Amadou Hampate Bâ et les blancs casqués

Amadou Hanpaté Bâ , dés son jeune âge est très intrigué par la présence des blancs 

Il le dit avec beaucoup d’humour  dans on livre « Amkoullel l’enfant peul »

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 Lorsqu’un Blanc casqué s’approche de lui pour la première fois, il est terrorisé par son apparence et son odeur inconnue : « bien que cette odeur ne fut pas une puanteur à proprement parler, elle me saisit à la gorge et je faillis vomir. J’eus la conviction que le Blanc-Blanc venait de m’envoûter avec un encens magique émané de son propre corps». L’homme qui lui cause cette terreur est le Commandant de Courcelles

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Un jour j’entendis  le cordonnier  déclarer  que les excréments des blancs contrairement à ceux des africains étaient aussi  noirs que leur peau était  blanche ..(p184)

Un matin de très bonne heure, mon ami Daouda et moi sommes partis en cachette dans la quartier de blancs  … Nous  vîmes des prisonniers vider à tour  de rôle le contenu de leur seau dans le grand trou emménagé spécialement pour recevoir les excréments des blancs sans doute trop précieux pour être mélangés à ceux des noirs … En observant  de loin nous sommes vite convaincus,Les blancs déposent « mou »’ et » noir » (p186 )

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Peu à peu à leur contact  Amadou s’amadoue

Je demandais à ma mère
- Dadda, le Commandant de Courcelles n’est-il pas un toubab ?
- Si, me répondit-elle, mais c’est un bon toubab.
Cette réponse me troubla. J’avais décidé de haïr tous les toubabs, mais comment pouvais-je détester ce commandant si gentil, dont j’entendais dire qu’il avait tout fait pour libérer mon père ? [...] De Courcelles aimait le cheval et la chasse [...] mon père était non seulement un excellent cavalier mais un des meilleurs fusils de Bougouni – qui était pourtant un pays de chasseurs traditionnels– et un habile traqueur de fauves et de gros gibier. Deux sorties en commun achevèrent de convaincre le commandant qu’il avait trouvé en mon père le compagnon qu’il lui fallait.
Le commandant de Courcelles nous aima, sans calcul ni arrière-pensée. Force fut pour nous de l’aimer et, à travers lui, d’aimer aussi son pays auquel il vouait une véritable dévotion. On ne répugnait plus, à la maison, à parler de la France et des Français. On ne les maudissait plus. Un jour mon père, parlant de la France, nous dit : « Le royaume de France a deux têtes : l’une est très bonne et l’autre très mauvaise ». Je ne compris pas, alors, ce qu’il voulait dire. Ce n’est que plus tard, avec l’expérience et une meilleure connaissance des êtres et des choses, que j’appris à faire la différence entre le peuple de France et le comportement de certains de ses représentants hors des frontières, en particulier dans les colonies. Était-ce ce qu’il avait voulu dire ?».

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Finalement Amadou désire aller à l’école ,des blancs

je veux aller à l’école.  .pour devenir un chef
- Et pourquoi veux-tu devenir chef ? Que feras-tu après ? demande le commandant.
- D’abord, je veux apprendre la langue du commandant pour pouvoir parler directement avec lui, sans passer par un interprète. Ensuite je voudrais devenir chef pour casser la figure à Koniba Kondala, cet ancien captif de mes ancêtres, qui se permet parce qu’il est envoyé par le commandant, de couvrir d’insultes toute ma famille. [...] Voilà pourquoi je veux devenir chef ».

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Le maître

« ouvrit un grand registre, plus haut que large, et y inscrivit soigneusement nos noms. Puis il nous demanda, dans notre langue [peule] quel était le métier de nos parents. Madani répondit que son père était chef. Moi, ne sachant que dire, je donnais comme métier de mon père, celui qu’exerçait Beydari Hampâté, c’est-à-dire boucher. M. Moulaye Haïdara se tourna vers ses élèves et dit à haute voix en français, en me montrant du doigt :
« Amadou est un boucher. Répétez ! »
Les élèves reprirent en chœur :
« Amadou est un boucher »
– Encore, dit le maître.
Les élèves répétèrent, ensemble, puis chacun à leur tour :
« Amadou est un boucher. »
Cette phrase fut la première que j’appris et retins de la langue française».

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