2014 : Discours du pape François au parlement Européen
Extrait du discours prononcé à Strasbourg le 25 novembre 2014
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La dignité de l’Homme
Aujourd’hui, la promotion des droits humains joue un rôle central dans l’engagement de l’Union Européenne, en vue de favoriser la dignité de la personne,
Il s’agit d’un engagement important et admirable, puisque trop souvent des êtres humains sont traités comme des objets dont on peut programmer la conception, la configuration et l’utilité, et qui ensuite peuvent être jetés quand ils ne servent plus, parce qu’ils deviennent faibles, malades ou vieux.
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Quelle dignité pour un homme qui ne peut pas exprimer librement sa pensée ou de professer sans contrainte sa foi religieuse ?
Quelle dignité est possible, là ou les plus forts commandent
Quelle dignité pour un homme ou une femme qui fait l’objet de toute sorte de discriminations ?
Quelle dignité pour une personne qui n’a pas de nourriture ou le minimum nécessaire pour vivre et, pire encore, qui n’a pas le travail qui l’oint de dignité ?
Promouvoir la dignité de la personne signifie reconnaître qu’elle possède des droits inaliénables dont elle ne peut être privée au gré de certains, et encore moins au bénéfice d’intérêts économiques.
Mais il convient de faire attention pour ne pas tomber dans des équivoques qui peuvent naître d’un malentendu sur le concept de droits humains et de leur abus paradoxal.
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Le Bien commun
Il y a en effet aujourd’hui la tendance à une revendication toujours plus grande des droits individuels – je suis tenté de dire individualistes –, qui cache une conception de la personne humaine détachée de tout contexte social et anthropologique
Au concept de droit, il faut associer celui de devoir,
sinon on finit par affirmer les droits individuels sans tenir compte que tout être humain est lié à un contexte social dans lequel ses droits et devoirs sont connexes à ceux des autres et au bien commun de la société elle-même.
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Un être de relation
L’homme est un être relationnel.
or une des maladies la plus répandue aujourd’hui en Europe est la solitude,.
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la solitude
On la voit particulièrement
chez les personnes âgées, souvent abandonnées à leur destin,
chez les jeunes privés de points de référence et d’opportunités pour l’avenir ;
chez les nombreux pauvres qui peuplent nos villes ;
dans le regard perdu des migrants qui sont venus ici en recherche d’un avenir meilleur.
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Cette solitude a été ensuite accentuée par la crise économique,
dans l’Union Européenne, s’est accrue la méfiance des citoyens vis-à-vis des institutions considérées comme distantes, occupées à établir des règles mal perçues par le peuples
Un peu partout on a une impression générale de fatigue, de vieillissement,… d’une Europe grand-mère et non plus féconde et vivante.
Ls grands idéaux qui ont inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur force attractive, en faveur de la technique bureaucratique de ses institutions.
À cela s’ajoutent des styles de vie un peu égoïstes, caractérisés par une opulence désormais insoutenable et souvent indifférente au monde environnant, surtout aux plus pauvres. On constate avec regret une prévalence des questions techniques et économiques au centre du débat politique, au détriment d’une authentique orientation anthropologique.
lorsque la vie n’est plus utile au fonctionnement de l’economie ,elle est éliminée sans trop de scrupule, comme dans le cas des malades, des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin, ou des enfants tués avant de naître.
C’est une grande méprise qui advient « quand l’absolutisation de la technique prévaut » ce qui finit par produire « une confusion entre la fin et moyens ». Résultat inévitable de la « culture du déchet » et de la « mentalité de consommation exagérée ».
Au contraire, affirmer la dignité de la personne c’est reconnaître le caractère précieux de la vie humaine, qui nous est donnée gratuitement et qui ne peut, pour cette raison, être objet d’échange ou de commerce.
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L’homme fragile
prendre soin de la fragilité des peuples et des personnes.
-Prendre soin de la fragilité
veut dire force et tendresse, lutte et fécondité,
au milieu d’un modèle fonctionnaliste et privatisé qui conduit inexorablement à la « culture du déchet ».
- Prendre soin de la fragilité de la personne et des peuples
signifie garder la mémoire et l’espérance ;
signifie prendre en charge la personne présente dans sa situation la plus marginale et angoissante et être capable de l’oindre de dignité.
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La trancendance
L’avenir de l’Europe dépend de la redécouverte du lien vital et inséparable entre ces deux éléments. Une Europe qui n’a plus la capacité de s’ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme, ainsi que cet « esprit humaniste » qu’elle aime et défend cependant.
. En ce sens j’estime fondamental, non seulement le patrimoine que le christianisme a laissé dans le passé pour la formation socioculturelle du continent, mais surtout la contribution qu’il veut donner, aujourd’hui et dans l’avenir, à sa croissance. Cette contribution n’est pas un danger pour la laïcité des États ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement. Les idéaux qui l’ont formée dès l’origine le montrent bien: la paix, la subsidiarité et la solidarité réciproque, un humanisme centré sur le respect de la dignité de la personne.
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la famille.
Donner espérance à l’Europe ne signifie pas seulement reconnaître la centralité de la personne humaine, mais implique aussi d’en favoriser les capacités.
à partir de la famille, cellule fondamentale et élément précieux de toute société.
La famille unie, féconde et indissoluble porte avec elle les éléments fondamentaux pour donner espérance à l’avenir.
À côté de la famille, il y a les institutions éducatives : écoles et universités. L’éducation ne peut se limiter à fournir un ensemble de connaissances techniques, mais elle doit favoriser le processus plus complexe de croissance de la personne humaine dans sa totalité.
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L’Europe a toujours été en première ligne dans un louable engagement en faveur de l’écologie.
respecter la nature, nous rappelle que l’homme lui-même en est une partie fondamentale. À côté d’une écologie environnementale, il faut donc une écologie humaine, faite du respect de la personne, que j’ai voulu rappeler aujourd’hui en m’adressant à vous.
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le travail
Le deuxième domaine dans lequel fleurissent les talents de la personne humaine, c’est le travail. Il est temps de favoriser les politiques de l’emploi, mais il est surtout nécessaire de redonner la dignité au travail, en garantissant aussi d’adéquates conditions pour sa réalisation.
- Cela implique, de repérer de nouvelles manières de conjuguer la flexibilité du marché avec les nécessités de stabilité et de certitude des perspectives d’emploi, indispensables pour le développement humain des travailleurs ;
- Cela signifie favoriser un contexte social adéquat, qui ne vise pas l’exploitation des personnes, mais à garantir, à travers le travail, la possibilité de construire une famille et d’éduquer les enfants.
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Les émigrés
De même, il est nécessaire d’affronter ensemble la question migratoire. On ne peut tolérer que la Mer Méditerranéenne devienne un grand cimetière !
…. Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets.
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L’heure est venue de construire ensemble l’Europe qui tourne, non pas autour de l’économie, mais autour de la sacralité de la personne humaine, des valeurs inaliénables ;
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