Pius Ngandu Nkashama : La mort fait homme

Pius Ngandu nKashama, né en 1946  à Mbuji Mayi en RDC est  un poète et critique littéraire congolais

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Il est philosophe

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Il est critique littéraire 

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Il est romancier

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La mort fait homme

C’est ainsi que Pius Ngandu écrit son livre « La mort fait homme »(edt l’Harmattan)  qui est plutôt  une lamentation qu’un roman

Pius Ngandu  est profondément marqué par les manifestations  des étudiants qui furent durement réprimées le l4juin 1969

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« Nous, les enfants de la guerre totale, les enfants de la misère – de la miséricorde et de la souffrance. Les enfants de la mort, dans les cachots sombres des services de sécurité, sur les avenues des truandages et des rapines verticale. La mort a ponctué tous nos rêves, elle a traversé notre vie toute entière. Non, elle s’est installée en nous. A Mérode, à Mbjumayi. Puis à Kinshasa, à Lovanium. Cette aube saccagée du Quatre Juin. Nous étions sortis comme pour une marche joyeuse, aux limites d’un défilé d’anniversaire. Nous en étions revenus, la violence au cœur. Toutes les rues avaient été inondées de notre sang. Un ami qui vous tenait par la main le matin, un copain qui avait fait un beau rêve, qui avait partagé avec vous un morceau de pain, …

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Il se lit comme un livre de prière

Un étudiant en prison pour 15 ans se lamente

c’est bien long un mois ,quand il faut compter les heures qui s’allongent qui s’étirent  ( la mort fait Homme p23)

surtout pour un jeune  qui aimait

L’amour a été le cordon ombilical qui m’a nourri de sa vie…L’amour était devenu l’acte de mon existence ; Nous sommes condamnés à aimer…Le bonheur c’est d’aimer   aimer éperdument (p 33)   

l’amour est une vie  qui ne meurt pas  mais qui se vit intensément  ….. La religion a eu son temps et ses martyrs ; il faut à notre époque  des héros d’indépendance ,des martyrs de la liberté

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et maintenant

ma vie est repliée dans un coin perdu de l’humanité  ..claustré dans un cachot de pourriture … Quinze ans…me débiliter ainsi  atrophier ma jeunesse dans les complaintes de la nuit…Mon cachot qui me prive de l’éternité ..j’ai tout perdu .. néant, je crie ,je hurle, je me tords  (p48)

 Emmitouflés dans nos blousons de kaki déteints nous voici devenus des forçats, des bagnards, d’aveugles bagnards  numérotés au dos  immatriculés ,émasculés catalogués …faut il avoir les yeux rouges de haine à 25 ans ?

 L’humidité ,les respirations bruyantes  sur les pailles effilochées, où se jette la carcasse éreintée,  dans le coffrage de béton de sel.Et je mange les mites qui poissent  de ma tête  de termitière  (p70)

je n’ai plus la prière pieuse ,la prière fervente … plus de prière  de la ,miséricorde

 Dis leur..  dis leur que je me soumets …je voudrais tant de la sérénité de la lune savonnée de nuages

je suis a bout …j’endosserais la tenue ,l’uniforme kaki  et le treillis  je défendrai  l’ordre …leur ordre  (74)

..j’étais séduit par les merveilles d’un monde à construire différent du leur, d’un monde qui ne soit pas déchiré ! Quelle mystification !maintenant  j’acquiesce  à ma honte (p75)   

les mêmes chaines ,les mêmes boulets aux pieds,  la même impavide chicotte ; Et le même esclavage …Pour un sourire déplacé,  la traite  millénaire continue  Quinze ans (p 91)

On ne pense plus au ciel quand on a été condamné à perpétuité..  A l’éternité   comment penser encore aux félicités de la vie éternelle ( p 95)

 Est ce  une allusion à  la mort de Lumumba dont le corps fut jeté ,selon certains, dans de l’acide , quand il écrit

il avait décidé de fonder une nation , un peuple libre ; Eh bien ! Il fondera ou sinon c’est lui qui fondra comme dans le soufre et l’acide (p 96)

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