Achille Mbembe :un homme déchiré . Qui est il vraiment ?
Achille Mbembe nous donne en 1993 dans le numéro 51 de la revue « Politique Africaine »un aperçu de ce qu’ il a vécu au Cameroun avant de quitter son pays
Il parle rapidement de son enfance dans son village d’origine puis de son premier contact avec les colons
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Elève de dominicains
Avec eux, peu à peu il s’éloigne de ses croyances africaines
J’avais donc beaucoup fréquenté les milieux cléricaux. Comme beaucoup d‘autres africains, on me fit lire, très tôt, la Bible . L’Eglise catholique romaine m’inculqua, tôt, le sens de la culpabilité, de la mortification et du repentir. On m’incita à mépriser le « monde » et ses tentations : les plaisirs impudiques du lit, de la ripaille et de l’ivrognerie, le luxe et tout ce qui avait trait à la richesse, les passions et les appétits ; bref, « tout ce qui passe » et n’est pas, par conséquent, appelé à durer. Sur cette route de la vie, il fallait tendre à l’essentiel : l’obsession de l’ éternité , les mots pour dire l’infini, bref, comment passer la douane céleste. De toute la gent cléricale, les dominicains avaient été les plus accueillants. C’est à leur contact que j’appris à penser ouvertement, et à réfléchir sérieusement sur un type de conduite de vie qui fit un choix à la fois moral, éthique et politique. (p 75)
Mais Achille n’eut jamais vraiment la foi
Cependant il reconnaît avoir beaucoup reçu des dominicains
Chez eux il fis connaissance de Guitteres ,le théologien de la libération
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La JEC
Chez eux il entendit parler de la JEC et de son journal « Au Large »
Très vite, je m’étais retrouvé au secrétariat national, en charge du journal du mouvement, Au Large. On y publia, pendant trois ans, $es textes vigoureux, qui mettaient explicitement en cause 1’Eglise et 1’Etat , et qui irritèrent particulièrement l’archevêque de Yaoundé, au point qu’en 1980, il nous transmit une correspondance dans laquelle il désavouait les responsables du mouvement et se lavait pratiquement les mains de tout ce qui pouvait nous arriver à titre individuel (p 78)
Achille se senti alors rejeté par l’église officielle
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Il rencontre Jean Marc Ela
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Avec la JEC naquit l’idée des « camps-paysans ». Ils étaient destinés aux étudiants,
..et c’est à ce titre que je me rendis à Dar es-Salam en septembre 1980. Voyage décisif puisque je, rencontrais, pour la première fois, mon compatriote Jean-Marc Ela dont j ’avais lu, quelques semaines auparavant, « Le cri de l’homme africain, » ce livre fanonien à certains égards, qui ne marqua pas seulement la fin de mon adolescence et le début de mon « ex-patriation », mais que je traîne partout avec moi et relis chaque fois que je suis tenté d’oublier d’où je viens (p 79)
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Eboussi Boulaga
Il découvrit Fabien Eboussi Boulaga qui avait déjà écrit « Christianismes suns fétiche
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C’est alors, je découvris, progressivement, dans le murmure des jours, que je pouvais, sans drame, vivre aussi bien sans les superstitions chrétiennes que sans les fétiches des religions païennes.( P 83)
Ainsi s’envolait, comme en fumée, une part de tout ce que j’ai été, de ce que j’ai voulu être à un moment donné, de ce que je suis devenu, du moins en attendant les autres tournants. Tout d’un coup, ce fut comme si rien, ou presque, ne valait plus la peine : comme si, au détour du chemin, je pouvais être happé moi aussi, comme ça, éteint comme un son qui meurt, par la mort (p 84),
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Um Nyobe
En 1981 il écrit un mémoire sur le héros du Cameroun qui lutta contre les colons mais qui fut volontairement oublié par les nouveaux gouvernants du pays .Il doit partir
Mais où aller ?
Que penser ?
Qui croire ?
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