), reconnaît ce qui n’est pas pur, autrement dit, ce qui n’est pas sincère, mais qui est seulement une coquille et une apparence,

Saint Paul, dans son hymne à la charité, rappelle que « nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme » (1 Co 13, 12), mais dans la mesure où règne l’amour vrai, nous serons capables de voir « face à face » (ibid.). Jésus promet que ceux qui ont un cœur pur ‘‘verront Dieu’’.

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« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ».

Cette béatitude nous fait penser aux nombreuses situations de guerre qui se répètent

mais en ce qui nous concerne, il est fréquent que nous soyons des instigateurs de conflits ou au moins des causes de malentendus… Le monde des ragots, des gens qui s’emploient à critiquer et à détruire, ne construit pas la paix

 Et si parfois, dans notre communauté, nous avons des doutes quant à ce que nous devons faire, « poursuivons donc ce qui favorise la paix »

. Il n’est pas facile de bâtir cette paix évangélique qui n’exclut personne mais qui inclut également ceux qui sont un peu étranges, les personnes difficiles et compliquées, ceux qui réclament de l’attention, ceux qui sont différents, ceux qui sont malmenés par la vie, ceux qui ont d’autres intérêts.

C’est dur et cela requiert une grande ouverture d’esprit et de cœur,

il ne s’agit pas non plus d’ignorer ou de dissimuler les conflits, mais « d’accepter de supporter le conflit, de le résoudre et de le transformer en un maillon d’un nouveau processus ».

Bâtir la paix est un art qui exige sérénité, créativité, sensibilité et dextérité.

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 « Heureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux ».

. Pour vivre l’Évangile, on ne peut pas s’attendre à ce que tout autour de nous soit favorable, . ;. Saint Jean-Paul II disait qu’« une société est aliénée quand, dans les formes de son organisation sociale, de la production et de la consommation, elle rend plus difficile la réalisation [du] don [de soi] et la constitution de [la] solidarité entre hommes »

 Les persécutions ne sont pas une réalité du passé, parce qu’aujourd’hui également, nous en subissons, que ce soit d’une manière sanglante, comme tant de martyrs contemporains, ou d’une façon plus subtile, à travers des calomnies et des mensonges

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