V.Y. Mudimbe :Le bel immonde
Mudimbe avait publié en 1973 un roman « entre les eaux » qui avait reçu le « grand prix catholique de la littérature »
Il y racontait l’histoire d’un prêtre qui se rendait chez les rebelles
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Certains avaient comparé ce roman à celui de Cesbron « les Saints vont en enfer »
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c’était un roman à « l’ancienne »
du classique ,.. ; en quelque sorte
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Le bel immonde
Mudimbe publie en 1976 « le bel Immonde »
cette fois ci ,
c’est du « nouveau roman »
dont le maître était à cette époque « Robbe Grillet »
qui enseignait dans les universités américaines ,comme Mudimbe lui même
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Le récit
2 personnages s’aiment
Elle et lui
une prostituée et un jeune ministre
sans nom
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Elle est la fille d’un chef rebelle à l’époque des rebellions qui eurent lieu au Zaïre en 1965
Elle est soupçonnée d’avoir espionné le ministre
mais s’en tire à bon compte !
Lui fréquente les sorciers pour garder son pouvoir
mais il meurt sans doute à la suite à un attentat
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Le style
Peu importe l’histoire
mais quel style !
pas flamboyant ,pas époustouflant
beau
la piste de danse était petite …sourie aux lèvres ,vous vous penchiez et remontiez avanciez et reculiez ,tentant un pas à gauche ,un déhanchement à droite ,l’insertion dans les résonance du tambour et les creux d’un jeu savant de la gutare .Dansant , éperdue ,sur le rythme du sang ….
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Quel art pour organiser le récit !
étonnant, déconcertant
On va de surprise en surprise
L’auteur se joue du lecteur
Qui parle ?
A qui ?
Elle ou Lui ?
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Puis on comprend
On relit
on y voit plus clair
c’est un jeu
lire …relire …on poursuit
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Un beau livre
de la bonne littérature
un bon moment à passer
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Peu de politique ,peu de morale
parfois par ci, par là des petites remarques qui paraissent anodines
mais qui peuvent être des flèches empoisonnées
du Vitriol !
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Ton chef de père ,Seigneur d’un autre temps ,vieillard anachronique mais sage ,juste ; Il incarnait un passé qui dès ton enfance te paraissait insignifiant comparé à l’efficience des blancs …mais tu l’aimais ton petit bonhomme de père (p54)
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Des religieuses empesées, des femmes de Dieu disait-on t’avaient prise en main . Venues de l’au-delà des mers ,ces vierges t’avaient enseigné que Dieu était démocrate et que les blancs t’apportait leur civilisation…,grandiose (p56)
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Maintenant nos ennemis sont noirs comme nous …ce que nous voulons c’est la justice ,l’égalité ,notre indépendance ...(p59).
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Toutes ces p … ,elles m’écœurent moi ,c’est ça ,la civilisation …dans les villages, c’est simplement impensable ….c’est çà le capitalisme ,un de ses aspects essentiels :la corruption des mœurs (p66)
la civilisation des blancs nous a désappris à vivre à même la joie (p 69)
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