Amadou Hampate Bâ élève de Tierno Bokar

 

Tierno Bokar

L’ermite de Bandiagara 

aussi vénéré par les musulmans que par les chrétiens

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danss son live  ‘Amkoullel l’enfant peul » 

Hampâta Bâ nous parle beaucoup de lui 

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Tierno Bokar venait d’ouvrir à Bandiagara une petite école coranique   qui n’était encore fréquentée que par 2 élèves  mon frère ainé et la petite  Dikoré …j’en deviens le 3é élève

on nous appelait 3 pierres du foyer de l’école de Tierno 

 Tierno se tenait généralement dans le vestibule de sa demeure  plu rarement dans sa chambre …je m’accroupissais auprès de lui et récitais mon texte .S’il était satisfait je pouvais aller laver ma planchette pour y  inscrire de nouveaux versets dont il me donnait le modèle  Sinon je conservais  ma leçon de la veille et la révisais  jusqu’au lendemain

Chaque leçon non apprise était punie par Tierno de quelques légers coups de liane ou, châtiment  plus douloureux,  d’un pincement d’oreille  (p 178)

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Après la leçon nous rentions à la maison

une fois bien restauré  ,j’enlevais tous mes vêtements et complètement nu comme tous mes petits  camarades je courais chercher mon ami Daouda  

c’est l’islam  qui exigeait de vêtir les enfants non la tradition africaine qui n’exigeait l’habillement qu’après la circoncision

Mon ami Daouda et moi étions surtout d’incorrigibles petits piégeurs  d’animaux et chapardeurs  de potagers  ce qui me valut quelquefois  , de la part de Tierno Bokar, quelques  coups de chapelet sur le dos p180

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A propos de l’écriture Tierno Bokar disait

L’ écriture est une chose et le savoir en est une autre ;L’Ecriture est la photographie du savoir ,mais elle n’est pas le savoir lui même ; Le savoir est une lumière qui est en l’homme .Il est l’héritage de tous ce que les ancêtres ont pu connaitre et qu’ils  nous ont transmis en germe tout comme le baobab est contenu en puissance dans sa graine ( p 197)

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Quand Amadou voulut partir à l’école des blancs 

ma mère  demande l’approbation du maître de l’école coranique. À sa grande surprise, Tierno Bokar cite le Coran pour l’empêcher de mettre son projet à exécution :

 « Pourquoi le fait d’aller à l’école rendrait-il Amadou infidèle ? Le Prophète l’a dit lui-même : « La connaissance d’une chose, quelle qu’elle soit, est préférable à son ignorance » et aussi « Cherchez la connaissance du berceau au tombeau, fût-ce jusqu’en Chine ! ». Kadidja, ma sœur, ne t’interpose pas entre Amadou et son Seigneur. Celui qui l’a créé est mieux informé que nous sur sa destinée, laisse donc Amadou entre ses mains. » [...] Ma mère ne put que s’incliner [...] 

 quand une fois, Amadou alla dans une église avec un camarde chrétien son père ne lui reprocha pas

car comme Tierno Bokar, mon père  ne s’opposait  pas à ce qui pouvait contribuer à augmenter les connaissances, et surtout à ce qui pouvait permettre de juger d’une chose par soi même et non par des on dit

Il me dit

écoute le prêtre , prends et retiens dans ses paroles tout ce qui est bon et laisse le reste (p340)

 mon père m’apprit aussi à broder et à coudre  afin que je puisse exercer  un jour  comme lui même et comme Tierno Bokar, le métier de tailleur brodeur  (p 343)

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