Léonora Miano : La culture des ancêtres
A la fin de son roman « Crépuscule du tourment » après avoir cherché une issue à son amertume Léonora Miano voit bien que toujours et partout ce ne sont que guerres , désastres, malheurs sur son ‘continent »
Pour beaucoup il n’y a plus qu’ à fuir
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Partir, Partir !
prêts à risquer la mort pour quitter le continent …parce qu’ils n’étaient pas venu au monde uniquement pour regarder vivre les autres, puisqu’ils avaient droit eux aussi à la vie, dans des conditions de confort acceptables.. ils prennent l’avion ,la barque ,le radeau . (p 168)
Ceux qui restent
étaient occupés à passer l’arme à gauche avec une inventivité sans pareille ,absolument inégalée…prenant les armes les uns contre les autres … Très peu d’autres populations avaient cette élégance de ne jamais se tuer qu’entre elles.. (p169)
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Son héroïne Amandla veut bien rechercher la sagesse des ancêtres auprès d’un devin qui habitait la fôret
mais semble t il en vain !
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Le dernier cri de Miano est terrible
A qui réclamer l’héritage que nos parents prirent soin de ne pas nous transmettre ? Leur décision de ne pas en faire bénéficier leurs enfants témoigne du peu de considération qu’ils avaient pour cette culture
Jouer à redevenir ce qu’on sait n’avoir jamais été est une absurdité à laquelle je ne me résous pas (p 258)
Nous n’avons pas d’ancêtres ;
nos parents ont jeté aux ordures la culture des anciens Nous n’irons pas draguer le fond de la décharge
…je dis cela sans passion..il est le constat de l’inanité des matériaux mis à disposition …(p 259)
Que faire alors ? .. j’accepte l’obscénité de ce que nous sommes ,notre monstruosité ..je n’ai d’aspiration que quotidiennes, joue la vie avec les cartes qui me furent distribuées
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